Europe ?

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Message par com_71 » 02 Mai 2004, 21:03

Dans Rouge cette semaine
a écrit :Enjeux des élections européennes
La Constitution et l'adhésion turque


Suite aux changements politiques en Espagne et en Pologne, la ratification du traité constitutionnel Giscard d'Estaing pourrait aboutir le 17 juin prochain. L'élargissement de l'Union européenne (UE) à dix nouveaux pays, le 1er mai, relance le débat sur l'adhésion de la Turquie.

Après la déroute de la droite de José Maria Aznar en Espagne et la démission annoncée du Premier ministre polonais, Leszek Miller, la Constitution européenne est à nouveau à l'ordre du jour. Les 12 et 13 décembre derniers, lors du Conseil européen de Bruxelles, la Pologne et l'Espagne avaient été à la tête de la fronde contre le traité constitutionnel issu de la Convention présidée par Giscard. Leur veto n'était pas un rejet d'un texte constitutionnalisant le militarisme et le libéralisme, mais manifestait la volonté de conserver une capacité de blocage acquise lors du traité de Nice en 2000 : leur nombre de voix au Conseil des ministres et le nombre de sièges au Parlement européen.
La nouvelle donne politique dans ces deux pays, combinée aux traumatismes des attentats de Madrid, a donc permis de dépasser les égoïsmes des nations sans pour autant répondre aux attentes des citoyens sur l'Europe politique, sociale et démocratique. Lors du sommet européen des 25 et 26 mars derniers, les chefs d'Etats et de gouvernement ont donc convenu de conclure les négociations sur la Constitution au plus tard au sommet européen de clôture de la présidence irlandaise des 17 et 18 juin prochains. Mais aucun échéancier de négociation n'a été établi pour résoudre les points qui font encore divergence.
Le Luxembourg, le Danemark, l'Irlande ont été rejoints par la Grande-Bretagne dans leur volonté de voir adopter la Constitution européenne par voie référendaire. Pour le reste de l'Europe, rien n'est vraiment arrêté. En France, alors que 74 % des citoyens sont en faveur d'un référendum, le gouvernement Chirac-Raffarin n'a, pour l'instant, pas officiellement pris position. Chirac préférerait l'adoption de la Constitution après les élections européennes mais sans en préciser les modalités d'adoption. Mais la proximité des européennes avec une possible ratification de la Constitution risque de transformer les prochaines échéances électorales en pseudo-référendum de fait "pour ou contre la constitutionnalisation du marché et du militarisme". Aux forces progressistes de faire émerger l'exigence d'un référendum comme la nécessité de voir opposer un "non" de gauche à ce traité institutionnel.
Le 1er mai, l'Union européenne (UE) s'élargira à dix nouveaux pays, essentiellement originaires de l'Europe centrale et orientale. Cet élargissement se poursuivra en 2007 avec l'intégration de la Roumanie et de la Bulgarie. Reste la Turquie, le mouton noir de l'élargissement. Membre du Conseil de l'Europe et de l'Otan, la Turquie reste l'éternel recalée. La perspective de voir adhérer ce pays à l'UE dans un proche avenir ravive les pires fantasmes, leçons de géographie et de d'histoire du christianisme à l'appui. L'UDF et l'UMP alliées aux courants souverainistes et nationalistes se sont lancées dans une croisade antiturque. Les sociaux-démocrates ont ajourné leurs divisions sur cette question. Pour les Verts, seule compte la mécanique institutionnelle.
Cependant, au travers de l'adhésion de la Turquie, c'est la question de l'avenir de l'Europe qui se pose. L'UE est-elle une simple zone de libre-échange ou est-elle un objet politique commun à 450 millions de citoyens ? Dans la première hypothèse, rien ne justifie le rejet de la Turquie. Dans la seconde, les fondements de l'actuelle UE devront radicalement être revus. La démocratie, les services publics, le respect des minorités, la paix et les droits sociaux et environnementaux devraient être les bases de cette autre Europe portée lors des forums sociaux notamment. La Turquie devra alors se conformer aux critères politiques de Copenhague, à savoir l'Etat de droit, le retrait des militaires de la vie politique, le respect des droits des Kurdes - à commencer par la libération de Leyla Zana (1) - et la liberté d'expression.

Patrick Auzende


La campagne commune devra se concentrer sur les attaques anti-ouvrières du gouvernement !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Thomas » 02 Mai 2004, 22:11

pourquoi ?
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Message par Barikad » 02 Mai 2004, 22:56

(com_71 @ dimanche 2 mai 2004 à 22:03 a écrit : Dans Rouge cette semaine
a écrit :Enjeux des élections européennes
La Constitution et l'adhésion turque


Suite aux changements politiques en Espagne et en Pologne, la ratification du traité constitutionnel Giscard d'Estaing pourrait aboutir le 17 juin prochain. L'élargissement de l'Union européenne (UE) à dix nouveaux pays, le 1er mai, relance le débat sur l'adhésion de la Turquie.

