La place du PCF et son avenir

Message par Valiere » 16 Nov 2004, 23:21

a écrit :CHRONIQUE D'EVARISTE
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Je me plante mais je continue quand même
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Surréalisme ? Art abstrait ? On hésite sur les qualificatifs à
employer à propos du communiqué du 7 novembre qui fait suite aux
squelettiques manifestations du même jour. Car la rue a parlé : 3 à
4000 manifestants à Paris, 700 à Lille, 400 à Toulouse, 800 à Nantes.
Même pas dix mille dans toute la France.
Brillants résultats pour des manifestations appelées par plus de 120
organisations, dont certaines regroupant des centaines de milliers
d'adhérents !
Et sur quel thème SVP ? Sur la lutte contre les racismes,
l'antisémitisme et les discriminations, rien de moins : les
fondements mêmes de la LDH !

Oui, les militants, les adhérents, les sympathisants des
organisations ne s'y sont pas trompés : ces manifestations étaient
infréquentables en raison de la présence plus que marquantes des
intégristes de l'UOIF, du Collectif des Musulmans de Tariq Ramadan et
du collectif pro-voile et anti-laïque « Une école pour tous-tes ».
Des manifestations dont l'objectif principal était avant tout, et
implicitement, de donner le pendant aux manifs de SOS Racisme du
printemps dernier et de conforter les prises de position contre la
loi de laïcité sur les signes religieux à l'école.

La LDH vient de subir là un échec historique sur un terrain qui est
son terrain, celui de l'antiracisme et des valeurs de la
République.

Cette journée aurait dû être une déferlante. Des dizaines
d'organisations, dont tous les grands syndicats, sur un thème qui
touche à l'idée même de l'Homme et de la République laïque : il
devait y avoir des centaines de milliers de gens dans les rues, comme
lorsque nous combattions la loi Debré sur l'immigration il y a
quelques années au côté des cinéastes.

Quant aux villes qui avaient appelé à manifester, mais sans les
islamistes (Lyon), elles ne font pas mieux car elles ont bien
évidemment subi le discrédit général jeté sur cette journée au plan
national.

Mais les responsables nationaux de la LDH et du MRAP sont restés
sourds aux remarques de sections de base comme la nôtre au sujet des
accointances avec les islamistes, aux remarques de Charlie-Hebdo, de
Marianne, de Caroline Fourest et de bien d'autres.

Mais rassurons-nous, les explications faciles seront vite trouvées :
la faute aux médias et puis c'était pas si mal, et puis nos anciens
étaient bien minoritaires pour défendre Dreyfus.

Mais aujourd'hui, le désastre est là. C'est bien la ligne suivie par
les responsables de la LDH et du MRAP, c'est-à-dire les accords
continuels avec Tariq Ramada, Fouad Alaoui de l'UOIF , le combat
contre la loi sur les signes religieux à l'école, qui est entièrement
responsable de cette bérézina du 7 novembre.

Nous ne nous reconnaissons plus dans ceux qui viennent de conduire la
LDH au bord du gouffre et qui l'ont ridiculisée et discréditée en
défilant, à la tête de troupes aussi maigres qu'un jour sans pain,
aux côtés d'intégristes religieux.

Pour le Bureau de la Section LDH de Maine et Loire :
Christophe Arnaud, président


evariste@g...
Valiere
 
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Message par Valiere » 16 Nov 2004, 23:32

débat avec un lecteur

CODE Réponse de Jérôme Manouchian à un texte de Quentin Dauphiné
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Commentaire de la rédaction :Nous avons souhaité passer cet article
d'un de nos lecteurs car il devrait nous permettre d'aller plus au
fond de l'analyse politique sur cette région du Proche-Orient. Nous
avons demandé à Jérôme Manouchian de faire ses remarques sur le texte
de notre lecteur.

Bonsoir,
Je souhaiterais que Respublica publie cette réponse succincte à
l'article de Jérôme Manouchian publié à propos d'Arafat, car il me
semble qu'il pose plusieurs problèmes.
Cordialement,
Quentin Dauphiné

Drame du paradoxe ou symbole d'une tragédie ? Lecteur de Respublica
et jugeant que cette publication peut jouer un rôle utile sur la
question de la laïcité notamment (même si je suis hostile  à la loi
Chirac sur les signes "ostensibles", je n'en suis pas moins partisan
d'une loi laïque, y compris interdisant les signes religieux
visibles).

