http://www.forumamislo.net

L'édito du dernier numéro de cinquième zone qui appelle à voter pour les listes LO-LCR:

a écrit :
Aller l'OM?

Au début des années 90, Tapie (alors propriétaire de l’OM de Marseille) et le PDG de Canal+ (propriétaire du PSG) s’étaient entendus pour provoquer artificiellement des tensions entre les supporters de leurs clubs dans le but de pimenter les matchs… et d’assaisonner leurs bénéfices. Et tant pis pour les dégâts et les blessés provoqués par les bagarres entre supporters : le fric rentre, tout est bien.
C’est un peu une comédie du même genre et à grande échelle que jouent les partis de gouvernement, le temps d’une campagne électorale : grands discours, petites phrases, faux débats, argumentaires réchauffés pour appâter l’électeur et piper des voix. A l’affiche : Bayrou dans le rôle du clown Paillasse, Fabius en Pierrot triste, Hollande en comique troupier, Le Pen en Dracula et Raffarin en
idiot du village. Et, dans la coulisse, le patron Sellière en marionnettiste qui tire les ficelles et empoche la recette.
Si les acteurs changent et ont chacun leur style, tous ont à peu près la même partition. Tous poursuivent des politiques proches, si ce n’est identiques, quand ils sont au pouvoir. Celles qu’ils mènent avec applic ation, ensemble ou successivement, depuis plus de vingt ans : toujours plus de pauvreté et de précarité pour ceux qui produisent, toujours plus de subventions, de droits et de privilèges pour les « entreprises » et les patrons.
Chaque gouvernement reprend la démolition sociale là où son prédécesseur l’avait laissée, faisant descendre par degrés le niveau de vie des salariés. La preuve ? Bayrou, qui se bricole aujourd’hui une virginité d’occasion, vote toutes les lois de
Chirac. En 1997, Jospin a scrupule usement appliqué toutes les mesures décidées par Juppé contre la Sécurité sociale en 1995. Il a aggravé les lois Pasqua et Debré contre les sans - papiers alors qu’il s’était publiquement engagé à les abroger ! Et si, depuis deux ans, le gouvernement de droite se sent des ailes et a entrepris
de détruire ce qui reste de législation sociale (40 et bientôt 42 ans de cotis ation
pour la retraite, travaux forcés pour les chômeurs, démantèlement de la Sécurité sociale, etc, etc), la gauche au pouvoir aurait fait à peu près la même chose, si Jospin avait été élu. Certains dirigeants du PS le disent ouvertement (Rocard au sujet des retraites, Vaillant sur les lois Sarkozy).
Si aujourd’hui les partis de gauche critiquent le gouvernement, c’est uniquement pour capter les voix des électeurs mécontents. Mais pas question de promettre de revenir sur les mesures anti-sociales de Chirac !
En Grande-Bretagne et en Allemagne, les gouvernements sont « de gauche ». La situation n’y est pas meilleure qu’en France ! Les affrontements entre les politiciens professionnels sont des spectacles en trompe-l’œil, des chorégraphies bien orchestrées, comme au cinéma. Sauf que la place est très chère et le film
très mauvais.
Alors, ceux des adultes et des jeunes qui se désintéressent de la politique et des élections ont raison ? Non. D’abord parce que Dracula, sa fille et ses copains sont en piste. Et que ce n’est pas la même chose d’avoir Le Pen à 5%, à 10% ou à 20% et plus. Et puis, à défaut de pouvoir changer les choses, les élections sont quand
même un moyen de dire qu’il y en a plus qu’assez du racket, celui de la bande à Chirac aujourd’hui, celui de la gauche gouvernementale hier et peut-être demain.
Les listes d’extrême -gauche (Besancenot-Laguiller) n’ont évidemment aucune chance de « gagner ». Mais elles permettent d’exprimer son ras-le -bol. Vote protestataire ? Peut-être. Mais n’y a-t-il pas de raisons de protester ? …et pas seulement dans les urnes, en votant, mais aussi, au quotidien, dans les entreprises, dans les quartiers, dans les établissements scolaires, partout où vit la population qui travaille, étudie, produit.

TRACT DE CARRE ROUGE:



Carré rouge Revue militante
Abonnements : 20 euros
pour un an (4 numéros) :
écrire à Carré rouge,
BP 125
75463 Paris CEDEX 10
Visitez son site :
http://carre-rouge.org 6 mars 2004



Pour chasser Chirac-Raffarin !
Votez pour la grève générale
Votez pour les listes LO-LCR

