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Message Publié : 28 Mai 2004, 18:33
par hébert
c qui ce Miguet? un croisement entre Madelin et Le Pen? et où il trouve tt ce fric? c louche.... :dry: :halalala:

Message Publié : 28 Mai 2004, 19:30
par Gaby
Louche ? il est régulièrement envoyé aux tribunaux pour faudres financières... Tu parles d'un mystère.
C'est un personnage malsain, crois-moi, tu gagnes à ne pas le connaitre.

Message Publié : 28 Mai 2004, 20:53
par Mariategui
Article de Libération: bref, une crapule poujadiste aux sympathies d'extrême droite.

a écrit :Nicolas Miguet, 43 ans. Cet affairiste hyperactif et très à droite, en lutte contre la fiscalité et, à l'occasion, candidat aux élections, a mené la fronde des petits porteurs d'Eurotunnel.

Petit (ré)actionnaire

Par Nathalie RAULIN
jeudi 15 avril 2004

Le «bon-soir» scandé dérape dans les aigus. L'oeil rivé sur la page Bourse de son Minitel, Nicolas Miguet improvise en direct son «conseil» Audiotel du soir : dix minutes de diarrhée verbale surtaxée, à la syntaxe approximative, enregistrée sans notes depuis un bureau miteux, mais boulevard de Courcelles. Plagiaire inconscient du chroniqueur underground de LA Confidential, Miguet y raille la «racaille» qui «termine de quitter le navire Eurotunnel», les manoeuvres du «bankstérisme», et célèbre, dans un bâillement sonore, l'expression de cette «vox populi» qui vient de débarquer, avec son soutien actif, la direction du concessionnaire du tunnel sous la Manche. De quoi offrir un frisson à son public de boursicoteurs. En toute bonne conscience : grand prêtre qui connaît ses ouailles, Miguet invite chacun à «faire ses Pâques» et à «prier pour la nouvelle équipe».

Il est rentré mal démaquillé d'une émission télé. Et ça ne lui déplaît pas. Le pater familias de l'Audiotel prend dans la vie courante ses distances avec les conventions. Père de cinq enfants nés de quatre femmes différentes, divorcé jamais remarié ­ «ma période femme est terminée» ­, Nicolas Miguet ne revendique de «moralité» que vis-à-vis de ses enfants. Pour le reste, le patron de journaux financiers et leader du Rassemblement pour le contribuable français (RCF) s'accommode avec volupté d'une réputation exécrable. «Sa conception de la ligne jaune, c'est qu'elle n'est pas infranchissable», admet son ancien banquier devenu PDG du groupe NM, Nicolas Martin du Nord. Anciens salariés floués, associés dégoûtés, adversaires politiques ulcérés forment le gros de ses détracteurs. La justice parfois s'en mêle.

1997 : Miguet écope d'une interdiction de gérer assortie d'une peine d'inéligibilité de cinq ans. Seule l'absence de vigilance du Conseil d'Etat lui permet de conduire une liste aux élections européennes. 1999 : c'est le tribunal de grande instance d'Evreux qui s'y colle. L'affairiste est cette fois condamné à douze mois de prison dont un ferme pour «abus de biens», «vol», «escroquerie», etc. Des faits amnistiés dont Miguet a longtemps refusé qu'ils soient évoqués. Signe des temps, il fournit aujourd'hui, sur simple demande, une photocopie de ce jugement, devenu à l'aune d'autres condamnations un «monument d'acharnement judiciaire». De quoi ciseler sa figure de persécuté de l'«establishment».

A 43 ans, l'infatigable Nicolas Miguet fait son miel du mélange des genres. Les lecteurs de ses publications financières sont les clients de ses conseils Minitel et Audiotel, et les militants de son parti politique. Au total, quelques dizaines de milliers de petits porteurs consomment sa prose, boivent ses conseils, fréquentent ses onéreux dîners-débats, obéissent à ses consignes, bref, font sa fortune. Ce fils de petits-bourgeois catholiques (son père était chauffeur de taxi et sa mère professeur de mathématiques) a touché 800 000 euros de dividendes l'an passé. Il roule en coupé Maserati, et dispose d'un très agréable appartement, à deux pas de ses bureaux vieillots. Pour autant, il ne renonce pas à son quartier général de Verneuil-sur-Avre (Eure), le berceau familial : un moulin acheté en 1990 grâce à un gros prêt du Crédit foncier de France, qui avait omis de l'interroger sur ses dettes. Un tort.

