par azadi » 24 Avr 2005, 09:28
SOCIAL [21 avril 2005]
Nouvelle menace de grève au Gol et à Bois Rouge
Les représentants syndicaux des usines du Gol et de Bois-Rouge viennent de poster, mardi soir, leur préavis. Ils dénoncent l’attitude de leur direction, qui propose un règlement de certaines indemnités en échange d’une gestion des conflits calquée sur un document récent signé en Guadeloupe. Lequel permettrait à la maison mère, la Séchilienne-Sidec, de faire fonctionner ces sites, même en cas de grève générale.
Le principal motif de cette nouvelle action est le non-respect d’un protocole de fin de conflit signé le 27 novembre dernier. Aux yeux du syndicat, la direction n’a pas tenu parole. Pour la direction, la CGTR retourne le problème à son avantage. Dans le protocole initial, il était tout d’abord convenu qu’un accord d’entreprise “fixera les modalités d’application des indemnités de travaux salissants avant le 28 février 2005”. Pour la CGTR, cette question n’a jamais été réglée. La direction de Bois-Rouge tient un autre discours, et affirme dans un courrier du 31 mars que la CGTR ne s’est pas rendue à une réunion à laquelle elle était pourtant invitée. Puis, “le 21 février, à Bois-Rouge, nous avons une nouvelle fois convoqué le groupe de travail. Les délégués d’EMS et STP (les deux sites de production, ndlr) ayant accepté de se déplacer, nous avons présenté un accord type de prévention des conflits signé quelques jours auparavant en Guadeloupe en contrepartie de la mise en place des indemnités de travaux pénibles et salissants”.
Respecter le contrat de vente avec EDF
La CGTR, toujours selon le directeur de l’usine, aurait émis un avis favorable à un accord de ce type, avant de changer de position en affirmant qu’une telle manœuvre amenait l’entreprise à ne pas respecter le protocole initial. Hier, Patrick Hoarau a expliqué au nom de son syndicat qu’il n’avait jamais été question, dans le document du 27 novembre, d’un tel marché. Le versement des indemnités de travaux salissants n’a pas à être échangé contre une gestion particulière des conflits. D’autant plus que l’accord type signé en Guadeloupe avec l’aval de la société mère (Séchilienne-Sidec/Air Liquide), serait tel qu’il permet à la direction de l’usine de maintenir la production d’électricité en cas de grève, quelle que soit l’intensité du conflit. “Si pendant une grève les sites de Bois Rouge ou du Gol ne maintiennent pas la production d’électricité au niveau consigné dans le contrat de vente avec EDF, qui est aujourd’hui l’acheteur unique, c’est à la Séchilienne de payer. Voilà peut-être la réelle motivation de la direction”, précise le syndicat. Partant du principe que la direction des sites de Bois-Rouge et du Gol n’a pas respecté le protocole du 27 novembre, la CGTR menace de le considérer comme entièrement caduque. Ce qui signifie entre autres que la clause “actions en justice” n’est plus valable. A l’époque, la direction avait promis de retirer ses plaintes contre la CGTR, et celle-ci avait promis ne pas engager de procédure judiciaire contre l’État, suite aux réquisitions du personnel ordonnées par le préfet au Gol pendant la grève. La CGTR se réserve donc aujourd’hui le droit de déposer plainte pour dénoncer cette réquisition. Elle assure en revanche qu’elle respectera le dernier accord sur un seul point : la durée du préavis qui vient d’être déposé est allongée à dix jours, et les sites de productions fonctionneront normalement pendant les deux premiers jours de grève.