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Etats-Unis
Des syndicats contre la guerre
Les manifestations contre la guerre contre l'Irak qui ont eu lieu le 18 janvier dernier aux Etats-Unis, à l'appel du mouvement ANSWER (Act Now to Stop War & End Racism – Agir maintenant pour stopper la guerre et mettre fin au racisme), ont rencontré un écho très important. Selon les organisateurs, quelque 500000 personnes ont manifesté à Washington et 200000 à San Francisco. Des manifestations locales ont aussi eu lieu dans des dizaines d'autres villes. La police a reconnu que la manifestation devant le Capitole, à Washington, est la plus importante depuis la guerre du Vietnam.
Tous les témoignages concordent : ce sont de larges secteurs de salariés américains – et pas seulement les milieux les plus radicalisés – qui ont manifesté le 18 janvier. Cette réalité est aussi la conséquence de l'engagement croissant de pans entiers du mouvement syndical contre la guerre. Par exemple, le 18 janvier, le syndicat du personnel de la santé de New York a affrété 20 bus pour se rendre à Washington, le syndicat des enseignants de Chicago, 6.
Pour illustrer cet engagement de syndicalistes contre la guerre, nous reproduisons ici deux appels adoptés par d'importantes structures syndicales qui reflètent cet engagement. L'appel lancé à Chicago est important : il jette les bases d'une mobilisation nationale et intersectorielle de syndicalistes contre la guerre. Ces deux appels montrent aussi une convergence, qui commence à se dessiner, entre le refus de la politique impérialiste de l'administration Bush et la mobilisation contre la guerre sociale que cette même administration fait aux salarié·e·s américains.
Résolution du Conseil des syndicats de San Francisco (AFL-CIO)
Le mouvement ouvrier doit clairement se prononcer contre la guerre
Considérant que depuis les tragiques événements du 11 septembre 2001 nous avons assisté au lancement d'une nouvelle attaque, implacable, contre les salarié·e·s, de la part du patronat comme du gouvernement, qui agit pour le compte de ce dernier ; et
Considérant que, au nom la soi-disante « guerre contre le terrorisme » ainsi que la « sécurité nationale », l'administration Bush a lancé un nouvel assaut contre le mouvement ouvrier : le recours aux lois Taft-Hartley (et la menace de militariser les ports) contre les dockers de la Côte ouest1 ; les menaces contre la sécurité de l'emploi et les droits syndicaux de 170000 employés de l'administration fédérale ; les licenciements à motivation raciste d'aiguilleurs du ciel expérimentés ; les menaces contre le droit de grève et contre celui de s'organiser syndicalement ; la menace de mettre un terme au contrat de centaines de milliers d'employés de l'administration fédérale. A plus d'une reprise, des porte-parole du gouvernement ont qualifié des actions syndicales pour la défense de nos emplois, de nos conditions de vie et de notre pouvoir d'achat comme semblable au terrorisme, ou encore comme « aidant et encourageant les terroristes », ou comme « une menace pour la sécurité nationale » ; et
Considérant que la guerre de Bush (en Afghanistan, contre l'Iraq, en Colombie, aux Philippines, et demain où encore ?) est devenue le principal instrument pour réprimer le mouvement ouvrier. L'administration Bush, qui est massivement opposée aux droits des salarié·e·s, utilise l'argument de la « sécurité nationale » comme un gourdin contre les organisations ouvrières. L'objectif est de liquider définitivement tous les acquis conquis depuis les années 1930, y compris le droit de négociation collective lui-même, ainsi que les programmes sociaux défendus par les syndicats, comme le welfare, la sécurité sociale et l'assurance chômage ; et
Considérant qu'une riposte exige que le mouvement ouvrier ait comme priorité de prendre une position claire et combative contre la guerre de Bush, et qu'il considère les mouvements contre la globalisation ainsi que contre la guerre comme des alliés stratégiques, indispensables si nous voulons bloquer l'offensive contre le mouvement ouvrier et prendre l'offensive. Nous avons eu un aperçu de la force potentielle que peut dégager une telle alliance lors des manifestations de Seattle en 1999 ; et
Considérant que le révérend Martin Luther King Jr incarne cette convergence du mouvement ouvrier ainsi que des mouvements contre la guerre et pour les droits civils, telle qu'elle s'est réalisée lors de la formidable montée du mouvement de masse des années 1960, et que nous devons redonner vie à cette puissante coalition pour battre la guerre voulue par Bush, de même que le racisme qui la sous-tend et qu'elle promeut ; et
Considérant que notre opposition à la guerre de l'administration Bush contre le peuple irakien, ainsi qu'à ses attaques ou à ses menaces visant d'autres petits Etats souverains de la planète, est en parfaite harmonie avec le combat mené ici pour la défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs, de toutes races et nationalités ; par conséquent nous
Décidons : que le Conseil des syndicats de San Francisco, AFL-CIO, apporte son soutien aux activités contre la guerre prévues pour le week-end Martin Luther King : les manifestations du 18 janvier à San Francisco et Washington contre la guerre contre l'Irak, le congrès pour la paix des mouvements de base à Washington ainsi que le Référendum populaire contre la guerre – « VoteNoWar » – qui permet à des millions d'Américains d'exprimer leur « vote » contre la guerre ; de même nous
Décidons que le Conseil s'engage pour que le mouvement syndical et l'AFL-CIO prennent rapidement une claire position contre la guerre de Bush.
