Les réunions PS, PCF et LO-LCR attirent du public

[faupatronim]

Les réunions PS, PCF et LO-LCR attirent un public nombreux, au-delà des militants habituels

"On n'avait pas ça en 2002", constate-t-on au PS


Ce constat , tous les partis de gauche et d'extrême gauche le partagent : depuis le début de la campagne pour les régionales, ils remplissent sans difficulté leurs salles.

Près de 5 000 personnes étaient réunies à Lille, le 11 mars, pour le PS ; 4 000 au Zénith de Paris, le 2 mars, pour la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, tête de liste en Ile-de-France ; 1 800, le 15 mars à Rennes, pour LO-LCR.

Voilà pour les gros meetings. Mais il y aussi les petites réunions publiques – les "préaux", comme on dit dans les partis – où l'on relève plus d'affluence que prévu. Comme à Libourne (Gironde), où Gilbert Mitterrand, candidat PS aux cantonales, a récemment accueilli quelque 150 personnes pour un café politique, avec François Hollande, alors qu'il en attendait trois fois moins. Ou à Vigneux (Essonne), lorsqu'un "dialogue" sur les transports organisé par le PCF en présence de Mme Buffet a drainé à peu près autant de monde. Au-delà de la vingtaine de militants réglementaires s'étaient joints des curieux, des ex-membres du parti revenant aux nouvelles et même quelques électeurs socialistes en quête de renseignements.

"Souvent, il y a des têtes qu'on ne voit pas habituellement", commente François Rebsamen, directeur de campagne du PS, qui s'interroge :"Cela veut-il dire quelque chose ?"Rien ne dit que ce phénomène se traduira dans les urnes, mais M. Rebsamen veut en tirer une hypothèse optimiste : "La participation pourrait être plus élevée que le niveau annoncé. En tout cas, on n'avait pas ça pour la présidentielle de 2002."

La présence de ces curieux atteste l'existence d'une demande insatisfaite dans l'électorat de gauche et, surtout, nourrit les argumentaires de campagne. Désormais, le PS et le PCF – là où ils se présentent séparément – tentent tous deux de récupérer ce public non identifiable et chacun revendique pour lui le vote utile. Le premier en a fait d'entrée de jeu un slogan contre l'extrême gauche ; le second s'en sert comme une incitation à redonner des couleurs à la "gauche populaire" qu'il entend incarner. Plus récemment, l'extrême gauche s'y est mise à son tour. "Le seul vote utile : LCR-LO", affiche en couverture Rouge, l'hebdomadaire de la LCR, dans son numéro du 11 mars. Du coup, on croise dans les réunions publiques de gauche des visiteurs parfois un peu déboussolés – certains disent hésiter entre les listes LO-LCR et celles du PS...

"À LA DERNIÈRE MINUTE"

Espérant lever les interrogations, le PS – allié au premier tour avec le PCF dans 14 régions et avec les Verts dans 12 – a choisi de ressusciter l'ex-gauche plurielle en invitant Dominique Voynet ou Robert Hue à des meetings. Ailleurs, de petits reclassements s'opèrent. Par exemple en Ile-de-France, où une partie de ceux qui ont voté pour Olivier Besancenot (LCR) lors de la présidentielle semblent regarder du côté du tandem formé par Marie-George Buffet et Claire Villiers.

Dans ce contexte, plusieurs responsables de gauche estiment que, cette fois, il faut faire campagne jusqu'au bout. Selon Laurent Fabius, "15 % des électeurs vont se déci- der dans les deux derniers jours, y compris dimanche matin". Sur ce point, Mme Buffet est sur la même longueur d'onde : "Tout se jouera à la dernière minute."

Isabelle Mandraud et Caroline Monnot