Jérôme Manouchian:
Nous partageons ,l'auteur de ces lignes et moi, l'idée qu'une loi
contre les signes religieux à l'école est nécessaire.C'est un point
acquis. Mais nous semblons ne pas avoir la même réaction par rapport
à la loi du 15 mars 2004. Je pense quant à moi, qu'il faut soutenir
cette loi (bien qu'imparfaite comme dit ci-dessus)car elle est un
point d'appui pour les luttes laïques ultérieures comme l'a été le
compromis de la loi de 1905 (qui avait été refusé par les
jusqueboutistes de l'époque qui jugeait les compromis des articles 2
et 4 innaceptables et qui ont combattu les excellents Jaurès et
Clemenceau de l'époque qui ont eu une attitude exemplaire ).Mon
interlocuteur semble refuser la pratique étapiste utilisée par le
mouvement syndical en disant si nous obtenons pas tout ce que nous
demandons ,on  refuse le tout en bloc.Et cela quelque soit la
position des citoyens et du peuple .Je pense, quant à moi,que le
rapport des forces au moment du choix est déterminant pour savoir ou
est le bon compromis.Je fais partie de ceux qui ont pensé que le
rapport des forces ne permettaient pas d'aller plus loin à ce moment-
là. Car je ne parle pas en dehors de la pratique sociale ,je fais
partie de ceux qui mène ce combat depuis la sortie de l'article 10 de
la loi du 10 juillet 1989 dite loi Jospin qui autorisait de fait les
signes religieux à l'école. J'ai pris du temps dès le début de
l'article de mon interlocuteur car la différence principale sur tout
l'article,entre l'auteur et moi  tient à cette différence qui existe
entre une grande partie de l'extrême gauche idéaliste au sens
marxiste du terme qui ne détermine ses positions qu'en fonction des
idées et la gauche laïque et sociale matérialiste qui tient compte
des rapports de force subjectifs des citoyens et des salariés d'un
pays à un moment donné.      

Suite du texte de Quentin Dauphiné.
en  revanche ses prises de position sur le problème palestinien
m'ont  régulièrement semblées floues, et j'ai un gros malaise à la
lecture de  l'article de Jérôme Manouchian.  

JM:
J'espère que la lecture de mes réponses permettra à mon interlocuteur
un prompt rétablissement.

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
Plusieurs points me semblent très discutables et la problématique de
fond me  semble être - pour dire les choses sans détour - sur une
position de type  "sioniste modérée", c'est-à-dire pour le moins
complaisante à l'égard des  gouvernements dirigeant l'État d'Israël,
qui reste une État colonialiste.    

Jérôme Manouchian:
que ce gouvernement comme les derniers gouvernements israéliens
mènent une politique colonialiste ,je l'ai écrit dans mon article et
donc je suis d'accord avec mon interlocuteur. Par contre ,être taxé
de "sioniste modéré" parce que je souhaite la paix au Proche-Orient
et que je critique aussi bien la position des gouvernements
israëliens que celle d'Arafat est symptomatique d'une position
idéaliste d'une partie de l'extrême gauche française.Pour ne pas être
taxé de "sioniste modéré",il faut sans doute soutenir
inconditionnellement la direction palestinienne quoiqu'elle fasse!Je
dirais à mon interlocuteur que la gauche a déjà donné avec le soutien
inconditionnel à l'URSS,au FNL vietnamien,au FLN algérien,aux khmers
rouges,etc. pour ne pas soutenir inconditionnellement toute direction
d'un mouvement de libération nationale ou d'un parti communiste! Je
ne suis aucunement sioniste car je suis pour une république sociale
et laïque et que ,donc ,la société ne peut être idéalement construite
autour d'une ethnie ou d'une religion ce qui condamne à mes yeux le
sionisme.Cela dit ,je pense aujourd'hui que l'analyse concrête de la
situation concrête m'amène à penser que le passage par la phase
de "2peuples,2 Etats" comme le stipule l'appel de Genève est
indispensable.je suis comme vous avez pu le voir sur la position de
Yasser Abdel Raboo,ancien ministre de l'Information de l'Autorité
palestinienne qui selon notre interlocuteur est surement un "sioniste
modéré"!    

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
.voulant promouvoir des formes d'oppression proches de l'apartheid à
l'égard des Palestiniens.

