Atmosphère pesante en Polynésie

Message par emman » 21 Oct 2004, 16:11

a écrit :Atmosphère pesante en Polynésie


jeudi 21 octobre 2004 (Reuters - 13:55)



PAPEETE/PARIS - L'atmosphère est pesante à Tahiti, à la veille de la probable réélection de Gaston Flosse à la présidence de la Polynésie.

Les recours de l'ex-majorité plurielle se sont multipliés, sans effet sur le cours des événements: vendredi, l'assemblée de la Polynésie française, avec ou sans quorum, procédera à l'élection de son nouveau président.

Selon toute probabilité, le sénateur UMP Gaston Flosse, qui a perdu les élections territoriales le 23 mai, devrait retrouver son fauteuil.

Au total, 29 conseillers sur 57 font bloc avec Gaston Flosse et devraient assurer sa réélection, malgré les recours déposés par l'ex-président indépendantiste Oscar Temaru qui juge la motion de censure du 9 octobre entachée d'illégalité.

Oscar Temaru avait été mis en minorité en raison du vote d'une motion de censure déposée par le parti Tahoeraa.

Mercredi, le leader indépendantiste a tenu sur l'île de Raiatea ce qui devait être le dernier conseil des ministres du "Taui", nom polynésien donné à son court règne de quatre mois, "taui" signifiant "changement".

La révélation mardi soir à Tahiti par le quotidien Libération de la mise en examen de Gaston Flosse dans une affaire d'emplois fictifs semble avoir encore augmenté le ressentiment populaire, illustré samedi dernier par une manifestation historique de plus de 20.000 personnes dans les rues de Papeete.

Gaston Flosse a reconnu que l'affaire concernait "moins d'une centaine" des personnes, qui "travaillaient en dehors de la présidence mais dont les traitements étaient pris en charge par la présidence".

L'ex-majorité plurielle a, de son côté, fourni une liste dans laquelle figurent, entre autres personnalités, des conseillers municipaux, des sportifs, des artistes, des syndicalistes et même une ex-Miss Tahiti résidant à Los Angeles.

"TOTALE NEUTRALITE"

Face à cet imbroglio politico-judiciaire, le gouvernement est très critiqué par l'opposition de gauche, qui avait dépêché plusieurs élus à Papeete samedi et a parlé d'un "coup d'Etat légal".

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a exprimé jeudi sa "plus vive préoccupation" sur la situation polynésienne.

Elle juge qu'il n'appartient pas au gouvernement de "s'immiscer dans les choix que peuvent faire les habitants de Polynésie". "En agissant ainsi et en refusant de décider de nouvelles élections, le gouvernement français prend le risque de provoquer la confusion et la violence", estime-t-elle.

Interviewée jeudi dans les colonnes du Monde, la ministre de l'Outre-Mer Brigitte Girardin affirme qu'"à quelque niveau que ce soit, il n'y a aucune ingérence de l'Etat".

"Respectueux du statut d'autonomie de la Polynésie, celui-ci observe une attitude de totale neutralité et il ne fait qu'appliquer le droit", insiste-t-elle. "Le statut d'autonomie de la Polynésie prévoit qu'une dissolution puisse intervenir en cas de blocage des institutions. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", précise-t-elle.

"Sachez qu'à 20.000 kilomètres de distance, je ne suis pas en train de monter des coups ou de manipuler qui que ce soit. S'agissant de l'exercice de la démocratie locale, le gouvernement ne participe ni de près ni de loin à ce qui se passe en Polynésie", ajoute-t-elle avant de juger "tout à fait déplacé" un commentaire sur les liens entre Jacques Chirac et Gaston Flosse.

"Le président de la République laisse bien évidemment le processus démocratique se dérouler normalement en Polynésie", déclare Brigitte Girardin.

Concernant l'affaire des emplois fictifs présumés, elle appelle à "saisir la justice plutôt que de propager des rumeurs dans la presse".
emman
 
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