La tendance Emancipation issue de la scission de l'Ecole Emancipée est la seule tendance lutte de classe qui se présente comme intersyndicale et interprofessionnelle.
Voici son orientation
Redonner espoir au mouvement social
La réforme des retraites a été une régression sociale énorme : travailler plus longtemps pour des retraites moindres. Ce fut une défaite pour le mouvement social mais au moins y a-t-il eu confrontation ! Que dire alors de la réforme de la Sécurité sociale qui s’est faite sans réaction syndicale. Complicité, indifférence, impuissance ? Le système de retraite par capitalisation et celui des assurances maladie privées sont déjà mis en place pour faire table rase des acquis sociaux. Ces régressions sont l’expression d’une société fondée sur une idéologie inégalitaire conquérante à laquelle le syndicalisme se montre incapable de s’opposer. A peine est-il réduit à jouer les intermédiaires pour négocier notre assujettissement à l’économie marchande alors qu’il devrait être en mesure d’impulser un mouvement social authentique. La construction d’une confédération unique de tous les travailleurs est bien à l’ordre du jour. Elle ne peut se faire que dans le respect des opinions de chacun-e garanti par le droit de tendance et l’élection de leurs responsables directement par les syndiqué-e-s. Il s’agit de stimuler la parole et la mobilisation par la démocratie directe, et par une presse syndicale militante débarrassée de publicité. Au lieu de cela la FSU, avec l’aval du SNUipp, s’est lancée dans la création d’une nouvelle constellation syndicale tournant le dos à l’aspiration unitaire des salarié-e-s.
Il est urgent de regagner la confiance des travailleurs. Il faut obtenir pour tous des augmentations salariales uniformes pour qu’à terme les écarts salariaux diminuent, et éviter le piège de la division en catégories. Les dossiers de l’Assurance Maladie et des retraites ne doivent pas être considérés comme clos. Les 37 annuités 1/2 pour tous (public-privé) restent notre revendication (avec 75% au moins du dernier salaire).
L’école libérale
Il faut se préparer à faire échec au défi majeur qui attend notre profession : la libéralisation du secteur culturel et éducatif prévue pour ces prochaines années. Ce qui s’est passé dans les autres services ou entreprises publics montre le processus en œuvre. Mise en place d’une précarité structurelle associée au renforcement d’une hiérarchie plus pressante dans le cadre d’une mise en concurrence des établissements ou services faisant varier les sources de financements et les recrutements, sous couvert de projets. La décentralisation est le cadre administratif au service de cette libéralisation et la perspective de mise en place des Réseaux d’Ecoles exigent une riposte immédiate.
La précarité, qui de plus divise les personnels, constitue le levier indispensable au démantèlement du Service Public exigé par l’OCDE. Les écoles sont déjà bien touchées : Aides Educateurs, Assistants d’Education, intervenants linguistiques, contractuels divers… Notre syndicat doit faire de la lutte contre la précarité sa priorité et agir pour la titularisation immédiate sans condition de diplôme et de nationalité de tous les précaires.
Notre école
Assigner à l’Ecole seule la mission de réduire les inégalités scolaires nées des inégalités sociales participe d’une imposture. La lutte pour une Ecole démocratique s’inscrit au cœur du mouvement social et appelle à des revendications dépassant largement le cadre scolaire pour des moyens considérablement renforcés en crédits, en personnels, en temps mais elle exige aussi à l’école la mise en place d’un vrai travail en équipe privilégiant l’approche coopérative tant pour les activités pédagogiques que pour la gestion et l’administration de l’école.
Le SNUipp doit retrouver la voie du combat laïque
L’enseignement privé confessionnel ou patronal introduit une logique libérale dans l’école, une concurrence entre les établissements et pousse à l’éclatement du service public d’éducation. Prendre en compte les enjeux politiques des inégalités scolaires, c’est refuser le dualisme scolaire. L’enseignement privé n’assume aucune mission de service public et le SNUipp doit faire barrage à l’adhésion de syndicats de personnels des établissements privés à la FSU. C’est sur les bancs d’une même école publique que se construit la mixité sociale. La nationalisation de l’enseignement privé patronal et confessionnel est une nécessité.
Le syndicalisme est à un tournant : disparaître en accompagnant les réformes libérales, et de ce point de vue l’adhésion à la Confédération Européenne des Syndicats qui approuve en l’état le projet de constitution européenne, est une faute, ou trouver sa légitimité en s’engageant résolument dans les luttes nécessaires contre le désastre social imposé par le libéralisme.
Avec EMANCIPATION, tendance inter syndicale et pédagogique, choisissez cette seconde proposition.
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