Scandale et corruption autour de Lula

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Message par faupatronim » 27 Mai 2005, 11:29

(Libération @ vendredi 27 mai 2005 a écrit :Scandale et corruption autour de Lula

Le Congrès brésilien a voté la création d'une commission d'enquête parlementaire.

Par Chantal RAYES
São Paulo de notre correspondante


Le président brésilien Lula est en proie à la crise la plus grave depuis son accession à la présidence du Brésil, en 2003. A l'initiative de l'opposition ­ le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, centre) et le Parti du Front libéral (PFL, droite) ­, le Congrès a créé, hier, une commission d'enquête parlementaire. Objectif : élucider un scandale de corruption impliquant le député Roberto Jefferson, président du Parti travailliste brésilien (PTB, centre droit), membre de la coalition parlementaire de Lula.

Dévoilée par l'hebdomadaire Veja, une vidéo montre Maurício Marinho, un cadre de l'Entreprise du courrier et des télégraphes (ECT), recevant un pot-de-vin. Le cadre y affirme agir avec l'aval de Jefferson et que ce système de pot-de-vin existe aussi dans d'autres entreprises publiques confiées par Lula au PTB. L'opposition n'a eu aucun mal à réunir les signatures de députés et de sénateurs nécessaires pour créer la commission d'enquête. Le gouvernement nie tout. Pour lui, l'opposition, elle-même accusée de corruption, est mal placée pour réclamer une telle commission d'enquête dont elle voudrait faire une tribune contre le pouvoir, à un an et demi du scrutin présidentiel de 2006. Craignant de voir le PTB mettre à exécution sa menace de quitter sa coalition, le Président ­ qui a dû nouer des alliances pour obtenir la majorité parlementaire ­ a choisi, lui, de défendre Roberto Jefferson, au risque de choquer l'opinion : «Quand on est partenaires, on est solidaires.» Alléguant un manque de preuves, Lula avait déjà refusé de démettre le président de la Banque centrale, Henrique Meirelles, accusé de fraude fiscale, évasion de devises et blanchiment d'argent, et le ministre de la Sécurité sociale, Romero Jucá, du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) ­ son principal allié ­, accusé d'avoir présenté, comme garantie d'un emprunt public de 18 millions de reais (qu'il n'a jamais remboursé), des terrains qui n'existent pas. La Cour suprême a pourtant ouvert une enquête contre les deux hommes.
faupatronim
 
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Message par bennie » 27 Mai 2005, 11:59

sait on si la population réagit?
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Message par faupatronim » 27 Mai 2005, 13:19

(bennie @ vendredi 27 mai 2005 à 12:59 a écrit : sait on si la population réagit?
Un élément de réponse

(Lutte Ouvrière n°1921 @ 27 mai 2005 a écrit :
Brésil : Les paysans sans terre demandent des comptes à Lula



Le 17 mai, au terme d'une marche de deux semaines, une manifestation a réuni à Brasilia 12000 paysans sans terre venus réclamer une accélération de la réforme agraire. Le président Lula a reçu une délégation. Il lui aurait promis de donner cette année des terres à 115000 familles, promesse démentie par Miguel Rossetto, le ministre chargé de la réforme agraire. Au même moment, la police s'en prenait violemment à la manifestation. Des dizaines de manifestants ont été blessés par les charges de la police montée, qui de son côté a goûté des piques de bambou que les paysans lui ont opposées.

115000 familles dotées de terres, c'était le chiffre officiellement annoncé pour 2005. Mais il n'a cessé de fondre, en même temps que les fonds consacrés à la réforme agraire. De 3,7 milliards de reals (un milliard d'euros environ), ils ont été réduits à 1,7: c'est qu'il en faut, de l'argent, pour rembourser la dette extérieure et en payer les intérêts aux banques internationales! Et encore, seuls 480 millions financeraient les expropriations de terres. De quoi doter seulement 40000 familles. Devant ces coupes claires, le Mouvement des sans-terre (MST) avait lancé en avril une vague d'occupations de terres. Cet "Avril rouge" fit que le gouvernement débloqua 400 millions supplémentaires. Si tout se passe comme annoncé, ce sont donc au maximum 70000 familles qui seront installées sur des terres en 2005.

En parlant de 115000 familles, Lula ment donc, comme il n'a cessé de mentir sur ce sujet. Lors de sa campagne électorale, en 2002, il se faisait fort de doter un million de familles sans terre pendant les quatre ans de son mandat. Une fois au pouvoir, il n'a plus parlé que de 430000 familles. Alors qu'il y a dans le pays près de 5 millions de paysans sans terre et que des millions d'autres vivotent sur des lopins insuffisants! Aussi bien les objectifs annuels que les réalisations effectives ont été en retrait. En 2003 par exemple, 30000 installations étaient officiellement prévues, 12500 furent réalisées; en 2004, 60000 prévues, 24700 réalisées. Au total, en deux ans et demi de gouvernement Lula, seulement 60000 familles ont été installées.

En revanche, la répression exercée par les grands propriétaires contre les syndicalistes agricoles et les sans-terre n'a fait que croître. Et c'est dans la logique de ce gouvernement qui a choisi d'accorder la priorité aux exportations de l'agriculture industrielle. Il y a davantage d'assassinats, qui continuent à bénéficier de la complicité des autorités policières et judiciaires. Celles-ci n'arrêtent quelques comparses des tueurs... que lorsqu'un ambassadeur important exige des explications, comme dans le cas d'une religieuse américaine, Dorothy Stang, 73 ans, assassinée dans l'État du Para en février dernier. Par contre les expulsions et les emprisonnements de paysans sont en forte croissance.

