l'UOIF et ses méthodes ....

Message par Valiere » 10 Déc 2004, 09:34

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE.
Le 6 décembre 2004.


Dans un communiqué rendu public dès le 27 Novembre 2004, et largement relayé les jours suivants par plusieurs médias, l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), membre du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), demandait en substance à la chaîne publique France 2 de "déprogrammer" un film sur Tariq Ramadan que j'ai réalisé pour le compte de l'émission "Envoyé Spécial".
Le communiqué de l'UOIF précisait que sa demande était motivée par le fait que j'étais un homme "connu pour son hostilité contre les symboles de la pratiques musulmanes". Cette phrase qui pourrait paraître a priori anodine pour un non-musulman comporte un sens extrêmement lourd.
Si une telle affirmation est d'abord fausse, elle peut incontestablement entraîner pour moi des conséquences très graves puisque elle me décrit ni plus ni moins comme apostat.
En effet, prétendre que je serais "connu pour [mon] hostilité contre les symboles de la pratique musulmane", c'est dire que j'aurais renoncer à l'islam, ma religion. C'est là, la définition même de l'apostasie.
Or, certaines références théologiques de l'UOIF comme Youssef Al-Qaradaoui rappelle dans une contribution sur le site internet "islamophilie.org" datée du 30 décembre 2002 que "les juristes de l'Islam sont unanimement d'avis que l'apostat mérite une peine – même s'ils peuvent diverger sur sa nature. Leur grande majorité estime que cette peine est la peine de mort. C'est l'avis des quatre écoles de jurisprudence islamique, voire des huit écoles". Le même Al-Qaradaoui explique dans son texte qu'il y aurait plusieurs types d'apostasie dont ce qu'il qualifie "d'apostasie intellectuelle" qui, selon lui, s'exprime à travers différents supports médiatiques.
Par ailleurs, l'imam Nawawi, l'une des références théologiques du monde musulman estime que "L'apostasie consiste à abjurer l'islam - en sortir - par l'intention, les mots, les actes, le fait de nier, ou encore par des propos qui ont été dit en plaisantant, par rejet ou par contradiction ou en y croyant". Cette définition correspond à l'affirmation de l'UOIF à mon endroit puisque celui qui serait "hostile aux symboles de la pratique musulmane" est forcément quelqu'un qui abjure la religion musulmane.
Dans cet ordre d'idées, étant décrit publiquement par l'UOIF comme étant quelqu'un qui serait "hostile aux symboles de la pratique" de sa propre religion, sous-entend que j'aurais renoncé à l'islam et par conséquent passible au regard de certaines interprétations de la loi islamique de la peine de mort.
Etant journaliste et réalisateur, je me rends souvent dans des pays musulmans, il m'arrive d'aller réaliser des reportages dans des Etats théocratiques appliquant la charia. Quel sort pourrait m'être réservé dans un pays islamiste où les dirigeants ou la population auraient pris connaissance de l'accusation de l'UOIF ?
Au regard de ce qui précède, j'ai décidé de poursuivre l'UOIF et son secrétaire général Fouad Allaoui, signataire du communiqué devant les tribunaux de la République.
Par ailleurs, j'ai officiellement écrit à MM Le Président de la République pour l'informer de ce grave précédent, le Ministre de l'Intérieur pour lui demander de prendre les mesures nécessaires pour renforcer ma sécurité et au Président du CFCM, Dalil Boubekeur, pour lui demander de dénoncer et condamner publiquement l'odieux communiqué de l'UOIF.
Je tiens à travers ce communiqué prendre à témoin l'ensemble de la presse française et internationale et à travers elle l'ensemble de l'opinion publique afin que cessent les intimidations à l'égard des journalistes ou intellectuels qui critiquent les islamistes ou leurs organisations. D'autre part, j'informe l'opinion publique qu'une plainte va être déposé à la suite des insultes et des menaces que j'ai subies au niveau de la librairie Al-Tawhid au cours de la réalisation du film sur Tariq Ramadan.
L'année dernière, des journalistes préparant un documentaire pour Canal + ont été agressés par des islamistes et leur leader, considéré pourtant par certains comme "respectable". Cette affaire a été passée sous silence. Je n'accepterais pas que l'intégrité physique d'un journaliste ou d'un quelconque citoyen soit menacée et passée par pertes et profits exceptionnels. C'est la raison pour laquelle, j'utiliserai tous les moyens légaux et civilisés pour que justice me soit rendue dans cette affaire que je considère très grave.
Mohamed Sifaoui.
Valiere
 
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