a écrit :CHRONIQUE D'EVARISTE
Communautaristes lyncheurs
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Certains communautaristes deviennent vraiment agressifs. En Corse,
ils sortent le fusil. Après les «Français dehors!», «les Arabes
dehors», les agressions physiques contre les Maghrébins, les
multiples attentats, dont celui visant Emile Zuccarelli, les insultes
racistes et menaces physiques contre deux joueurs de couleur de
Bastia, jugés coupables de la défaite du club local, on vient de
passer à une nouvelle étape: une tentative d'assassinat par balles
contre un imam. Il faut certes se réjouir que quelques centaines de
manifestants antiracistes organisent spontanément une manifestation,
et que l'un des deux joueurs bastiais agressés, Pascal Chibonda,
sorte sous les applaudissements massifs du public.
C'est la preuve, une nouvelle fois, que ceux que nous avons toujours
appelés les nationalistes racistes corses, que nous avons qualifiés
d'extrême droite, ne représentent qu'une minorité violente, en
décalage avec les aspirations républicaines de la population.
Il suffit d'avoir lu le livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, «La
Face cachée du Monde» pour comprendre le poids et l'influence de ce
quotidien, et de son directeur, dans le traitement de l'information,
des années durant, face aux intimidations des poseurs de bombes.
C'est la direction de ce journal qui a fait pression sur l'entourage
de Lionel Jospin pour que le FLNC soit partie prenante des accords
communautaristes de Matignon, sans avoir à renoncer à la violence.
C'est encore lui qui, des années durant, a colporté un discours
complaisant vis-à-vis d'eux, et a sali ceux qui entendaient leur
tenir tête, notamment les militants républicains, suspectés de
racisme anti-corse!
Cette tradition de lynchage est depuis longtemps devenue une
spécialité de ce quotidien, mais aussi de tous ceux qui appuient sa
politique communautariste contre l'unité de la République. Dans cette
revue, nous avons critiqué sévèrement la campagne de Jean-Pierre
Chevènement. Pour autant, les calomnies et déformations systématiques
dont il fut régulièrement l'objet, l'amalgame permanente avec
l'extrême droite lepéniste de certains de ses propos, sur la
sécurité, la Corse, l'école républicaine, l'Europe, fut tout
simplement honteuse. Pendant que des racistes corses tirent à balles
réelles sur un imam, sur le continent, d'autres essaient de tuer avec
des mots. C'est ainsi que Nicolas Sarkozy, dans son dernier ouvrage
où il se dit catholique et partisan de la fin de la loi de 1905, ose
écrire que la démographe Michèle Tribalat, auteur de «Islam et
République», développe une conception raciste (le mot est terrible)
parce qu'elle réaffirme que la République doit demander à l'Islam ce
qu'elle a demandé au catholicisme un siècle plus tôt, dénonçant donc
les concessions faites aux intégristes par le nouveau patron de
l'UMP.
C'est dans cette logique que «Le Monde» et Nicolas Sarkozy se sont
opposés de toutes leurs forces à la loi contre les signes religieux à
l'école, et que le quotidien du soir a multiplié, sous la signature
de Ternisien, les anathèmes les plus insultants contre les laïques
ces derniers mois, allant jusqu'à l'ignoble article paru le 17
novembre dernier.
Ce n'est naturellement pas surprenant que le site islamiste
oumma.com, autre prosélyte du communautarisme religieux, tendance «le
voile c'est mon choix», reprenne régulièrement les insultes et
campagnes de calomnies contre les laïques, surtout issus de
l'immigration (Malek Boutih, Fadela Amara et Kebir Jbil sont les plus
visés), qui s'opposent à la vision réactionnaire de Tariq Ramadan et
l'OUIF. Et il n'est naturellement pas plus surprenant que le Mrap,
dont la complaisance avec les intégristes islamistes de son président
provoque des remous internes et des démissions, ait ajouté sa pierre
à l'édifice. Ce mouvement, en essayant de salir Albert Memmi, homme
fort respecté qui a eu le courage d'écrire, entre autres, que le
colonialisme ne pouvait suffire à expliquer tous les maux dont
souffrent aujourd'hui les pays du Maghreb, se discrédite encore
davantage et se lance dans une fuite en avant suicidaire.
Pierre-André Taguieff avait, en son temps, dû faire face à ce genre
d'attaques, lui qui fut suspecté de complaisance avec l'extrême
droite, malgré toute son oeuvre pour démonter la stratégie du Front
national, par des apprentis Beria se réclamant du trotskisme.
Tout cela est fort logique. Nicolas Sarkozy a compris que pour
imposer son projet de société, il a besoin de s'appuyer sur les
communautarismes, notamment religieux, pour remplacer la solidarité
par la charité. «Le Monde», par idéologie, par ses alliances
économiques avec des groupes catholiques, et par son rejet viscéral
des valeurs républicaines, jugées archaïques et peu modernes, est le
relais le plus efficace de cette idéologie, avec un alibi de journal
de gauche.
Il a soutenu Maastricht en 1992, le plan Juppé en 1995. Il utilise sa
puissance médiatique (de plus en plus contestée) pour expliquer que
le néolibéralisme est indépassable, ne se privant pas au passage de
salir, ou de tenter de discréditer, ceux qui ne se reconnaissent pas
dans les propos des Sarkozy-Hollande-Cohn-Bendit, jugés, malgré leurs
différences, comme «politiquement corrects». L'appel du Mrap de nous
exclure de la gauche, du mouvement social, pour cause d'infiltration
d'extrême droite, voire de complot, ne doit pas être pris à la
légère.
Nous sommes convaincus que l'attaque que subissent l'Ufal, Respublica
et le camp laïque n'est pas terminée, et que d'autres vont prendre le
relais. Allez, nous risquons un pronostic: «Le Monde» va en remettre
une couche, et la mouvance LCR, notamment autour de Ras'l'front, dont
l'un des animateurs, René Monzat, a participé activement aux
calomnies colportées par Ternisien, devrait y aller de sa
contribution. Nous devenons dangereux pour eux, car nous commençons à
convaincre de nombreux militants qui étaient sous leur influence. Et
Nicolas Sarkozy ne pourra que se réjouir de voir une partie de la
gauche extrême Tenter d'affaiblir le camp qui lui a infligé une
défaite mémorable par le vote d'une loi contre les signes religieux à
l'école, et dont il sait qu'il les trouvera en face d'eux quand il
voudra imposer son modèle anglo-saxon à la société française.
Mais à force de vouloir salir des personnalités respectées et
respectables, les communautaristes, largement minoritaires dans
l'opinion, mais fortement représentés dans les structures
médiatiques, politiques et associatives, vont aggraver le phénomène
de rejet dont ils sont déjà l'objet.
Car, hélas! pour ces gens-là, ils auront beau cracher sur tous ceux
qui ne pensent pas comme eux, nos idées sont de plus en plus
populaires dans l'opinion...
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