JM:
voilà le démarrage de l'amalgame qui obscurcit l'analyse.Oui ,la
politique du  gouvernement israélien est colonialiste .Non,elle n'est
pas une politique d'apartheid.Comme la politique de la France en
Algérie avant 62 était colonialiste mais ne menait pas une politique
d'apartheid. Il suffit de stigmatiser une politique coloniale pour la
combattre .Inutile de faire des effets réthoriques en voyant
l'apartheid et la Shoah partout.Mon interlocuteur ne va pas jusque là
et je lui en sait gré mais il franchit une ligne jaune néanmoins. Il
faut en finir avec les banalisations des horreurs maximales comme
l'apartheid et la Shoah.

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
Tout d'abord, le fond de l'article, reprenant en cela le discours
d'un certain nombre de médias et du gouvernement israélien (sans
parler de Tony Blair et de Bush l'évangéliste).

JM:
Tout ce qui ne va pas dans son sens est immédiatement connoté par mon
interlocuteur comme reprenant la pensée de Bush.En fait ,le monde est
divisé en deux:ceux qui pensent que la direction palestinienne est
exempte de critiques et les autres qui sont dans le camp adverse. Que
mon interlocuteur comprenne ou ce genre de pensée peut le mener!

Suite du texte de Quentin Dauphiné.
reproche en fait à Arafat un manque de  souplesse, un manque de
modération et une attitude dogmatique. Et la  conclusion est alors
logique : maintenant, il appartient au nouveau  gouvernement
palestinien de devenir raisonnable, la mort d'Arafat peut  permettre
de débloquer le processus en d'en finir avec des revendications  
démagogiques.  

JM:
Je n'ai jamais écrit cela !Cela relève d'un procès d'intention.Je dis
simplement tout haut ce que nombreux responsables palestiniens
pensent tout bas à savoir: -que l'autocratie politico-financière
d'Arafat ne lui a pas permis à certains moments de saisir l'occasion
d'aller plus vite vers la solution "2 peuples ,2 Etats" pour
continuer ensuite la lutte sur ce qui n'aurait pas été acquis à ce
moment -là .Alors qu'après ces fenêtres ,le rapport des forces du
mouvement palestinien a fortement diminué et je pense aujourd'hui que
le rapport des forces du mouvement palestinien est plus faible qu'à
certains moments de l'histoire palestinienne.La force historique d'un
leader est de bien jauger ses rapports de force .Quand on voit la
pauvreté grandissante et le manque de perspective du peuple
palestinien ,on doit se poser la question des responsabilités. Bien
sûr que la responsabilité principale incombe à Israël et à sa
politique coloniale mais cela n'enlève pas à mes yeux une
responsabilité secondaire à Arafat.    

Suite du texte de Quentin Dauphiné.
Mon point de vue est inverse : le grand mérite d'Arafat, face à un
État qui  évolue, comme d'ailleurs le souligne l'article, vers une
forme de  radicalisation idéologique réactionnaire, est d'avoir
maintenu un certain  nombre de principes du mouvement de libération
nationale.

JM:
Puis-je aller plus loin que mon interlocuteur.Arafat a réussi à
symboliser le fait national palestinien et la légitimité de sa lutte
ce qui était loin d'être gagnés à la fin des années 40 et des années
50.De ce point de vue,il a joué un rôle historique majeur.

Suite du texte de Quentin
Dauphiné : Ainsi sur les  frontières du futur État
palestinien :l'accord d'Oslo constituait une  concession importante
de la part des dirigeants palestiniens, dans la mesure où
l'indépendance de la Cisjordanie et de Gaza (frontières de 1967)
concernerait moins de 30% de la Palestine "historique". Il n'y a
aucune raison valable pour accepter d'autres reculs, qui s'accumulant
les uns après  les autres, empêcheraient tout État palestinien
viable. L'attitude d'Arafat  à l'occasion des négociations de Camp
David ne saurait être taxée de  jusqu'au boutisme. Idem à propos de
l'appel de Genève : renoncer au droit au  retour ? Renoncer à un des
points fondamentaux du programme du mouvement de  libération
palestinien, alors qu'y compris des historiens israéliens (Ilan  Papé
par exemple) ont bien mis en valeur la vérité de la Nakba, alors que
la légitimité de cette revendication ne fait aucune doute ?
En gros, ce que l'article reproche à Arafat, c'est de n'avoir pas
capitulé.  On peut même considérer que l'administration de l'Autorité
Palestinienne a  fait preuve d'une certaine naïveté (??) à l'égard
des gouvernements  sionistes, car il est devenu clair depuis quelques
temps que leur but n'est  pas de créer à terme un État palestinien
viable, mais au contraire une sorte  de bantoustan sans aucune
perspective. Ce sont les concessions qu'on exige  d'Arafat, beaucoup
plus que le refus de ce dernier, qui mènent le peuple  palestinien
dans une "impasse politique".    