Avec la faillite de son premier quotidien, le Temps de la finance, lancé en 1989, le vibrionnant entrepreneur a perdu son appartement de la rue des Ecoles à Paris, et bien au-delà. «A 29 ans, j'avais 10 millions de dettes sur le dos», se souvient-il. La leçon est cinglante : en matière de presse, rien ne se peut sans lecteurs. Nicolas Miguet imagine les siens conservateurs, catholiques, ayant assez de patrimoine pour intéresser le fisc, trop peu pour sortir du lot. Pour s'approprier ce vivier, l'homme d'affaires drague sans vergogne les terres de la droite extrême. Ce parasitisme commercial lui vaut bientôt querelles : avec le quotidien Minute, qu'il plagie pour lancer son Nouveau Minute . Avec le Libre Journal de la France courtoise, autre publication extrême-droitière en bisbille avec Miguet pour une histoire de fichier volé. Avec son frère aîné, Philippe, «évêque» d'une communauté non reconnue par l'Eglise romaine, qui l'accuse d'avoir escamoté le fichier de Notre-Dame de la Miséricorde... Jusqu'au fichier des adhérents du FN qu'il récupère grâce à des complicités internes au parti de Le Pen. En 1999, c'est au tour de l'association le Mouvement pour la France, présidée par Philippe de Villiers, de s'étonner de ce que tous ses adhérents aient un jour reçu un même numéro du Quotidien de Paris, devenu feuille d'extrême droite après être tombé dans le giron de Nicolas Miguet. Soupçonnant une exploitation illicite de ses abonnés, le vicomte assigne ipso facto le journal devant les tribunaux. Une affaire réglée à l'amiable.

Aujourd'hui, Nicolas Miguet fait partie du paysage. Au sens propre. Son visage poupon, placardé en 4 x 3 dans la France entière, martèle un même slogan ­ «Appelez Nicolas Miguet, c'est urgent» ­ assorti d'un numéro de téléphone, évidemment surtaxé. Ces campagnes d'image, très «culte de la personnalité», sonnent le retour en politique de cet admirateur de la monarchie espagnole. Le jeune giscardien des années 1970 a dérivé. Il roule désormais pour son compte, et beaucoup plus à droite. La liste antifiscaliste qu'il conduit aux européennes de 1999 lui permet de fédérer un mécontentement aux relents poujadistes tout en augmentant son cheptel d'abonnés potentiels. Cette année-là, les listes soutenues par son Rassemblement pour le contribuable français recueillent un petit 1,77 % mais quand même 312 478 suffrages... Lors de la dernière présidentielle, Nicolas Miguet échoue à réunir les 500 parrainages requis pour se présenter. Tous ses efforts lui valent même une condamnation : il doit verser 7 500 euros de dommages et intérêt à un autre candidat à la candidature, Jacques Cheminade. Pour avoir écrit, sans preuve, dans un de ses journaux que le casier judiciaire du rival était «lourd».

Miguet ne se démonte pas. A défaut de se présenter en personne aux futures européennes («Je n'ai pas le temps de siéger à Strasbourg»), ce mégalomane assumé prend date pour la présidentielle de 2007. En homme sûr de son destin : «Le miguetisme, c'est le RPF de De Gaulle en 1947 : c'est le métro aux heures de pointe.» Sans plus attendre, il désigne son adversaire : «Des deux Nicolas, c'est moi que je préfère.» C'est dire si Miguet n'a peur de rien. Pour l'heure, il gère le tout-venant. A commencer par les soupçons de «manipulation de cours et diffusion de fausses nouvelles» dont il fait l'objet depuis l'automne. L'affaire n'est pas anodine : si la plainte de l'ancien patron d'Eurotunnel se révélait fondée, son armée de petits porteurs pourrait se retourner contre un gourou qui leur aurait conseillé d'acheter des actions dont lui-même se débarrassait avec profit. Les jours du miguetisme seraient, alors, sans doute comptés.