Le 21 mars, une écrasante majorité de citoyens
s’abstiendra.
Le 21 Mars, nous, nous voterons.
Des millions de citoyens s’abstiendront pour
manifester le rejet, le dégoût que leur inspire
l’action des partis de droite et de gauche menant,
alternativement, depuis plus de vingt ans, une
politique pro-capitaliste, certes différente dans la
forme, mais identique dans le fond.
Partageant ce rejet, ce dégoût pour les partis
capitalistes de droite et de gauche, nous, nous
voterons. L’abstention est une réaction. Nous la
comprenons. Mais c’est une réaction qui laisse le
champ libre aux adversaires. À l’inverse, le vote
peut être un choix, un moyen de peser, et même
de combattre en rassemblant.
D’abord, nous voterons contre le gouvernement
de Chirac-Raffarin-Sarkozy-Perben.
_ Nous voterons pour battre les partis qui actuellement
mettent en œuvre les réformes réactionnaires
contre les retraites dans le public, comme
hier dans le privé, tout en préparant une offensive
pour détruire la sécurité sociale débouchant
sur sa privatisation.
_ Nous voterons pour battre les partis qui privatisent,
s’accordent à Bruxelles avec les autres
gouvernements, avec l’élargissement de l’Europe
du capital, pour supprimer —encore !— plusieurs
dizaines de milliers d’agriculteurs, systématiser
les délocalisations, briser les services
publics, organiser la mobilité à l’échelle du continent,
d’une main d’œuvre taillable et corvéable à
merci, dressée contre les salariés des pays où
subsistent des droits, des garanties, des conventions
collectives, généraliser la précarité. Nous
voterons contre l’Europe libérale du capital.
_ Nous voterons pour battre les partis prébendiers,
corrompus, qui utilisent l’appareil d’Etat à
leur profit comme l’attestent les scandales du
Crédit Lyonnais, de Pinault, des frégates de Taïwan,
des lycées d’Ile-de-France…, tout en refusant
que la justice soit égale pour tous. De la prison
ferme pour le jeune qui « insulte » un
ministre, dix-huit mois de prison avec sursis pour
Alain Juppé, qui organisait pour Jacques Chirac
le financement du RPR avec l’argent des contribuables
!
_ Nous voterons comme nous avons fait grève
en mai-juin contre le projet Fillon sur les
retraites, contre la décentralisation, contre la
régionalisation.
_ Nous voterons comme nous avons combattu
pour la grève générale que refusaient les dirigeants
de la CGT, de FO et de la FSU.
_ Nous voterons pour préparer la grève générale.
Et cette fois l’imposer. C’est possible ! En
conservant le contrôle de leur mobilisation, en
refusant divisions et journées d’action, en luttant
avec pugnacité et radicalité contre l’alliance du
MEDEF, de la CFDT et du gouvernement, les
intermittents vont l’emporter.
En se mobilisant massivement à la base, contre le
bradage de la recherche fondamentale, la volonté
d’étouffer le service public, les chercheurs
ouvrent également la voie du combat victorieux
contre le gouvernement.
_ Nous voterons comme un moment de la mobilisation
politique contre le Président de la République,
son gouvernement. Pour les chasser.
Les chasser ?
Chirac, Raffarin, constituent un danger pour le
pays. Ultra minoritaires, ils sont au service des
groupes du CAC 40. Le chômage croît, la précarité
gangrène, la misère s’incruste, la pauvreté
frappe, menace tous ceux qui vivent de leur travail.
La catastrophe sociale est quotidienne.
Chaque jour, un nouveau sinistre économique,
des vies brisées. C’est par exemple le cas à Vichy,
où plusieurs entreprises annoncent près d’un
millier de licenciements ! Selon les normes nationales,
ils sont un million d’enfants sous le seuil
de pauvreté ; selon les critères européens, ils
sont deux millions… Et demain, combien serontils
?
On ne peut plus les laisser faire. Le gouvernement,
comme son prédécesseur, conduit le pays
au désastre, à la barbarie.
Dans ces circonstances, s’insurger est un
droit, une nécessité.
Citoyens, citoyennes, camarades, les 21 et 28
mars, nous voterons sans hésitation ni illusion,
pour les candidats des listes LO-LCR.
Sans hésitation.
Sans hésitation car c’est le seul vote de classe
possible. Le PC en voie de disparition, comme le
PS en crise, sont devenus des partis de gouvernement
capitaliste.
Quoi qu’on pense de LO et de la LCR, ce sont des
formations qui sont toujours aux côtés, du côté
des salariés, des chômeurs, des grévistes, des
combattants.
Jospin, comme Chirac, s’est à Barcelone engagé
avec Schroeder en Allemagne, Berlusconi en Italie,
etc. à « réformer » le système des retraites.
Les militants de LO et de la LCR étaient dans la
grève pour l’abrogation des lois Fillon et Balladur,
les 37,5 annuités pour les retraites à taux
plein.
Les uns d’un côté. Les autres d’un autre.
Nous voterons donc pour les candidats de LOLCR
parce qu’en tant que tel, c’est un vote anticapitaliste.
Sans hésitation mais sans illusion.
Sans illusion, parce que leur campagne est totalement
soumise au cadre institutionnel et que
leur programme se réduit malheureusement à
des revendications syndicales (priorité aux services
publics, faire reculer le patronat, interdire
les « licenciements boursiers » …).
Sans illusion car la campagne de LO-LCR n’est
pas dirigée contre Chirac, Raffarin, avec l’objectif
de les virer. Elle ne prépare pas la grève
générale victorieuse. Elle ne s’appuie pas sur la
mobilisation effective des chercheurs, des intermittents,
des journalistes, des enseignants, des
avocats, des magistrats, des ouvriers en grève
pour les salaires, contre les licenciements. Et surtout,
ces deux formations ne posent pas le problème
d’un gouvernement des salariés,
contre les gouvernements du CAC 40, de
droite ou de gauche. Il ne suffit plus de dire « Un
autre monde est possible », il faut maintenant dire
lequel.
Les 21 et 28 Mars, aux régionales, infligeons
une défaite à Chirac-Raffarin.
Préparons la victoire de la grève générale.
Débattons d’un programme anticapitaliste
de gouvernement.
Rendons au socialisme son honneur, sa
nécessité.
Carré Rouge