JM:
Cette rhétorique reprend celle des islamogauchistes français (même si
mon interlocuteur est en désaccord avec eux notamment sur la laïcité
et sans doute sur d'autres sujets ce que je reconnais volontiers)qui
de façon implicite ne souhaite pas la paix au Proche-Orient pour
faire de ce combat LA MERE DE TOUTES LES BATAILLES DE LA PLANETE.
Comme mon interlocuteur y va fort:il n'a jamais été dit dans
l'article qu'il était souhaité qu'Arafat capitule:c'est un non-sens
total. Ce qui sous-tend l'article est justement que sans la lutte
palestinienne,jamais la perspective de "2peuples,2 Etats"n'aurait été
ouverte car ce n'est sûrement pas le sionisme ou les Etats arabes
réactionnaires qui auraient développé cette idée!!!
Par contre ce que dit l'article,c'est qu'en fonction du rapport des
forces actuel le point de passage obligé pour la paix et le
développement politique,social et économique du peuple palestinien
passe par une renonciation du droit au retour contre une
indemnisation juste des palestiniens spoliés.
C'est l'un des points forts de l'appel de Genève. Je répondrais à mon
interlocuteur deux choses: -sans cela, et toujours en fonction du
rapport des forces ,il n'y aura pas "2peuples ,2 Etats"avant
longtemps et ce sera considéré comme  une victoire aussi bien par la
gouvernance mondiale que par la droite nationale israëlienne. -
Pourquoi mon interlocuteur ne se bat pas pour le droit au retour de
toutes les spoliations du monde (juifs polonais,juifs
lituaniens,arméniens ,kurdes,spoliés d'Afrique,d'Asie,etc.)?

Parce qu'il comprend bien que ce n'est pas possible à cause du
rapport des forces internationales.Donc le seul droit du retour là ou
le rapport des forces n'a aucune chance d'aboutir pour en faire LA
MERE DE TOUTES LES BATAILLES et d'empêcher ainsi aux palestiniens
d'avoir l'Etat palestinien qu'ils ont droit d'avoir.  

Suite du texte de Quentin Dauphiné
Il est exact qu'Arafat a été isolé politiquement. Mais d'où vient
cette  réalité ? Plutôt d'une pression importante des grandes
puissances impérialistes (en premier lieu l'impérialisme messianique
du gouvernement  américain), voulant lui faire payer très chèrement
la fidélité à certains principes, et notamment le refus de déclencher
une guerre civile au sein du  peuple palestinien, ce qui est l'un des
buts recherchés par le gouvernement Sharon.

JM:
Je suis d'accord sur la première partie de ces lignes. Mais je pense
que si la direction palestinienne ne rompt pas avec les intégristes
islamistes (Hamas, Jihad islamique,etc.),c'est la direction
palestinienne qui sera emportée par eux. Je pense que c'est une règle
internationale aujourd'hui:on ne construit pas l'émancipation des
citoyens et des peuples en s'associant avec le néocommunautarisme et
les différentes forces intégristes tout simplement parce que  
-1) les femmes et les hommes du monde entier conscients veulent
s'appuyer sur des principes que j'appelle laïques et
républicains:liberté ,égalité(sans oublier entre hommes et
femmes),fraternité ,laïcité ,solidarité,etc. et que ce ci est
antinomique avec l'alliance avec les intégristes
-2) parce que ce néocommunautarisme et ses intégrismes subséquents
sont les principaux alliés de la gouvernance mondiale de la
globalisation turbocapitaliste. Cette dernière en a besoin pour
substituer la charité à la solidarité et de supprimer tous services
publics à terme aux fins d'aller jusqu'au bout du processus de
privatisation et de marchandisation des activités humaines.On ne
s'allie pas avec des adversaires ,on peut fairer des compromis mais
pas d'alliances.  

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
Ces remarques n'invalident pas le constat de l'article d'une
Autorité  palestinienne bureaucratisée et autocratique. Mais croit-on
que les successeurs d'Arafat seront plus démocratiques, plus en prise
avec les  revendications populaires ? Le pari de ceux qui exhortent
l'Autorité palestinienne à enfin accepter les concessions qu'Arafat
refusait à raison, c'est que les tendances bureaucratiques et les
intérêts limités de l'appareil d'un proto-État palestinien,
l'emportent sur les revendications  du peuple palestinien.    