Après la déroute de la droite de José Maria Aznar en Espagne et la démission annoncée du Premier ministre polonais, Leszek Miller, la Constitution européenne est à nouveau à l'ordre du jour. Les 12 et 13 décembre derniers, lors du Conseil européen de Bruxelles, la Pologne et l'Espagne avaient été à la tête de la fronde contre le traité constitutionnel issu de la Convention présidée par Giscard. Leur veto n'était pas un rejet d'un texte constitutionnalisant le militarisme et le libéralisme, mais manifestait la volonté de conserver une capacité de blocage acquise lors du traité de Nice en 2000 : leur nombre de voix au Conseil des ministres et le nombre de sièges au Parlement européen.
La nouvelle donne politique dans ces deux pays, combinée aux traumatismes des attentats de Madrid, a donc permis de dépasser les égoïsmes des nations sans pour autant répondre aux attentes des citoyens sur l'Europe politique, sociale et démocratique. Lors du sommet européen des 25 et 26 mars derniers, les chefs d'Etats et de gouvernement ont donc convenu de conclure les négociations sur la Constitution au plus tard au sommet européen de clôture de la présidence irlandaise des 17 et 18 juin prochains. Mais aucun échéancier de négociation n'a été établi pour résoudre les points qui font encore divergence.
Le Luxembourg, le Danemark, l'Irlande ont été rejoints par la Grande-Bretagne dans leur volonté de voir adopter la Constitution européenne par voie référendaire. Pour le reste de l'Europe, rien n'est vraiment arrêté. En France, alors que 74 % des citoyens sont en faveur d'un référendum, le gouvernement Chirac-Raffarin n'a, pour l'instant, pas officiellement pris position. Chirac préférerait l'adoption de la Constitution après les élections européennes mais sans en préciser les modalités d'adoption. Mais la proximité des européennes avec une possible ratification de la Constitution risque de transformer les prochaines échéances électorales en pseudo-référendum de fait "pour ou contre la constitutionnalisation du marché et du militarisme". Aux forces progressistes de faire émerger l'exigence d'un référendum comme la nécessité de voir opposer un "non" de gauche à ce traité institutionnel.
Le 1er mai, l'Union européenne (UE) s'élargira à dix nouveaux pays, essentiellement originaires de l'Europe centrale et orientale. Cet élargissement se poursuivra en 2007 avec l'intégration de la Roumanie et de la Bulgarie. Reste la Turquie, le mouton noir de l'élargissement. Membre du Conseil de l'Europe et de l'Otan, la Turquie reste l'éternel recalée. La perspective de voir adhérer ce pays à l'UE dans un proche avenir ravive les pires fantasmes, leçons de géographie et de d'histoire du christianisme à l'appui. L'UDF et l'UMP alliées aux courants souverainistes et nationalistes se sont lancées dans une croisade antiturque. Les sociaux-démocrates ont ajourné leurs divisions sur cette question. Pour les Verts, seule compte la mécanique institutionnelle.
Cependant, au travers de l'adhésion de la Turquie, c'est la question de l'avenir de l'Europe qui se pose. L'UE est-elle une simple zone de libre-échange ou est-elle un objet politique commun à 450 millions de citoyens ? Dans la première hypothèse, rien ne justifie le rejet de la Turquie. Dans la seconde, les fondements de l'actuelle UE devront radicalement être revus. La démocratie, les services publics, le respect des minorités, la paix et les droits sociaux et environnementaux devraient être les bases de cette autre Europe portée lors des forums sociaux notamment. La Turquie devra alors se conformer aux critères politiques de Copenhague, à savoir l'Etat de droit, le retrait des militaires de la vie politique, le respect des droits des Kurdes - à commencer par la libération de Leyla Zana (1) - et la liberté d'expression.

Patrick Auzende


La campagne commune devra se concentrer sur les attaques anti-ouvrières du gouvernement !
Se concentrer, oui, se limiter à cette question, non.
Je pense que ca doit etre pour nous l'occasion de develloper notre vision pour l'europe. Tracer la perspective d'une europe democratique des travailleurs et des peuples, devellopper notre internationalisme contre le capitalisme mondialisé et le chauvinisme.

C'est tout autre chose que l'Europe sociale, et autres fadaise...

Mais ne pas mener cette campagne c'est renoncer à faire face au nationalisme qui est une gangrene chez les travailleurs...

