
Publié :
06 Mars 2004, 08:28
par Barnabé
Pour une fois j'ai été content de lire le courrier des lecteurs de Rouge. On y trouve:
a écrit :
FSU.
Acteur du mouvement social et syndicaliste dans le Vaucluse, je suis étonné par les deux articles de Rouge qui traitent du congrès de la FSU. Présenter ce syndicat comme étant «l'acteur déterminant» du mouvement de mai-juin paraît au mieux exagéré. Ce n'est en tout cas pas le sentiment des éléments les plus actifs de ce mouvement social, collectifs, coordinations qui ont dû en permanence ferrailler contre les permanents de la FSU qui prêchaient la modération. Que dès le 15 mai, par la bouche de son secrétaire général, la FSU ait annonce qu'elle ne toucherait pas au bac permettait au gouvernement d'envisager des perspectives favorables [...]. Même si, la situation n'était pas la même partout les appareils syndicaux ont passé plus de temps à modérer le mouvement qu'à le propager.
On a même pu voir à au moins deux reprises à Avignon des dirigeants du Snes venir injurier les grévistes qui avaient commis l'irréparable outrage d'occuper l'inspection académique ou de tenter d'empêcher le bac.
Le débat devrait donc se développer sur le syndicalisme, de quel syndicalisme avons-nous besoin? Est-ce pertinent de se battre pour unir un syndicalisme d'accompagnement? [...] Comment développer un syndicalisme de lutte avec une base recrutée sur des perspectives d'amélioration de carrières? Comment les syndicats doivent-ils se situer par rapport à l'autoorganisation des travailleurs? Quel est le rôle des révolutionnaires dans le syndicalisme?
Si les limites d'une gauche de gauche semblent à peu près claires, il n'en est pas de même en ce qui concerne le syndicalisme et cela mériterait pour le moins, un débat qui aille au-delà-du sempiternel front unique (A. C).

Publié :
07 Mars 2004, 22:45
par Valiere
LA FSU A L’HEURE DES CHOIX :
UNIFICATION OU DIVISION SYNDICALE ?
En 1948, au moment de la scission confédérale, le syndicalisme enseignant choisissait l’autonomie provisoire afin de maintenir l’unité du personnel…
Il s’agissait d’éviter la séparation entre ceux qui souhaitaient rejoindre FO et ceux désirant rester à la CGT…
Les initiateurs de ce projet ont défini dans la motion Bonissel Valière adoptée par la FEN une orientation en faveur de la réunification syndicale…
L’unité syndicale à construire, le droit de tendances garantissant la démocratie syndicale et l’indépendance par rapport à l’Etat et aux partis constituent les trois piliers du syndicalisme unitaire…
Au moment de la scission de la FEN en 1992, les militants qui ont constitué l’année suivante la FSU se sont prononcés contre les projets de recomposition de l’époque .
Aujourd’hui, la direction de la FSU qui s’apprêtait à tourner une page de son histoire en ouvrant la voie menant à la construction d’une sixième confédération a essuyé un échec au congrès national de Perpignan .
Le texte adopté limite l’extension du champ de syndicalisation aux trois fonctions publiques et ne reprend pas la proposition initiale de création d’une union syndicale….
En quelques années L’Ecole Emancipée, tendance dirigée par des militants LCR et « expurgée » des militants opposés à la co-gestion loyale de la direction nationale de la FSU a renforcé sa position tant dans l’appareil fédéral de la première fédération syndicale de l’éducation que dans de nombreux départements ….
Plus de cent soixante militants et militantes de ce courant (trois congressistes sur dix), présents à ce congrès ont mené la bataille pour l’élargissement du champ de syndicalisation de la FSU et pour la création d’une union syndicale ….
La FSU pourrait ainsi avancer à marche forcée vers la constitution d’une nouvelle confédération !…Une confédération de plus, c’est à dire une division de plus et pas n’importe quelle division !
Le nouveau regroupement se constituerait ainsi sur des bases idéologiques .