JM:
C'est un risque en effet!Raison de plus pour ne pas jouer les jusque
boutistes sans rapport des forces!  

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
Enfin, une remarque sur un autre problème : l'article reproche à
certains défenseurs du peuple palestinien de vouloir transposer sur
le sol français les problèmes du Proche-Orient. Le problème, c'est
qu'on peut l'accuser de tenir le raisonnement inverse : transférer
sur la situation palestinienne un  prisme issu des contradictions
récentes de la gauche française, en donnant raison implicitement à
certaines fractions du sionisme (en gros, un dirigeant travailliste
centriste d'Israël pourrait se reconnaître dans cette perspective,
certainement pas un militant laïque progressiste comme Michel
Warshawski par exemple).
Écrire que "La volonté de ces groupes de transposer le conflit
israélo-palestinien dans les quartiers, de convaincre des jeunes de
s'identifier au peuple palestinien, et donc, évidemment, d'identifier
les Juifs à la politique de Sharon, n'est bien sur pas étrangère à la
montée d'un climat antisémite malsain dans le pays" pose déjà
question, en  assimilant de facto anti-sionisme et antisémitisme et
aussi en considérant  que l'un mène à l'autre. Ce n'est pas
acceptable, c'est à peu près comme  ceux qui diraient que
l'islamophobie "n'est pas étrangère à un climat  anti-arabe malsain
dans le pays"... et cette assimilation pose encore plus problème
quand elle est appliquée au CAPJO (pourquoi pas à l'AFPS tant qu'on  
y est) !
Oui, il y a des anti-sionistes, parce que le sionisme est devenue
une idéologie nationaliste réactionnaire et colonialiste, et ils ne
sauraient être assimilés à des antisémites !
Retrouverait-on dans Respublica des assimilations qu'elle combat tout
à fait à juste titre sur d'autres questions (refus de l'assimilation
islamophobie/racisme anti-arabe par exemple) ?
Ce serait fort dommage.  

JM:
Mais de quel lieu parle mon interlocuteur?
Voilà mon interlocuteur prenant la défense de la CAPJO qui a été le
principal support de la liste Euro-Palestine aux élections et qui ont
été désavoué par Leïla Shahid, représentante en France de l'Autorité
palestinienne, nommé par Arafat lui-même!!!Mais peut-être que notre
interlocuteur considère Leïla Shahid comme une "sioniste modéré"?
Que mon interlocuteur me permette de ce point de vue d'être plus
proche de Leïla Shahid que de la CAPJO!!!!
Notre interlocuteur néglige le fait que cette instrumentalisation
excessive du conflit du Proche-Orient est le fait des intégristes
religieux et de ceux qui professent en France l'alliance de la gauche
altermondialiste avec l'islamisme radical au nom du combat soi-
disant "anti-impérialiste".Et l'amalgame scandaleux fait par ces
groupes entre la position palestinienne dans le conflit du Proche-
Orient et l'opposition à une loi contre les signes religieux en
France,loi qui est considéré par ces groupes comme l'expression d'une
position "sioniste"!!!!!!
La transposition du conflit israëlo-palestinien en France n'aide en
rien la lutte du peuple palestinien et l'intégration républicaine et
encore moins les intérêts des jeunes d'origine maghrébine. Je partage
l'idée de mon interlocuteur qu'il y a des "anti-sionisme".Il y en a
de véritables et il y en a qui sont des caches-sexe de
l'antisémitisme.
Il convient pour tout ceux qui militent à l'émancipation des citoyens
et des peuples de dégager le bon grain de l'ivraie. Oui,il faut faire
une différence entre islamophobie et arabophobie(qui doit être
combattu avec la plus grande énergie).
Le parallèle de mon interlocuteur entre l'islamophobie et le conflit
israélo-palestinien dans son exemple me parait grotesque. Quant à
Michel Warshawski, soyons sérieux, il a plus d'auditeurs en France
qu'en Israël ou en  Palestine ce qui n'enlève rien à la sincérité de
ces croyances. Là encore, mon interlocuteur ne tient pas compte des
rapports de force en Israël et en Palestine.
On ne peut construire l'avenir de l'émancipation humaine sans
s'appuyer sur de vrais mouvements sociaux .

Suite du texte de Quentin Dauphiné :
Je trouve aussi que Respublica devrait relayer les appels à des
manifestations de soutien au peuple palestinien qui auront lieu
demain.