Ceux que Lula réprime, ceux à qui il ment aussi effrontément sont ceux qui l'ont porté au pouvoir dans l'enthousiasme. Ils manifestent quand leurs dirigeants les appellent à le faire. Mais ces dirigeants sont complices de Lula. Ils voient toujours en lui "un allié de la réforme agraire". L'un d'eux déclarait au Monde: "Lula n'est pas notre ennemi, il reste notre ami. Je le connais personnellement, c'est un défenseur historique de la réforme agraire."

Défenseur historique? Lula défendait la réforme agraire quand il était dans l'opposition. Mais les dirigeants du MST sont restés aujourd'hui ses amis, alors qu'il ne tient pas ses promesses. On le voit à leur embarras quand la situation les oblige à le critiquer. Dès que Lula fait mine de faire un geste en faveur des sans-terre, ils sont les premiers à le faire savoir, en le valorisant, voire en l'amplifiant. Cette marche sur Brasilia, ils ne l'ont lancée qu'à contrecoeur: il y a huit ans, ils avaient fait marcher dix fois plus de monde sur la ville, mais c'était contre le gouvernement de droite de Fernando Henrique Cardoso.

Tout montre que Lula est un adversaire des sans-terre, des ouvriers, des classes populaires brésiliennes. Les appareils politiques et syndicaux de gauche le critiquent parfois, mais malheureusement ils continuent à le cautionner.

Vincent GELAS
faupatronim
 
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Message par bennie » 30 Mai 2005, 10:01

a écrit :En revanche, la répression exercée par les grands propriétaires contre les syndicalistes agricoles et les sans-terre n'a fait que croître. Et c'est dans la logique de ce gouvernement qui a choisi d'accorder la priorité aux exportations de l'agriculture industrielle. Il y a davantage d'assassinats, qui continuent à bénéficier de la complicité des autorités policières et judiciaires. Celles-ci n'arrêtent quelques comparses des tueurs... que lorsqu'un ambassadeur important exige des explications, comme dans le cas d'une religieuse américaine, Dorothy Stang, 73 ans, assassinée dans l'État du Para en février dernier. Par contre les expulsions et les emprisonnements de paysans sont en forte croissance.


On n'a pas besoin de leur faire de longs discours pour que les pauvres au Brésil comprennent que LULA a trahi.

Lula ne doit réussir à tromper que les socialistes des pays étrangers.
bennie
 
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Message par othar » 30 Mai 2005, 15:16

(bennie @ lundi 30 mai 2005 à 11:01 a écrit :
a écrit :En revanche, la répression exercée par les grands propriétaires contre les syndicalistes agricoles et les sans-terre n'a fait que croître. Et c'est dans la logique de ce gouvernement qui a choisi d'accorder la priorité aux exportations de l'agriculture industrielle. Il y a davantage d'assassinats, qui continuent à bénéficier de la complicité des autorités policières et judiciaires. Celles-ci n'arrêtent quelques comparses des tueurs... que lorsqu'un ambassadeur important exige des explications, comme dans le cas d'une religieuse américaine, Dorothy Stang, 73 ans, assassinée dans l'État du Para en février dernier. Par contre les expulsions et les emprisonnements de paysans sont en forte croissance.


On n'a pas besoin de leur faire de longs discours pour que les pauvres au Brésil comprennent que LULA a trahi.

Lula ne doit réussir à tromper que les socialistes des pays étrangers.

les mitants de gauche aussi se laissent régulièrement tromper par les Lulas, Jospin, Mitterand, etc

à croire qu'ils ne subissent pas de la même manière que nous les effets de leurs politiques?
othar
 
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Message par bennie » 30 Mai 2005, 15:20

C'est ce que je dis, les sans terre du Brésil les reçoivent les coups de matraques et ...de couteaux de la part de l'extrême droite , pendant que Lula fait le beau auprès de Bush, Chirac et Co.

a écrit :à croire qu'ils ne subissent pas de la même manière que nous les effets de leurs politiques?


C'est surtout les pauvres du Brésil qui subissent les effets de la politique dégueulasse de Lula...
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Message par othar » 30 Mai 2005, 16:08

(bennie @ lundi 30 mai 2005 à 16:20 a écrit : C'est ce que je dis, les sans terre du Brésil les reçoivent les coups de matraques et ...de couteaux de la part de l'extrême droite , pendant que Lula fait le beau auprès de Bush, Chirac et Co.


pour paraphraser Blanqui, le patronat, la droite et l'extrême-droite ne font que leur "métier" quand ils donnent des coups aux exploités
Lula, lui doit son crédit auprès des travailleurs à des luttes passées qu'il renierait si elles avaient lieu aujourd'hui.
En attendant les attaques gouvernementales actuelles se font essentiellement sous sa responsabilité.

(bennie a écrit :

a écrit :à croire qu'ils ne subissent pas de la même manière que nous les effets de leurs politiques?


C'est surtout les pauvres du Brésil qui subissent les effets de la politique dégueulasse de Lula...


par "nous", je pensais surtout aux effets de la politique de Mitterand et Jospin (j'ai pas trouvé de CDI depuis 1996.. et depuis: interim+vacations, ce qui devient la norme pour de de plus en plus de monde)

maintenant c'est clair qu'au Brésil, c'est "10 fois pire" qu'ici sur le plan social
othar
 
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