Une fois de plus, je ne dis pas que cela doite etre "l'axe" de notre campagne, mais un aspect à ne pas negliger néanmoins.
Barikad
 
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Message par Thomas » 03 Mai 2004, 00:33

je suis tout à fait d'accord avec barikad, défendre un point de vue communiste dans cette campagne signifie clamer internationalisme et rejet des points de vue libéraux (constitution européenne) mais aussi montrer ce kon pense de la turquie (pas d'affreux bougnoules comme le pense le FN ou de villiers mais un peuple frère avec un gouvernement féroce dans la répression sociale et contre les kurdes)
pour l'europe sociale , je pense que c'est pas une foutaise mais c'est les DSK, hollande et autres chirac ki fausse le terme , créer un smic européen à 1000 E pourrait être une revendication communiste et ce serait dans le sens d'une europe sociale et pas exclusivement économique; les etats unis socialistes d'eurpoe en koi , c'est très différent de l'europe sociale .
Thomas
 
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Message par mael.monnier » 03 Mai 2004, 09:50

(Thomas a écrit :rejet des points de vue libéraux (constitution européenne)

Elle n'est pas libérale la constitution européenne, elle est anti-libérale puisqu'elle va contre la liberté. Elle reprend les éléments des traités précédents qui protégent la propriété et l'héritage, et donc elle avalise le fait qu'une classe peut en affamer une autre. Alors cessons de rentrer dans leur jeu. Leurs points de vue sont égoïstes et anti-solidaires, mais aucunement libéraux.

(Thomas a écrit :créer un smic européen à 1000 E pourrait être une revendication communiste et ce serait dans le sens d'une europe sociale et pas exclusivement économique;

En quoi serait-ce communiste ? Relever le smic, c'est en même temps engendrer la fermeture de milliers d'entreprises qui feront faillite à cause de la concurrence déloyale organisée par les capitalistes et qui fait que les salaires sont toujours tirés vers le bas. Cela créerait certes d'autres emplois grâce au pouvoir d'achat supplémentaire des salarié-e-s, qui créera une hausse de la consommation. Mais le bilan sera neutre au final : des emplois auront disparu et d'autres auront été créés. Et il sera peut-être même négatif (comme l'ont pu être les "améliorations" salariales de 1936). Cela ne va donc pas dans le sens d'une Europe sociale selon moi. C'est aux causes de la pauvreté qu'il faut s'attaquer au lieu de de s'attaquer aux conséquences : il faudrait donc abolir le salariat, la Bourse et l'héritage. Mais cela on ne peut pas le faire dans les institutions, qui sont contre-révolutionnaires par nature. Il faut donc agir en-dehors pour accomplir les changements nécessaires et faire dépérir l'ancienne Europe.

(Rouge a écrit :L'UDF et l'UMP alliées aux courants souverainistes et nationalistes se sont lancées dans une croisade antiturque.

Fascistes ! Ils critiquent Le Pen mais ils font pareil.
mael.monnier
 
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Message par Gaby » 03 Mai 2004, 10:19

Pour Mael.
Tu sais, ca fait beaucoup rire les travailleurs agés quand tu traites le petit Bayrou de fasciste... Ca fait très 68ard :smile:
Je réitère mes conseils : parle de la politique autoritaire de la droite en matière de police, dénonce le sentimentalisme nationaliste, etc... Mais par pitié, oublie ce terme désuet. On pourrait bien avoir le malheur de devoir le resortir un jour ou l'autre, et là tu ne seras pas si à l'aise dans tes baskets de pouvoir l'utiliser comme ça.

a écrit :Elle n'est pas libérale la constitution européenne, elle est anti-libérale puisqu'elle va contre la liberté.

Le libéralisme économique n'est pas un terme que tu pourras t'attribuer comme ça, d'un claquement de doigts et d'une pirouette sémantique.
L'Union Européenne dans ses moindres recoins défend des perspectives libérales dans son fonctionnement économique intérieur, ainsi que nombre de protectionnismes (déloyaux ou pas, on s'en fout, c'est une querelle de puissants).
Gaby
 
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Message par Gaby » 03 Mai 2004, 10:34

a écrit :C'est évident qu'une partie de la turquie est en europe (l'autre en asie j'imagine).
Oui l'Asie qu'on appelle proche ou moyen Orient, et après on va encore dire que l'Orient est une construction artificielle :smile:
Poussons la logique au bout, toute frontière est artificielle. Ce sont pas les mouvements des plaques tectoniques qui vont justifier une barrière humaine entre les peuples...
a écrit :A ce titre la turquie devrait donc rentré dans l'union européenne.

L'enjeu n'est pas géographique. Donc la justification ne devrait pas l'être...
Gaby
 
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