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Message Publié : 10 Mars 2004, 13:17
par mael.monnier
a écrit :Le ministre de l'Intérieur était hier soir en meeting à Orange, mairie FN. Avec une stratégie : mettre en avant son bilan sécuritaire

Retour dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour Nicolas Sarkozy. Après Toulon, c'est à Orange que le ministre de l'Intérieur est venu hier soir apporter son soutien à la liste UMP-UDF conduite par Renaud Muselier. Deux déplacements dans des villes qui sont ou ont été dirigées par le FN et où le parti frontiste garde une influence importante. À charge au ministre de l'Intérieur de rapatrier une partie de cet électorat dans le giron de la majorité. Pour réussir cette mission, Nicolas Sarkozy n'hésite pas à multiplier les oillades complices à l'électorat frontiste. Et pour cela le ministre de l'Intérieur met en avant son bilan sécuritaire. " Voyez, moi aussi je sais manier le bâton ", raconte en substance le locataire de place Beauvau.

La stratégie sera-t-elle payante ? Le discours de Nicolas Sarkozy séduit-il les électeurs du FN ? Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse, qui a gagné son siège face à Jacques Bompard le maire FN d'Orange, semble y croire. D'autant que pour arriver à ses fins Nicolas Sarkozy se montre compréhensif envers les électeurs qui ont émis des " votes de colères ou de protestation ". À Toulon déjà, il exhortait les cinq millions et demi d'électeurs du Front national à ne pas persister dans ce vote même, si affirmait-il, " Il n'est pas question faire des reproches à ces électeurs ". " Si ces gens-là votent comme ils votent, c'est parce qu'ils souffrent, on ne va pas le leur reprocher, ni les diaboliser ", ajoutait le ministre de l'Intérieur.

Faire mieux que Le Pen

Normal puisque sous couvert de ramener au bercail démocratique les électeurs égarés à l'extrême droite, Nicolas Sarkozy se contente en réalité de leur dire, " regardez, je fais mieux que Le Pen ". Déjà en 1998, il estimait que " dans le discours des dirigeants du FN, tout n'est pas inacceptable. Mais la partie inacceptable pollue tout le reste du programme ", et assurait que le RPR devait " expliquer à ces dizaines de milliers de Français qui étaient des électeurs de la droite républicaine et qui l'ont quitté par déception, que voter pour le Front national est une impasse et ce d'autant plus que la droite républicaine est de retour ".

Une droite décomplexée

Une droite que Nicolas Sarkozy prône forte et décomplexée pour chasser avec le plus d'efficacité possible sur le terrain du FN, non en combattant les idées du leader frontiste mais en les adaptant aussi bien dans le discours que dans la politique mise en ouvre place Beauvau. Reste que les appels du pied appuyés de Nicolas Sarkozy aux électeurs FN ne semblent pas être payés de retour. Les différents sondages montrent que le FN loin de refluer pourrait progresser le 21 mars. Comme si la politique du gouvernement et de Nicolas Sarkozy permettait à l'électorat frontiste de se conforter encore dans la certitude qu'il faut une politique encore plus dure.

Stéphane Sahuc