L’émergence d’un pole de « radicalité »fermerait la perspective de la reconstruction de l’ unité organique de tout le mouvement syndical !
La direction Unité et Action de la FSU, celle du SNES et le secrétaire général de la fédération « unitaire » sont partisans d’une recomposition, certains privilégiant une FSU élargie et d’autres un union syndicale… Voire une UNSU ( Union Nationale des syndicats unitaires°)…
Ces dirigeants ont vraiment la mémoire courte :
En 1992 la FEN éclatait à son congrès de Perpignan( !?).
En 2004, ceux-là même qui combattaient le projet de recomposition syndicale voulue et imposée par la direction de la FEN, s’apprêtent à reprendre le flambeau de la division. !
Une ironie de l’histoire
De nouvelles alliances sont en cours au sein de la FSU entre l’Ecole Emancipée et la « fraction » « moderniste » d’Unité et Action…
Comme l’a déclaré à la tribune du congrès national, José TOVAR, rédacteur en chef de la revue Unité et Action et opposant irréductible de toute recomposition :
« Une nouvelle majorité se dégage de ce congrès, elle assumera ses responsabilités ! »
Il s’agit là d’une alliance qui constitue un précédent historique !
Des résistances très fortes se sont exprimées à Perpignan, une opposition multiforme s’est constituée, regroupant des militants pro « cgtistes » qui ont annoncé leur constitution en courant, de militants historiques d’U et A et les trois minorités fédérales….
Au delà de la question de l’élargissement du champ de syndicalisation qui validerait les accords contractés avec les syndicats de la fonction publique territoriale issus de la CFDT, se pose la question de la stratégie syndicale et de la rupture avec les grands principes fondateurs de la FSU en faveur de l’unification syndicale…
En Chassant sur la terre des confédérations, la FSU risque d’aggraver la division syndicale et de provoquer des effets boomerang en conduisant la CGT à s’atteler très sérieusement à la fondation d’une réelle fédération de l’éducation nationale.
De nombreux militants et militantes appartenant à différents courants demandent que leur fédération s’inscrive dans une démarche ouvrant la perspective d’une unification organique…
La majorité requise de 70% ne se portant sur aucune proposition avancée qu’il s’agisse du degré d’ouverture du champ de syndicalisation de la fonction publique à tous les services publics ou de la création d’une union syndicale, le débat et le vote ont été reportés à la séance de clôture du congres qui s’est tenue le vendredi 6 février….
Malgré les nombreuses tractations de dernière minute, l’opération de recomposition telle qu’elle était prévue a échoué, du moins provisoirement et les oppositionnels U et A ne sont pas prêts de manger leur chapeau !
Le texte final proposé et voté se limite à élargir la FSU à l’ensemble des secteurs des fonctions publiques tout en prenant acte « qu’aujourd’hui des syndicats nationaux qui interviennent dans un champ où les missions de service public sont dévolues à des structures associatives ou à des établissements sous tutelle, syndiquent les personnels qui y exercent »
Rien n’est réellement définitif .
Les syndicalistes unitaires sont résolus à faire échouer les nouvelles tentatives de recomposition qui ne tarderont pas à sortir des bagages de la direction de la FSU ;
Face à ces manœuvres d’appareils, la seule voie qui réponde à l’aspiration de tous les personnels, de tous les travailleurs est celle qui consiste à mettre fin à la dispersion…
Il faut jeter les bases de l’unification syndicale s’appuyant sur trois principes :
- l’application de la charte d’Amiens qui garantit l’indépendance syndicale ;
- le droit de tendances ;
- un fonctionnement qui permet de dépasser les divisions catégorielles parla mise en place de syndicats généraux regroupant ensemble tous les travailleurs …
Il est nécessaire et indispensable de mettre fin à toutes les opérations de division.
La fédération ne doit pas oublier le dernier terme de son sigle et rester avant tout UNITAIRE.
Jean-François CHALOT