par Nadia » 23 Déc 2004, 11:54
Je suis plutôt d'accord avec Bertrand (c'est grave ? :ohmy: ), que lire à voix haute en anonant on comprend rien. Même actuellement, je suis incapable de lire correctement un texte oralement comme ça, et c'est vrai que je n'y comprends pas grand chose, sauf si c'est vraiment très simple. Je n'arrive pas à anticiper de 2-3 mots à l'avance, et c'est un calvaire aussi bien pour moi que mon auditoire.
Dans un reportage à la tv, ils ont fait lire un adulte de chais-pas-quel-pays une page dans un livre, et le gars lisait une ligne péniblement, s'arrêtait à la fin de la ligne, le temps de chercher où commence la ligne suivante, puis reprend sur le même ton. Si j'avais osé lire ainsi à l'école, je me serais au moins moins cassé la tête à faire des efforts. Mais les profs sont des sadiques qui font ka embêter les pauvres gamins en les traitant d'attardés mentaux. :cry3:
A l'inverse, quand je lis en silence, j'anticipe sur les mots avant de les entendre (ou en entendre une bouillie de mots ?) dans ma chtite tête, je les comprends ainsi par groupes. Si je lis une phrase avec des fautes de grammaire terribles (genre "qu'en" à la place de "quand", ou "ont peu" à la place de "on peut" etc) j'ai beaucoup de mal à lire, pareil opur les textes écrits en pseudo-phonétique ou en "texto". Comme le dit Bertrand, ce n'est pas la lecture syllabe par syllabe qui fait sens, mais la reconnaissance des mots, leur forme. On peu haie crire hein t'es-que-ce te avec plein d'homos ni meuh, sa deux viens con plait te Man ils lisent "hible" (On peut écrire un texte avec plein d'homonymes, ça devient complétement illisible).
Par contre, on peut très bien lire un texte en se sachant pas très bien comment ça se prononce. Les latinistes sont des experts, et dans mon étude du russe, je comprenais bon gré mal gré (avec un bon dictionnaire) des phrases et des textes que j'étais incapable de lire correctement et dont je n'aurais absolument rien compris si on me les avaient lus oralement (sans que j'aie le texte sous les yeux). Au début même, j'avais du mal à reconnaître les phonèmes lus avec le texte sous mes yeux... c'est là la principale limite d'apprendre une langue sans du tout l'écouter.
Aujourd'hui encore, je n'ai pas ratrappé complètement ce décalage, il y a plein de mots (et formes verbales) que je lis et écris sans problème mais que je ne sais pas prononcer correctement (hors problèmes de prononciation spécifiques des phonèmes "y", "r"...).
D'autre part, si on n'embêtait moins les gamins avec les syllabes, mais qu'on leur montrait bien l'importance de reconnaître les mots, peut-être qu'on aurait moins de fautes d'orthographe et surtout de grammaire. Surtout dans une langue comme le français où les mots ne s'écrivent pas du tout comme ils se prononcent (en tchèque ou en turc, encore, ça peut aller...).