(lucien @ mercredi 25 février 2004 à 19:18 a écrit : Excellente ! Arlette a été excellente. J'ai bien aimé la réplique sur la proposition d'inscription du retour à 37,5 annuités pour tous dans le programme de la gauche.
Proposition sur laquelle MGB est restée muette.
a écrit :
Buffet : "aujourd'hui, il faut tout reconstruire"
Invitée du t'Chat TF1-Metro-Wanadoo, la tête de liste PCF en Ile-de-France a répondu aux questions des internautes : la fronde des chercheurs, le spectre de l'abstention, la crise de la gauche,... Extraits.
Mis en ligne le 09 mars 2004
Squale : un sondage annonce plus de 50 % d'abstention : qu'avez-vous à dire aux abstentionnistes pour les convaincre d'aller voter ?
Marie-George Buffet : Je comprends le geste des abstentionnistes qui sont déçus et de la droite et de la gauche. Mais il faut aller voter néanmoins pour prendre la parole ensemble dans les institutions, il faut s'en mêler et reprendre courage.
Bernard : de l'avis de tous, jamais une campagne n'a été aussi nulle. Vous faites de la politique depuis des années, vous avez été aux affaires, ministre importante de Lionel Jospin. Pourquoi vous, ou d'autres responsables politiques ne faites pas votre mea culpa devant ce sentiment de vide ? vous ne vous sentez pas un peu responsable ?
Marie-George BUFFET : J'ai fait mon mea culpa parce qu'on a manqué dans le rapport au peuple. On veut reconstruire aujourd'hui quelque chose qui réponde aux attentes dans les cités et ailleurs. J'ai envie de changer les choses mais pas comme on l'a fait mais en tenant compte des avis des gens; il faut que la politique redevienne au peuple et pas seulement aux politiques.
Winky boy : selon vous, l'instauration du vote obligatoire ne serait-il pas la meilleure solution pour enrayer la désaffection des citoyens pour les gens qui les représentent ?
Marie-George BUFFET : Ce serait une solution artificielle. S'il y a de l'abstention, c'est que nous ne sommes pas capables de faire passer des projets qui rassemblent, qui mobilisent. Les jeunes s'intéressent à beaucoup de choses, comme par exemple ceux qui étaient dans la manifestations des chercheurs cet après-midi.
Renaud : pensez-vous réellement que vous êtes en mesure de faire un bon score aux élections régionales quand on voit que le parti communiste n'a même pas atteint la barre des 5% à la dernière présidentielle ?
Marie-George BUFFET : Si on n'a pas atteint les 5 %, c'est qu'on a donné l'impression d'être un parti comme les autres. Donc, aujourd'hui, il faut tout reconstruire et passer la barre des 5 % à ces élections. On nous fait effectivement des reproches.
Jean-claude : pourquoi les communistes ont-ils choisi des stratégies différentes selon les régions ?
Marie-George BUFFET : Il y a des régions où c'est un choix pour lutter contre le FN. C'est pourquoi on a voulu faire en Ile-de-France une liste diversifiée pour être très représentatif de notre électorat.
Valoche : depuis plus de 30 ans, je vote communiste. Or j'ai décidé de voter LCR cette fois-ci. Quand allez-vous vous décider à prendre enfin votre place et ne plus ménager la chêvre et le chou avec les socialistes ?
Marie-George BUFFET : C'est ce que nous avons décidé de faire, suite à la claque que nous avons prise. La gauche et la droite ne sont pas pareilles, il faut combattre la droite. Le constat des dégâts capitalistes me rapproche effectivement d'Arlette Laguiller. Il faut qu'il y ait un rassemblement politique pour lutter contre le gouvernement en place.
Guadeloupe : des centaines de familles vivent depuis plusieurs années dans des conditions "inhumaines" dans la région Ile-de-France. Que faire ?
Marie-George BUFFET : D'abord obtenir des bonnes conditions de logement. On détruit beaucoup de cités sans programme de reconstructions annexes. Nous proposons de créer une agence foncière pour aider les bailleurs de logements sociaux à acheter les terrains. Il faut construire des logements à dimension humaine, avec des services sociaux in situ, un monde associatif présent et faire jouer la solidarité. Il faut aussi créer un pôle bancaire public pour les petites entreprises.
Marie : les chercheurs démissionnent aujourd'hui en bloc, les plans sociaux se multiplient. Pour vous, on est en pleine crise sociale ? y a-t-il une réponse communiste à tout ça ?
Marie-George BUFFET : La réponse est avec les chercheurs eux-mêmes qui demandent que des jeunes chercheurs entre dans la recherche avec un poste stable. Ils ne font pas de "marchandage", comme leur reproche Raffarin. Il faut donner des moyens à la recherche. La gauche a sa responsabilité aussi sur l'état de la recherche en France. On n'a pas voulu faire une réforme sur la fiscalité pour augmenter le budget de l'état. On a même baissé les impôts et on voit bien que ça a profité aux riches.
Guadeloupe : quel est votre programme pour la jeunesse, la formation, l'accompagnement scolaire ?
Marie-George BUFFET : Il faut davantage d'adultes qualifiés pour accompagner les jeunes dans l'école (éducateurs, médecins, infirmières, etc). Il faut fournir des bourses pour que les enfants de familles modestes puissent aller jusqu'au bout de leurs études, jusqu'à l'emploi. Beaucoup de gens issus du privé font de l'argent aujourd'hui sur la formation. Il faut que la région retrouve sa place à ce niveau en imaginant même un partenariat.
Baturinho : regrettez-vous que Robert Hue s'affiche avec François Hollande ?
Marie-George BUFFET : Robert Hue ne fait pas campagne avec François Hollande, il participera juste à un meeting pendant lequel il apportera la voix communiste. Après le 21 avril dernier, on a engagé un débat passionné et maintenant on veut être bien dans nos baskets. On s'est trop positionné par rapport au PS et il faut qu'on retrouve ce caractère militant, que toutes les luttes émancipatrices retrouvent leur vigueur. Nous n'avons pas su gérer notre participation au gouvernement, on s'est peut-être trop institutionnalisé. On a peut-être cherché à faire du faux modernisme et on s'est peut-être un peu trop coulé dans le moule. Encore aujourd'hui, on nous reproche nos positions.
Claudine : Il reste peu de pays à régime communiste dans le monde : Cuba , Corée du Nord ... Seule la Chine, en s'inspirant du libéralisme, semble évoluer . Quel est votre modèle ?
Marie-George BUFFET : Ces pays ne sont pas nos modèles, on a tiré l'enseignement de ce qui s'est passé dans les pays communistes. La référence au communisme n'est pas vraie quand il n'y a pas de démocratie. Ce qui se construit actuellement au Vietnam, au Brésil et en Afrique du Sud est aujourd'hui tout à fait respectable. .
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