JM:
Je pense que si RESPUBLICA était quotidien, il l'aurait fait!Il faut
donc soutenir RESPUBLICA matériellement et financièrement!

Quentin Dauphiné
Jérôme Manouchian
Valiere
 
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Inscription : 07 Mars 2004, 22:35

Message par Valiere » 19 Nov 2004, 14:44

a écrit :CHRONIQUE D'EVARISTE
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Nous avons besoin de vous, ils ne peuvent pas gagner ! 
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Nous n'avons jamais employé la langue de bois à Respublica, nous
n'allons pas commencer maintenant. Depuis l'agression subie, mardi
dernier, sur le site d'Oumma.com, et surtout dans le quotidien « Le
Monde », sous la plume de l'inévitable Ternisien, nous traversons des
moments difficiles.
D'abord au niveau humain, car, bien que n'étant pas des gens
candides, constater, malgré les messages de soutien, la souffrance de
militants salis publiquement remue les tripes des plus aguerris. 
Mais au-delà des hommes, nous avons tous compris que c'était
Respublica, l'Ufal et tout le camp laïque et féministe qui était
visé, le nauséeux communiqué du Mrap de jeudi soir nous qualifiant de
site influencé par l'extrême droite, et sommant toutes les forces de
gauche de nous dénoncer à leur tour ( !!!) ne fait que le confirmer.
Pour des militants comme nous, issus de la LCR, du PCF, des Verts, du
PS, d'Initiative Républicaine, du milieu syndical, ou tout simplement
citoyens de gauche, comme c'est le cas des membres de la rédaction de
Respublica, se voir amalgamer à l'extrême droite est insupportable,
tant notre vie est un combat pour son contraire.
Nous savons, par ailleurs, que dans tous les partis significatifs de
gauche, des militants aujourd'hui exemplaires ont pu, un jour, du
fait de leur histoire, militer à droite, voire à l'extrême droite.
Nous les respectons d'autant plus qu'ils ont fait un chemin pour
venir à nous, et, loin de jouer les policiers de l'Histoire, nous
n'utiliserons jamais de tels arguments pour salir une organisation de
gauche, quelle que soit nos désaccords avec.
Mais si c'est difficile pour nous, en ce moment, nous ne sommes pas
du genre à pleurnicher. Et comme nous avons pris l'habitude de parler
clair, nous allons dire en toute franchise que nous avons commis une
erreur d'appréciation, avec les meilleures intentions du monde. 
Notre attachement à ce que certains appellent le droit au blasphème,
nous préférons le droit à critiquer toutes les religions, fait partie
de notre culture, et nous n'entendons pas transiger là-dessus. C'est
pour cela que nous avons réclamé le droit à l'islamophobie, et que
nous avons combattu durement ceux qui entendent amalgamer le droit de
critiquer l'islam avec du racisme. 
Mais parce que nous sommes des antifascistes, nous aurions dû
veiller, bien que nous y mettions une connotation totalement
différente, à ce que certaines expressions de notre revue, sur la
critique de dignitaires religieux, n'évoquent pas certains écrits du
Front national.
Les faits sont là, on peut écrire « le catholique converti », on peut
écrire « le protestant converti », aucun problème. Mais si on écrit,
dans absolument le même esprit, « le juif converti »  le
rapprochement avec le discours du Front national peut se faire, et
être utilisé contre nous par nos ennemis, la preuve. Ce constat ne
nous fera pas céder devant ceux qui entendent nous interdire de
critiquer les religions. Mais cette épreuve doit nous apprendre que
nous devons veiller encore davantage aux mots que nous employons dans
certaines situations, tout en gardant le fond et le ton de Respublica.
Aucun d'entre nous n'est journaliste professionnel, nous n'avons pas
de permanent politique, chacun a un travail. Donc nous confectionnons
Respublica avec notre passion et notre idéal laïque et social, dans
des conditions difficiles, en essayant, deux fois par semaine, au
prix d'un lourd investissement, de vous fournir un journal de
qualité. Cela se fait grâce à votre soutien, à vos encouragements, et
à tout un réseau qui nous envoie des articles traitant social,
politique, laïcité, féminisme, tout en essayant de coller à
l'actualité, donc de travailler dans l'urgence, avec les risques que
cela comporte parfois quant à la qualité d'un travail collectif de
relecture.

