interdiction des licenciements

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 17 Mars 2004, 09:34

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Rebonds

Quotidienne
Chronique extrémiste

mercredi 17 mars 2004



Tiens, il a failli se passer quelque chose, la semaine dernière, sur ce plateau de F2 où Olivier Mazerolle, responsable-coupable de certain récent dérapage de l'info, recevait comme si de rien n'était une conséquente brochette de têtes de liste au scrutin régional. Placide dans ses mocassins, l'hôte butinait de professions de foi convenues en péroraisons aseptisées, quand il lui prit d'interpeller, sur le ton primesautier qu'on lui sait, le patron du PS : «Alors, M. Hollande, en un mot (sic), pourquoi vous ne croyez pas qu'on puisse interdire les licenciements ?», amenant l'intéressé à faire à Arlette Laguiller un discret appel du pied : «Si nous aspirons à venir au gouvernement, ce qui est notre cas, ça peut ne pas être le vôtre...» Elle : «Si on est majoritaires, on saura ce qu'il faut faire, ne vous inquiétez pas pour nous.» Lui : «Oui, mais pour l'instant... Vous faites en sorte de le devenir mais vous aurez du mal toute seule, donc, imaginez quand même des alliances. Mais ce n'est pas le sujet.» Et de répondre en substance qu'interdire les licenciements n'était pas une hypothèse sérieuse («personne ne me croirait») ; sérieuse ou pas, la présence de deux chômeurs, anciens des entreprises ACT et Cellatex, força pourtant à la considérer. Ce fut, à l'instar de l'échange sus-cité, bref et un peu irréel. Un ange passait, rendant soudain concrètes délocalisations et précarisation, réductions d'effectifs, subventions aux licencieurs et inflation de leur cote boursière. L'espace d'un instant, il se perçut que revendiquer l'interdiction de licencier était démagogique à peu près comme, en leur temps, revendiquer la suppression des galères, puis du bagne, puis de la peine de mort... Mais ce n'était pas le sujet, selon Hollande, qui, ayant lâché en contrebande le mot «alliance» ,n'osa le concrétiser dans un appel au désistement pour les listes de gauche, quelles qu'elles fussent, les mieux placées au second tour. Et Laguiller non plus n'insista pas. Comme si, pour l'un comme pour l'autre, sur ce plateau de télé, «changer la vie», ce n'était pas le sujet. Quel était le sujet, alors ?



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pelon
 
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