a écrit : Ventura chacune de tes phrases montre que tu connais peu l'histoire de l'URSS.
C'est assez vrai et pour une raison assez simple. Empiriquement, comme tu dis si bien, il me suffisait à l'âge de douze/quinze ans, de voir les défilés de la place rouge pour savoir que ces vieux messieurs tristes, ces militaires, et ces foules encadrées n'avaient rien à voir avec une espérance de libération socialiste, de "gauche".
Par la suite, j'ai lu Socialisme ou Barbarie, Tony Cliff et bien d'autres qui m'ont donné une certaine explication de l'échec de l'expérience soviétique.
J'en ai tiré d'autres conclusions aujourd'hui que l'orthodoxie léniniste qui se pratique ici.
a écrit :Ce ne sont pas des trotskistes qui vont te contredire lorsque tu affirmes que le prolétariat n'avait aucun pouvoir en URSS (en tout cas à partir de Staline!).
Non, on me dit juste que les ouvriers n'y vivaient pas si mal. Le travail forcé, ça devait être sympa en effet.
a écrit :Mais empiriquement on ne peut que constater l'état de délabrement de la Russie suite à la chute de l'URSS de 1991 : Production industrielle divisée par 2, explosion de l'alcoolisme, de la prostitution, du chomage, baisse incroyable de l'éspérance de vie. La Russie est en train de perdre tout ce que la révolution russe de 1917 avait gagné.
Aux états unis aussi, ce phénomène est observable POUR UNE PARTIE de la population : la plus pauvre.
C'est le nouveau visage du capitalisme consécutif à l'offensive ultralibérale des années 80 contre les "acquis" sociaux. Ca ne fait pas pour autant des USA des années 60 un pays socialiste.
a écrit :Et tout ça avec un état aussi peu démocratique qu'auparavant... A Moins que tu ne considères Poutine comme un grand démocrate?
Ce n'est pas parce que je me suis réjouis de la chute du bloc stalinien que je dois applaudir le capitalisme, l'ultralibéralisme, la maffia et poutine.
Ce n'est pas de la dialectique, c'est du manichéisme !
S'il y avait eu des acquis ouvriers dignes de ce nom en URSS (c'est à dire qui valaient la contrepartie d'être privé de liberté), les ouvriers auraient bougé pour les défendre.
La théorie de l'état ouvrier dégénéré a été jugée par l'histoire.
C'est une autre histoire qui commence aujourd'hui : la construction patiente mais résolue d'un socialisme de liberté qui réalise l'espérance révolutionnaire des lumières en couronnant la république par la démocratie économique (et en prenant en compte la question écologique).
Jaurès avait raison. Blum avait aussi raison quand il s'est opposé au 21 conditions d'adhésion à l'IC. Relire son discours et voir que ce qu'il avait "prédit" s'est réalisé est assez étonnant. On ne fait pas le socialisme par en haut, sans faire avancer TOUTE la classe vers le socialisme, par la confrontation démocratique, le débat libre et fraternel...