Sans voile mon corps m’appartient !

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 17 Sep 2004, 19:32

Solidarité avec celles qui, comme Nadia Amiri, luttent pour l'émancipation des femmes.
pelon
 
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Message par Valiere » 17 Sep 2004, 22:44

D'accord avec Pelon et en plus, cerise sur le gâteau le texte est de bonne tenue, alerte et fait réfléchir....
Est-ce que ce texte pourrait faire réfléchir des dirigeants de la JCR?
Valiere
 
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Message par Barikad » 17 Sep 2004, 22:50

(Valiere @ vendredi 17 septembre 2004 à 23:44 a écrit : D'accord avec Pelon et en plus, cerise sur le gâteau le texte est de bonne tenue, alerte et fait réfléchir....
Est-ce que ce texte pourrait faire réfléchir des dirigeants de la JCR?

Valière, une fois de plus, on a bien compris ta ... desapprobation de la politique des JCR. Elle est partagée par tout ceux qui sont ici. Il est donc inutile de ramener le sujet à chaque nouveau fil.
Barikad
 
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Message par com_71 » 17 Sep 2004, 22:57

(Barikad @ vendredi 17 septembre 2004 à 23:50 a écrit : Il est donc inutile de ramener le sujet à chaque nouveau fil.
Parceque persécution n'est pas discussion...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 18 Sep 2004, 08:19

(Valiere @ vendredi 17 septembre 2004 à 23:44 a écrit : D'accord avec Pelon et en plus, cerise sur le gâteau le texte est de bonne tenue, alerte et fait réfléchir....
Est-ce que ce texte pourrait faire réfléchir des dirigeants de la JCR?

Je vois bien que tu veux faire pression, méthode rouleau compresseur, sur les JCR. Sur le FALO, je crois que l'on s'est largement exprimé sur le sujet et je pense que, d'accord avec Barikad, il ne faille revenir sans arrêt, faute d'élément nouveau, sur les JCR. J'espère qu'ils en discutent entre eux et ce n'est pas 100 messages de plus sur le FALO qui y changeront quelque chose. On verra dans les semaines ou les mois qui viennent ce qu'ils diront.
Par contre, montrer comment des féministes, issues ou pas de l'immigration posent la problème, leur point de vue, est utile.
pelon
 
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Message par mélusine » 18 Sep 2004, 13:47

le texte est de Nadia Amiri est très intéressant. mais quelqu'un pourrait-il me dire ce qu'elle fait, si elle milite quelque part?
mélusine
 
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Message par Valiere » 18 Sep 2004, 13:51

C'était une dernière réflexion à moins que de nouveaux faits se présentent... ok c'est bon j'ai compris.
Valiere
 
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Message par titi » 18 Sep 2004, 14:24

(mélusine @ samedi 18 septembre 2004 à 14:47 a écrit :le texte est de Nadia Amiri est très intéressant. mais quelqu'un pourrait-il me dire ce qu'elle fait, si elle milite quelque part?

sur le journal l'Humanité
a écrit :Laïcité Nadia Amiri : " Mon corps m’appartient "
La féministe se souvient des silences et des paupières baissées des femmes.

Nadia Amiri, chercheuse en sociologie à l’EHESS, est l’aînée d’une famille de six enfants. Elle est arrivée en France en bas âge et a atterri, avec ses parents, dans une HLM de la région parisienne. L’adolescente écorchée vive s’est métamorphosée en une militante. Elle sillonne les banlieues, invitée par des associations désireuses d’entendre des voix contraires à celles qui, voilées, manifestent ostensiblement dans les rues de France. Parole.

" À l’adolescence, il a fallu me battre pour accéder au bac général. Inconsciemment ou consciemment, les enfants d’ouvriers, de surcroît d’origine étrangère, sont "sélectionnés" pour être orientés dans des filières professionnelles. Mes parents ne pouvant payer l’université, j’ai accepté de signer un contrat avec l’hôpital qui m’assurait le SMIC durant toutes mes études, à condition toutefois de m’engager à travailler dans le service public. Par la suite, j’ai voulu prendre ma revanche, et j’ai pu décrocher un DEA en sociologie avec mention bien. J’ai vécu cette injustice au plus profond de mon être. Parce que j’étais une enfant d’ouvrier - mon père faisait les trois-huit à Flins -, je n’avais pas les mêmes chances de réussite que les autres. Mon origine sociale et ethnique était automatiquement disqualifiante. Moi, je savais que j’avais des compétences, mais le regard de l’Autre t’enferme, te ramène à des idées préconçues.

L’autre blessure, toujours à l’adolescence, a été mon conflit intra-familial. J’ai dû fuguer de la maison afin de ne pas subir les préjugés de mes parents sur le devenir d’une femme. Ils étaient perdus entre leur propre culture et celle dans laquelle j’évoluais. Je ne leur en veux absolument pas, ils sont le fruit de leur histoire. En revanche, je suis en colère contre tous ceux qui détournent leur regard des filles issues de l’immigration pour ne pas voir leur souffrance. Qu’ont-ils vu de mes larmes ? Je rappelle que les filles d’origine étrangère sont en tête du taux de suicide. Celles qui s’habillent comme moi sont qualifiées par les intégristes, tel Hani Ramadan (1), de personnes " occidentalisées ". Pour lui, il n’y a pas d’alternative entre les femmes voilées et les femmes " occidentalisées ". Pour moi, l’émancipation consiste à avoir les outils en main pour ne pas accepter les dépendances, qu’elles soient financières ou intellectuelles. Mettre en jeu son esprit critique à chaque instant, dans le couple, avec ses amis, avec ses camarades politiques, syndicalistes ou associatifs.

Mon féminisme, c’est sans doute ce besoin de transmettre, de génération en génération, ce qu’ont été nos silences, nos paupières baissées devant les hommes, nos cheveux attachés pour ne pas " exciter " le désir. Le débat actuel devrait davantage mettre l’accent sur les douleurs tues des filles issues de l’immigration qui refusent la soumission et veulent leur liberté et leur autonomie. Je n’accepte pas l’insulte "raciste", "colonialiste" ou "islamophobe" quand on soulève ce débat. Est-ce être raciste que de considérer que toute femme, quelle que soit sa couleur de peau, son origine ou sa religion, a les mêmes droits sur notre planète ? Moi aussi, j’ai le droit de revendiquer le slogan "mon corps m’appartient". Pour de nombreuses filles, il signifie qu’elles refusent le mariage forcé ou le contrôle de la virginité.

La France est un horizon d’attente pour les femmes, en tout cas pour mes cousines d’Algérie. C’est un rêve. Pas simplement pour son beaujolais et son camembert, mais d’abord et surtout pour la liberté. Être libre, ne serait-ce que de siroter une boisson dans un café, avec ses amis ou son copain, au regard de tous. À l’heure de la mondialisation, il faut faire référence à des pratiques planétaires quand cela concerne l’oppression des femmes. Avec la parabole, toute l’Algérie est à l’écoute du débat sur le voile islamique, cette prison que l’on porte sur soi-même.

J’estime ce débat utile, d’autant que, depuis 1905, la population française s’est transformée. Et l’islam a pris un poids considérable. Dans ce cadre, il est tout à fait normal d’assister à des conflits et à des tensions. Je préfère le débat, à condition qu’il ne soit pas truqué, aux non-dits qui, souvent, entraînent une sanction dans le vote lepéniste. "

Propos recueillis par Mina Kaci

(1) Tribune de Hani Ramadan dans France-Soir du 3 février 2004.

elle a aussi été candidate "d'ouverture" sur la liste "bouge l'europe" du pcf aux européennes de 1999
titi
 
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