Adopté à l'unanimité le 9 décembre 2002 par le Conseil des syndicats de San Francisco
1. Le 8 octobre 2002, le président Bush, a réquisitionné les dockers des ports de la Côte Ouest des Etats-Unis. Il a ainsi cassé le mouvement de grève du zèle qu'ils menaient pour faire respecter leurs droits dans le cadre de la modernisation de ces ports. La Loi Taft-Hartley, invoquée pour justifier cette réquisition, a été adoptée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Instrument de la guerre froide, elle a pour fonction de permettre aux autorités d'empêcher des mouvements de grève, sous prétexte d'intérêt national. Les administrations américaines ont recouru à 35 reprises en 55 ans à cette « matraque » antisyndicale.
Une coalition nationale de syndicalistes contre la guerre
Nous créons le Mouvement des « Salariés états-uniens contre la guerre »
Considérant que plus de 100 syndicalistes membres de fédérations, de Conseils de syndicats et d'autres organisations ouvrières, et représentant plus de 2 millions de membres, se sont réunis à Chicago pour une réunion sans précédent destinée à discuter de nos inquiétudes relatives aux menaces de guerre de l'administration Bush ; et
Considérant que les membres des syndicats, de même que leurs dirigeants, ont la responsabilité d'informer tous les salarié·e·s au sujet des questions qui affectent leurs vies, leurs emplois et leurs familles, et de se faire entendre sur ces thèmes dans le débat national ; et
Considérant que les principales victimes de toute action militaire contre l'Irak seront des fils et des filles de familles ouvrières, servant dans l'armée et qui seront mis en danger ; ainsi que des personnes civiles irakiennes innocentes et qui ont déjà tant souffert ; et
Considérant que nous n'avons aucun conflit avec les hommes, les femmes et les enfants des classes laborieuses irakiennes ni d'aucun autre pays ; et
Considérant que les milliards de dollars dépensés pour planifier et mener cette guerre sont pris dans les budgets de nos écoles, de nos hôpitaux, de nos logements et de la sécurité sociale ; et
Considérant que la guerre est un prétexte pour s'en prendre, ici, aux droits des salarié·e·s, des immigrants ainsi qu'aux droits de la personne humaine en général ; et
Considérant que la marche de Bush à la guerre sert à dissimuler le recul de l'économie, la corruption à la tête des entreprises et les licenciements ; et
Considérant d'une telle action militaire aura en réalité pour conséquence d'augmenter la probabilité d'actes terroristes de représailles ; et
Considérant qu'il n'existe aucun lien convaincant entre l'Irak et Al-Qaida ou les attaques du 11 septembre, et que ni l'administration Bush ni les inspecteurs des Nations unies n'ont apporté la preuve du fait que l'Irak représenterait une réelle menace pour les Américains ; et
Considérant qu'une action militaire américaine contre l'Irak constitue une menace pour la résolution pacifique des conflits entre Etats, et donc pour la sécurité du monde entier, Américains y compris ; et
Considérant que le mouvement ouvrier a joué un rôle historique dans le combat pour la justice ; par conséquent
Nous décidons de créer le « US Labor Against the War » (USLAW – Salariés états-uniens contre la guerre), et
Nous décidons que le Mouvement des « Salariés états-uniens contre la guerre » se prononce clairement contre la marche à la guerre de Bush, et
Nous décidons que Mouvement des « Salariés états-uniens contre la guerre » fera connaître cette prise de position et soutiendra les mobilisations syndicales, ouvrières et locales contre la guerre.
Adopté le 11 janvier 2003 à Chicago
(rojo @ lundi 10 février 2003 à 18:52 a écrit :(conformistepote @ lundi 10 février 2003 à 17:51 a écrit :Tu tires plus vite que ton ombre !!!! :ZOOR:
Réponse en 2 minutes : bien ! :t3xla:
Tu es le premier a poster des photos de femmes nues sur le forum des moines soldats, cela méritait un hommage :bounce:
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