C'est cet outil, et cette cause, que nos adversaires ont décidé de
salir, et de détruire. Ainsi, ce soir, outre le communiqué du Mrap au
ton haineux rappelant les staliniens dénonçant les trotskystes avant
la guerre, notre site est victime d'attaques virales, et nous sommes
amenés à prendre toutes les précautions pour qu'il ne subisse pas le
sort de celui de nos amis d'AIME.
La gauche communautariste, dont le principal relais médiatique est le
journal « Le Monde » et les islamistes ne supportent pas la
renaissance du combat laïque que nous impulsons avec d'autres.
Ils sont au plus mal après plusieurs défaites spectaculaires que nous
leur avons infligées : la loi contre les signes religieux, les
protestations contre le rapprochement islamogauchiste, et la
dénonciation sans concession des principaux artisans de cette
alliance mortifère pour toute la gauche, sans oublier leurs défaites
du FSE de Londres et de la manifestation du 7 novembre. 
Les révélations sur l'idole d'une certaine gauche et extrême gauche,
Tariq Ramadan, les rendent encore plus agressifs. Nous nous attendons
donc, après les agressions des Ternisien-Geisser-Aounit, à ce que
d'autres calomnies et basses attaques nous tombent dessus, à nous et
à nos amis. Nous n'avons naturellement pas les mêmes moyens
financiers que nos adversaires. Mais nous allons quand même nous
battre.
Nous allons multiplier les communiqués de presse, les droits de
réponse, les articles, mais aussi les procès pour laver notre
honneur, et ne pas laisser les nouveaux inquisiteurs salir impunément
des militants laïques et des organisations. Et nous n'allons pas
jouer qu'en défense, nous allons contre-attaquer durement ! Mais nous
avons besoin de vous pour mener ce combat. 
Car enfin, ils ne peuvent pas gagner, les Ramadan-Aounit-Ternisien !
Pas eux ! Pas maintenant ! Faisons en sorte que cela soit leur
dernier soubresaut, la dernière vengeance misérable de militants
d'une mauvaise cause qui savent qu'ils ont perdu la bataille. 
Vous nous avez déjà, nombreux, envoyer des encouragements et des
coups de téléphone de soutien, ce dont nous vous remercions, cela
nous a fait chaud au cour. Mais l'argent est le nerf de la guerre, et
nous devons en avoir pour lutter.

Envoyez, si vous en êtes d'accord, vos chèques aux Amis de
Respublica, 27, rue de la Réunion, 75020. Venez à nos réunions
publiques, faites connaître Respublica, faites connaître l'Ufal,
adhérez-y, sinon, faites connaître les organisations amies, organisez-
vous, faites lire les livres que notre camarade Jean-François Chalot
vous fait découvrir chaque semaine, rejoignez-nous, encouragez-nous,
nous avons vraiment besoin de toute forme de soutien pour que les
antilaïques communautaristes haineux et revanchards ne puissent
impunément insulter la gauche sociale, laïque et républicaine, et
vouloir l'écraser.

Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
Valiere
 
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Message par com_71 » 19 Nov 2004, 15:30

(Valiere @ vendredi 19 novembre 2004 à 14:44 a écrit :
Notre attachement à ce que certains appellent le droit au blasphème,
nous préférons le droit à critiquer toutes les religions, fait partie
de notre culture, et nous n'entendons pas transiger là-dessus. C'est
pour cela que nous avons réclamé le droit à l'islamophobie, et que
nous avons combattu durement ceux qui entendent amalgamer le droit de
critiquer l'islam avec du racisme.


Oui, il faut faire attention aux mots employés, et quand on défend "le droit à critiquer toutes les religions", on doit faire attention à ne pas paraître en critiquer particulièment une.

Il faut savoir que l'utilisation du mot "islamophobe" n'est perçue de la même manière de la part de C.Djavann que de la part de qui est installé en France depuis x générations.

Et s'il s'agit de lutter contre la régression que tentent d'imposer les courants islamistes à toute une partie de la population en France (celle qui a des origines maghrébines plus ou moins lointaines) il est élémentaire de tenir compte du fait que cette lutte peut engager des personnes n'ayant pas rompu avec l'influence de la religion.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par justedepassage » 19 Nov 2004, 16:25

En effet, au delà d'une action ignorante, irréfléchie et populiste engagée contre l'UFAL, et qui pourrait bien, finalement, se révéler constructive pour la laïcité et pour l'association tant cette action apparaît dénuée de tout fondement, il est intéressant de s'interroger sur ce qui est apparu pouvoir représenter un point de faiblesse et de vulnérabilité, aux yeux des détracteurs, dans l'expression de ce mouvement laïc.

