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a écrit :
Décès de notre camarade Michel Rovère, ancien directeur d¹Inprecor
C¹est avec une grande tristesse que nous vous informons que notre camarade Thierry Jouvet, dit Michel Rovère est décédé le 21 septembre 2004 à l'age de 52 ans.

Militant de la LCR (section française de la IVe Internationale), journaliste à Rouge, puis au quotidien Rouge, Michel avait suivi pour l¹Internationale la révolution portugaise puis la transition espagnole vers le post-frankisme. Directeur d'Inprecor de 1978 à 1981, il avait impulsé une ³professionnalisation² de l¹organe de l¹Internationale et avait participé à la préparation du lancement de International Viewpoint, son équivalent en langue anglaise. Permanent de l¹Internationale, Michel avait suivie la révolution iranienne et pris part à l¹élaboration des rapports et résolutions du Secrétariat unifié et du Comité exécutif international sur ce sujet. En 1981, suivant les décisions de l¹Internationale et de la section française, il s¹est embauché dans la chimie (Rhone-Poulenc). Il avait été membre du Comité central de la LCR au cours des années 1980.
Au cours de la dernière décennie il a mis son expérience au profit du mouvement syndical, intervenant à la demande des Comités d¹entreprise, en France et en Europe, comme conseiller syndical lors des restructurations ou des fermetures d¹entreprises, cherchant les arguments juridiques et financiers pour empêcher les licenciements. Il était actif au sein du Groupe de travail économique de la LCR et a écrit plusieurs articles sur les concentrations du capital et les restructurations.
Les messages de condoléances peuvent être envoyés à [url=mailto:lcr@lcr-rouge.org]lcr@lcr-rouge.org[/url]
L'enterrement du camarade Rovère aura lieu le vendredi 24 septembre à 13h45 au Crématorium du Val de Bièvre, 8, rue du Ricardo, 94110 Arcueil (banlieue parisienne).

salutations révolutionnaires
Bureau exécutif de la IVe Internationale

( dans Rouge a écrit :
Thierry Jouvet, dit Michel Rovère

Thierry Jouvet a rejoint les rangs de la Ligue dans les mois qui ont suivi Mai 68. Je l’ai connu militant lycéen, au lycée Saint-Louis à Paris, participant activement aux mobilisations antifascistes. Mais très vite, Michel Rovère (son pseudo dans la LCR) se « spécialisa » dans le travail international et prit toute sa place dans l’équipe du journal Rouge. À une époque hyperactiviste, il se distinguait par l’importance qu’il accordait à la théorie, à la formation, aux discussions fondamentales, sans être pour autant un barbon, car il était aussi un fin gastronome et un grand amateur de musique et d’art. Rovère avalait des dizaines de bouquins, de textes, de documents sur chaque domaine qu’il traitait. Journaliste à Rouge - hebdo puis quotidien -, il allait couvrir les développements de la révolution portugaise, les crises et tensions de la transition post-franquiste en Espagne. Mais il nous fit surtout découvrir la révolution iranienne. Je me rappelle ses articles et ses reportages sur l’insurrection de Téhéran, sur l’émergence des chorahs - conseils ouvriers « islamiques » - dans les entreprises du pétrole. Dans ces années-là, il devint directeur d’Inprecor et assuma des tâches de direction de la IVe Internationale. Rovère était avant tout un militant. Et lorsque la Ligue décida, dans les années quatre-vingt, d’organiser un mouvement d’embauche dans les grandes concentrations industrielles, il répondit présent et s’embaucha comme ouvrier à l’usine chimique de Rhône-Poulenc à Vitry. Travaillant dans des conditions particulièrement difficiles, en trois huit, il participa activement, avec d’autres, à la construction de la cellule Rhône-Poulenc et de la fédération du Val-de-Marne de la LCR, ainsi qu’à la vie syndicale de son entreprise. C’est aussi à cette époque qu’il intégra le comité central de la LCR. Il travaillera plusieurs années dans ce secteur, mais pour des raisons de santé, il préparera une reconversion professionnelle et mettra son expérience et sa compétence au service des représentants du personnel, intervenant à la demande des comités d’entreprise pour les assister dans l’analyse de leur entreprise ou de leur groupe, particulièrement lors des restructurations ou des plans massifs de licenciements. Il participera aussi à la mise sur pied de la formation des militants et des cadres de la LCR, et au groupe de travail économique de la Ligue. La dernière fois que je l’avais rencontré, c’était en juin. Très malade, il avait tenu à animer une séance de travail avec Olivier Besancenot, pour lui fournir des fiches argumentaires sur l’Europe. Il nous avait parlé de l’importance fondamentale de la transmission de l’héritage marxiste révolutionnaire aux jeunes générations et se proposait d’y contribuer à sa manière, toujours ouverte sur le monde et étrangère à tout dogmatisme. Thierry Jouvet, Michel Rovère, jusqu’au bout, a pensé au combat commun que nous avons partagé pendant près de 35 ans. Il nous manquera comme à ses nombreux amis, camarades et collègues. Nous embrassons affectueusement ses enfants et ses proches.

François Sabado

2004-10-07 08:24:29