LIGUE COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE "Nos vies valent plus que leurs profits"
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BORDEAUX
Une campagne électorale
C’est suite à la démission d’Alain Juppé, mis en examen dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris, qu’a lieu cette élection législative partielle à Bordeaux. Le fusible préféré de Chirac se retire et intronise comme successeur Hugues Martin, vieux complice de l’ère Chaban-Delmas et actuel maire adjoint. La LCR présente une candidature : Bernard Couturier, enseignant, et sa suppléante Agnès Jamin, technicienne de maintenance. Ces élections sont l’occasion pour elle de sanctionner la politique du gouvernement, réactionnaire tant au niveau local que national : silence approbateur sur les plans de licenciements, comme l’illustre la fermeture du magasin Tati en plein cœur de la ville, chasse aux exclus avec « l’arrêté antibivouac » ou gestion des transports entièrement laissée à la pieuvre Vivendi (Connex). Mais la chef de file de la gauche locale est Michèle Delaunay, du Parti socialiste, fabiusienne, c’est-à-dire 100 % sociale-libérale... sauf sur la question de la Constitution européenne que la candidate socialiste défend publiquement. Nous avons défendu dans cette campagne la nécessité de mesures d’urgence : l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font du profit (à Pessac, Solectron multiplie les plans de licenciements), l’arrêt des subventions au secteur privé pour créer des emplois directement dans les services publics et un réel contrôle démocratique de toutes et tous sur l’économie. Enfin, nous avons rappelé que nous sommes disponibles et partie prenante, dans l’unité la plus large, de toutes les résistances à ce gouvernement. Notre porte-parole, Alain Krivine, est venu apporter son soutien à notre candidature lors d’un meeting de 120 personnes qui a permis à un large milieu sympathisant de nous interpeller sur ses préoccupations (enrayer l’offensive de la droite, construire une nouvelle force politique, la Constitution européenne, etc.). C’est lors de ce meeting que Lutte ouvrière est venue apporter son soutien à notre candidature. Le premier tour du scrutin a été marqué par une très forte abstention (plus de 64 % des inscrits). Nous avons fait 1,49 % des voix, ce qui manifeste un décalage toujours important entre notre audience et nos résultats. Pour le second tour, la LCR a décidé de ne pas donner de consigne de vote.Emmanuel Bichindaritz
2004-11-18 08:20:42
Législatives: la succession de Juppé à Bordeaux dans un mouchoir de poche
Le deuxième tour de l'élection législative partielle organisée à Bordeaux pour désigner le successeur d'Alain Juppé à l'Assemblée nationale, va opposer dimanche Hugues Martin (UMP/UDF) à Michèle Delaunay (PS), un duel qui se joue dans un mouchoir de poche.L'enjeu est d'importance, eu égard à la personnalité d'Alain Juppé, qui a démissionné de son mandat de député dans le cadre de son procès en appel dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, ainsi qu'au regard de l'histoire politique de la ville.Cette deuxième circonscription de Gironde, qui englobe le coeur de Bordeaux ainsi que sa rive droite, est en effet acquise à la droite depuis quelque 60 ans. Depuis l'après-guerre, ce siège au Palais Bourbon n'a été occupé que par deux députés : les anciens Premiers ministres Jacques Chaban-Delmas, puis, à partir de 1997, Alain Juppé.Les scores du premier tour permettent toutes les spéculations. Hugues Martin, le candidat UMP/UDF, dauphin désigné du maire de Bordeaux, est arrivé en tête avec 8.000 voix, soit 43,22% des suffrages. Cet ancien militaire de 62 ans a devancé la socialiste Michèle Delaunay, qui a réuni sur son nom 5.985 voix, soit 32,34% des suffrages.Mais cet écart est réduit à néant par le score des Verts, dont le candidat Pierre Hurmic (2.076 voix, 11,22%) fait campagne au deuxième tour au côté de la candidate socialiste.Jamais deuxième tour n'aura été aussi serré à Bordeaux. Dès lundi, les deux candidats ont retrouvé le terrain, le porte à porte, les tracts et autres réunions publiques. Objectif : mobiliser un électorat qui a boudé les urnes au premier tour, l'abstention atteignant des sommets (64,42%).Hugues Martin, qui a basé sa campagne sur la proximité et la "continuité" politique, s'est appliqué à séduire les électeurs des Verts, en affirmant que lorsqu'il était député européen, son "action a été tournée vers l'environnement".Ses autres arguments : la mutation de Bordeaux, avec l'arrivée du tramway, la revitalisation du centre-ville, la rénovation urbaine tournant le dos au tout-automobile. Que la candidate socialiste "s'accapare les voix du candidat des Verts" le fait bondir. Sur le terrain toutefois, Mme Delaunay peut compter sur le soutien actif des Verts. Les candidats du PCF et de la LCR ont aussi participé mercredi à un meeting commun.Pour Mme Delaunay, une cancérologue de 57 ans qui s'est fait connaître en mars en ravissant un canton de Bordeaux à l'UMP, les électeurs tiennent "entre leurs mains" les clés d'un succès "historique" pour la gauche bordelaise.Son adversaire, dénonce-t-elle, a "occulté" le vrai débat, en menant campagne "sur des enjeux municipaux". Or, pour elle, "l'enjeu de cette élection est national" et le scrutin doit sanctionner la politique du gouvernement.Jeudi, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a enfoncé le clou en déclarant que la victoire de Mme Delaunay serait "la première défaite de Nicolas Sarkozy", déjà quasiment à la tête de l'UMP selon lui, "et la dernière d'Alain Juppé".Avec cette élection, Hugues Martin joue aussi son avenir à la mairie de Bordeaux. Une victoire lui donnerait la légitimité de prétendre à l'intérim d'Alain Juppé au cas où la justice confirmerait une peine d'inéligibilité et forcerait le maire de Bordeaux à renoncer à son dernier mandat électif.En revanche, une victoire de Michèle Delaunay bouleverserait la donne et l'onde de choc serait ressentie jusqu'au gouvernement.
© AFP
La LCR participe à un meeting commun avec le PS sans appeler à voter pour lui ?