Vous relevez, ainsi, des points à considérer avec importance comme la précision et la rigueur nécessaires dans l'emploi du verbe ainsi que l'équilibre qu'il convient de réaliser en permanence dans la dénonciation des différentes formes abusives des pratiques religieuses, sans parti pris ni complaisance, comme l'implique l'esprit laïc.
justedepassage
 
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Message par Valiere » 19 Nov 2004, 18:27

Il faut donner aux mots leur véritable sens : l'islamophobie est la critique d'une religion. Michèle Vianès dans son dernier livre que j'ai lu et présenté ici utilise une autre formulation : l'islamistophobie.
Valiere
 
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Message par Valiere » 19 Nov 2004, 22:22

a écrit :Droit de réponse de l'UFAL au Monde
----------------------------------------------------------------------

L'article intitulé « D'anciens militants d'extrême droite se
recyclent dans une association familiale laïque », paru dans votre
édition du 17 novembre 2004, contient des contre-vérités flagrantes
sur l'Union des familles laïques (UFAL), organisation dynamique de la
gauche laïque républicaine et sociale, profondément anti-raciste et
antifasciste. La lutte contre l'arabophobie et contre l'antisémitisme
constitue la pierre angulaire de notre combat.
Il est particulièrement grave que les « sources » de cet article
soient la parole de Christian Bouchet, néo-nazi notoire, qui
dirigeait Unité radicale. Cette organisation, aujourd'hui dissoute,
s'est spécialisée dans la diffusion de calomnies, dans le lancement
de rumeurs et de mensonges fréquemment repris par certains sites
d'extrême gauche ou islamistes. Rappelons qu'Unité radicale comptait
parmi ses membres éminents Maxime Brunerie, qui a tenté d'assassiner
le président de la République.
L'UFAL, forte de plus de 4000 familles et de plus de 6500 adhérents,
compte parmi ses membres une seule personne parmi toutes celles
citées dans votre article (Nicolas Pomies).
Les engagements de ce militant dans les milieux associatifs et
progressistes prouvent au quotidien son militantisme antifasciste.
Revenir sur des engagements datant d'une dizaine d'années sur la base
de sources mensongères et peu recommandables et en déduire une
infiltration d'extrême droite au sein de l'UFAL est au mieux une
vision policière de l'histoire et au pire un procès en sorcellerie.
Les autres cités, soit n'ont jamais appartenu à l'UFAL, soit n'en
font plus partie aujourd'hui.
Par ailleurs, nous précisons que cet article est émaillé de
nombreuses erreurs : l'UFAL n'a jamais eu d'implantation dans la
Manche, RESPUBLICA n'est pas un organe de l'UFAL même si plusieurs
responsables de l'UFAL y participent à titre personnel, etc.
A l'heure où le débat laïque est un enjeu national, il serait
préférable qu'un grand quotidien du soir contribue objectivement au
débat et ne colporte pas des rumeurs non fondées.

Bernard Teper
Président de l'UFAL
Valiere
 
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Message par justedepassage » 19 Nov 2004, 22:40

(Valiere @ vendredi 19 novembre 2004 à 18:27 a écrit : Il faut donner aux mots leur véritable sens : l'islamophobie est la critique d'une religion. Michèle Vianès dans son dernier livre que j'ai lu et présenté ici utilise une autre formulation : l'islamistophobie.


Je ne trouve pas de terme analogue à islamistophobie pour qualifier une phobie s'appliquant à un autre ordre religieux, ce qui m'apparaît ne pas lever tout risque de suspicion de parti pris.
Le choix de ce terme (le néologisme: islamistophobie, que j'ai déjà trouvé usité) me semble néanmoins intéressant, précisant la cause de la phobie qui est plus précisément restreinte au pouvoir religieux auquel elle s'adresse en priorité.
justedepassage
 
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Message par Valiere » 19 Nov 2004, 23:14

Oui mais maintenant, tant que le débat n'a pas lieu avec un éclaircissement sur ce qu'on met derrière les mots, le passage d'un terme à l'autre n'est pas facile...Certains ne voulant pas reculer et d'autres pensant que les premiers ont baissé la garde.
Valiere
 
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Message par justedepassage » 19 Nov 2004, 23:26

Absolument, le choix des mots n'est ni simple ni anodin, il s'agit d'un argument de dialectique. Baisser la garde n'étant pas, bien sûr, le meilleur moyen pour mener un combat, il ne peut s'avérer constructif que durant le laps de temps qui permet d'adapter (blinder) le discours.
justedepassage
 
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