Edito d'Informations Ouvrières (PT)

Message par emman » 25 Fév 2005, 14:55

a écrit :EDITORIAL


Défense de la grève


MONSIEUR BARROT (Jacques) n'est pas n'importe qui. Ancien ministre, il est aujourd'hui commissaire européen. C'est donc, on l'admettra, une personnalité qualifiée pour parler des choses de l'Europe et de sa prétendue Constitution.
S'exprimant à propos de la grève des salariés d'Air France, il a déclaré, ce 20 février (dans les colonnes du Parisien) : " Ce qui s'est passé à Orly n'est en rien conforme à l'esprit de la future Constitution européenne, qui veut prévenir de tels débordements préjudiciables à l'image du syndicalisme, aux droits des passagers, aux intérêts économiques des compagnies."
Ce qui s'est passé à Orly ? Une grève, tout simplement. Une grève de travailleurs pour des revendications. On lira dans ce journal ce qu'il en est des circonstances de la grève et des raisons qui ont conduit à cette situation (raisons dans lesquelles intervient, chacun pourra le vérifier, l'Union européenne elle-même).
Mais les propos de M. Barrot vont au-delà. A-t-il raison de dire que la grève d'Orly " va à l'encontre de l'esprit de la Constitution européenne " ? Oui, il a raison. Et cela ne concerne pas seulement la grève d'Orly. Cela concerne la grève en général. Les mêmes arguments ne nous ont-ils pas été servis lors de précédentes grèves de cheminots, de routiers… ?
C'est la grève qui est contraire à l'esprit de la " Constitution " européenne. En fait d'" esprit ", celui-ci se limite à ces mots : " L'Union offre à ses citoyennes et à ses citoyens un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée " (article I-3).
On le conçoit : pour les patrons et pour les gouvernements, une grève, parce qu'elle fait entrave à la production et à la circulation des marchandises, " fausse la concurrence ".
Moyennant quoi, Barrot a raison de dire que " Constitution européenne " rime avec remise en cause du droit de grève.
Mais qu'est-ce que la grève ? C'est la classe ouvrière qui se dresse comme classe, avec ses intérêts spécifiques, contre la classe des patrons et-ou contre les gouvernants. La grève, c'est le moyen par lequel les travailleurs peuvent se défendre comme travailleurs. Sans droit de grève, la classe ouvrière est condamnée au silence ou à la protestation impuissante. C'est pourquoi les premières grandes luttes de classe en France, comme dans tous les pays, ont toujours cherché à imposer dans un même mouvement la reconnaissance du droit de grève et la reconnaissance de la liberté syndicale. Seules de brèves périodes de totalitarisme, comme par exemple le régime de Vichy de 1940 à 1944, ont remis en cause dans notre pays droit de grève et droit syndical.
Le droit de grève, c'est la reconnaissance de la classe ouvrière comme classe ayant des intérêts distincts à défendre, des droits et des organisations distincts.
Le droit de grève, comme l'existence des syndicats indépendants, c'est l'essence de la démocratie. En décrétant la grève " contraire à l'esprit de la Constitution européenne ", Barrot dit l'exacte vérité.
On nous objectera : Barrot est un réactionnaire, ses propos n'engagent que lui. Mais que penser de cette déclaration d'une femme " de gauche ", Ségolène Royal, dirigeante du PS, qui se dit, toujours à propos de la grève d'Orly, " indignée " par " une explosion sauvage d'un mouvement de grève qui n'est pas bon pour le service public et pour les usagers " ?
On nous dira qu'il y a " un oui de gauche et un oui de droite " ? Les faits le prouvent : il n'y a qu'un oui à la " Constitution ", c'est le oui de la réaction contre les acquis démocratiques et les droits des travailleurs.
Parce que les travailleurs ont plus que jamais besoin du droit de grève pour se défendre, et du droit de s'organiser pour exister comme classe, ils ont besoin aujourd'hui plus que jamais de la démocratie.
Démocratie, droit de grève, droit syndical : trois raisons pour faire triompher le vote non à la " Constitution " européenne.
emman
 
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Message par Jacquemart » 25 Fév 2005, 15:33

