a écrit :Le droit à l’avortement est un progrès comparé à l’avortement clandestin.
L’avortement perdure et on retrouve le même nombre d’avortements trente ans après la loi de 1975 déplore Christine Boutin (Le Monde du 18.01.05 : « L’IVG un recours toujours actuel ») Elle oublie juste une petite chose : c’est que l’avortement aujourd’hui se fait dans des conditions légales qui n’ont plus rien à voir avec les avortements clandestins. Pendant cette période des femmes mouraient, souffraient de séquelles, et celles et ceux qui les aidaient étaient menacé-e-s de prison. L’avortement d’aujourd’hui n’est donc en rien comparable à celui d’hier. Ce n’est pas une « soi disant libération », mais une véritable libération, un vrai progrès.
Christine Boutin qui prétend vouloir dépasser le « ni pour , ni contre » nous parle tout de même d’un « ordre moral contraceptif » culpabilisant dans une société dont « l’orientation est eugéniste » Le grand mot qui fait peur est lâché : « eugénisme ». On ne voit pas en quoi le choix privé d’interrompre une grossesse dans une société démocratique aurait quoi que ce soit à voire avec l’eugénisme. On y avorte pas autoritairement tel ou tel en fonction de critères, de race, de sexe, de handicap, de couleurs d’yeux, etc par décret d’Etat, ou de coutumes (avortant les filles plutôt que les garçons sans que jamais aucune religion, ni les anti IVG ne protestent).
Mieux accueillir les femmes désirant un enfant pourquoi pas. Encore faudrait-il se garder d’interdire, ou de culpabiliser l’erreur, ou l’ambivalence, quel que soit le choix des femmes candidates à l’avortement pour des raisons diverses qu’aucune société idéale ne pourra empêcher.
Quant à l’information contraceptive il reste encore beaucoup à faire pour l’améliorer pour les deux sexes, et à promouvoir la pilule du lendemain. Ce n’est actuellement pas le cas. Trop de culpabilisation plane encore sur la contraception, et l’avortement, les moyens modernes de maîtriser sa vie, son corps, sa sexualité au mieux, malgré les accidents, et ambivalences, qui font partie de la liberté humaine, de sa complexité, de sa difficulté. La dramatisation culpabilisante de la contraception et de l’avortement est disproportionnée : le « pour » n’ y est pas égal au « contre ». On peut même se demander ou est le « pour » dans le texte de Christine Boutin , car si elle indique que le docteur Nizan est « pour le droit à l’avortement » c’est à fin de mieux souligner ses commentaires négatifs sur la pratique contraceptive qui en est parfois fait. Et c’est bien tout pour le pauvre « pour ».
Vive la liberté d’enfanter, vive la liberté d’avorter, et de se contracepter (y compris pour les hommes) vive la liberté de non -maternité provisoire ou définitive. Comme de refuser la paternité.
Et, non, définitivement NON, aux intégrismes religieux qui tentent leur come-back contre les idéaux toujours vivants de : Liberté, Egalité, Fraternité de notre République Laïque. Les uns cherchant à voiler leurs femmes et les imposer dans l’école laïque, les autres d’interdire à nouveau l’avortement et la contraception pour soumettre les leurs.
Catherine Deudon.
Auteur de « un mouvement à soi » ed. syllepse.
a écrit :Dénoncer les attaques contre le droit à l'avortement et les difficultés matérielles ou les pressions morales est une chose, mais cela ne sert à rien de parer l'avortement de vertus qu'il n'a pas. Il ne me semble pas très juste de dire que c'est un acte anodin (il n'y a pas d'acte anodin), ou de nier que c'est traumatisant, parfois une souffrance. Il faut évidemment refuser la culpabilisation des femmes qui avortent , mais je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de femmes qui prennent un avortement à la légère. C'est toujours un échec et il est souhaitable que toutes les femmes réussisent à s'en passer.
Je n'irais pas jusqu'à là. Je pense que c'est ton clavier qui a fourché :wavey:(Davidoulia @ mardi 25 janvier 2005 à 13:35 a écrit :a écrit :Dénoncer les attaques contre le droit à l'avortement et les difficultés matérielles ou les pressions morales est une chose, mais cela ne sert à rien de parer l'avortement de vertus qu'il n'a pas. Il ne me semble pas très juste de dire que c'est un acte anodin (il n'y a pas d'acte anodin), ou de nier que c'est traumatisant, parfois une souffrance. Il faut évidemment refuser la culpabilisation des femmes qui avortent , mais je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de femmes qui prennent un avortement à la légère. C'est toujours un échec et il est souhaitable que toutes les femmes réussisent à s'en passer.
On a voulu dénoncer dans notre tract le fait que l' avortement soit représenté comme une détresse pour les femmes. Il y a des cas ou ça peut être traumatisant, d' autres ou c' est tout le contraire. L' avortement est en soit un acte banal, qui n' a rien de traumatisant. Après, en fonction du contexte dans lequel se trouve la femme qui avorte, il peut prendre des significations différentes.
D'accord avec l'idée genérale mais :("Davidoulia" a écrit :Il y a des cas ou ça peut être traumatisant, d' autres ou c' est tout le contraire.
a écrit :QUOTE ("Davidoulia")
Il y a des cas ou ça peut être traumatisant, d' autres ou c' est tout le contraire.
Je n'irais pas jusqu'à là. Je pense que c'est ton clavier qui a fourché
(Davidoulia @ mardi 25 janvier 2005 à 13:45 a écrit :a écrit :QUOTE ("Davidoulia")
Il y a des cas ou ça peut être traumatisant, d' autres ou c' est tout le contraire.
Je n'irais pas jusqu'à là. Je pense que c'est ton clavier qui a fourché
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