Pourquoi axer l'ensemble de l'édito sur les propos de Barrot, et pas sur ceux de Devedjian, actuel ministre du gouvernement français, et tout aussi anti-gréviste (mais lui, c'est vrai, n'a pas éprouvé le besoin d'invoquer le prétexte de la constitution) ?
Et Ségolène Royal, c'est parce qu'elle fait campagne pour le "oui" qu'elle a condamné la grève ? S'il n'y avait pas eu l'Union Européenne, elle l'aurait soutenue ?
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Jacquemart
 
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Message par azazovkyl » 25 Fév 2005, 15:54

Pour expliquer qu'il n'y a qu'un OUI à la constitution malgré ce que voudrait nous faire croire le PS.
Il montre bien la réalité politique de notre pays, droite, gauche, même combat.
azazovkyl
 
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Message par Crockette » 25 Fév 2005, 21:56

L'allemagne et la GB sont déjà de cruels exemples : il n'y a plus de gauche ni de droite, il y a que des partis défenseurs de la classe bourgeoise ou détentrice du capital.

L'europe sera une énorme institution qui proclamera un jour l'interdiction du droit de grève au nom d ela compétititivité internationale.

Segolene royal, désolé mais comme son mari elle ne comprend rien, ces deux là sont ds les nuages, ils s'aiment, vivent heureux, ont une gentille petite famille et pleins d'amis riches au bras long.
Ils vivent loin des réalités sociales telles que la commanderie, ils sont ds leur cénacle de socialos bien penseurs, condescendants de ceux qui sont ds la merde jusqu'au cou.
La gauche caviar en somme !
Crockette
 

Message par ujkfr » 25 Fév 2005, 22:30

En ce qui concerne les "socialistes" du PS , je trouve que c'est vraiment honteux de les entendre critiquer la grève , et je me dis même que c'est bien plus grave de cautionner le capitalisme en se disant de gauche , c'est une forme de trahison du prolétariat , au moins avec la droite on sait à quoi s'attendre .
Mais cette gauche caviar déconnectée , elle vit comme les bourgeois , elle pense comme les capitalistes , elle nous colle des pansements pendant qu'on prend des coups de baton sans chercher à maitriser ceux qui tiennent le baton .
De plus , je pense que certains socialos font preuve d'arrivisme pour obtenir des postes
et une crédibilité toute relative au niveau européen .
Ils cherchent également à rassurer toute une partie du patronat et de la classe moyenne qui pourrait voter pour eux : " nous on est pas des sauvages , ne vous inquiétez pas , on veut des grèves softs et maitrisées " ;-)

Le PT a fait de la constitution et de la république une et indivisible son cheval de bataille
, alors désormais ils font le lien dès qu'ils peuvent avec les événements politiques , une façon de montrer qu'ils ont raison .
ujkfr
 
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Message par Crockette » 26 Fév 2005, 14:21

Je suis d'accord avec toi Ujkfr, encore faut il pousser ton argumentation sur le Pt, car c'est pas assez explicite pour moi.

Ca serait interressant aussi de voir à quel époque les socialos ont décidé de recentrer entièrement sur les classes moyennes et aisées au détriment de la classe ouvrière et des smicards du tertiaire.

Ptêtre qu'ils ont été conseillés par de haut fonctionnaires qui avaient prévu depuis longue date de sacrifier la sidérurgie, le textile, la métallurgie de la France.
Crockette
 

Message par ujkfr » 26 Fév 2005, 15:28

Disons que si l'on en était à un stade bien plus grave , avec par exemple une extrème droite au pouvoir ,ou des souverainistes découvrant leur vrai visage , alors là bien sûr il serait , je pense , de notre devoir de défendre la république .
Mais pour l'instant , je ne comprends pas vraiment le PT , et je ne suis pas
dans ses arcanes .
Je constate qu'ils veulent entraîner avec eux un maximum de travailleurs ,
sous la bannière de leur serment de la place de la république .
De là à y voir une dérive nationaliste , je pense que c'est abusé .
Augmenter les troupes ,vers un parti des 10000 , attirer les travailleurs , les interpeller sur la constitution européenne , en faisant la corrélation avec les faits de
société dans un maximum de cas , peut être est-ce là leur but ?
Pour moi c'est un faux débat , les bourgeoisies n'ont pas besoin de la constitution
pour nous ôter certains acquis sociaux .
On risque de détourner les travailleurs de leur véritable combat : la lutte de classe .
Aussi , a trop vouloir unifier tout un tas de courants le CCI pourrait se noyer , se diluer dans une masse dépourvue même d'un embryon de velléité révolutionnaire .
ujkfr
 
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