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À cette heure ont paru dans la presse les annonces des candidatures LO dans au moins 6 départements :
Dordogne, Mayenne, Indre et Loire, Marne, Cher, Finistère.
(rechercher "lutte ouvrière" sur google)

brève LO, 11 juin a écrit : Front populaire : les illusionnistes s’essayent à un nouveau tour

Les tractations entre appareils de gauche pour sauver leurs sièges aux législatives ont abouti à un accord pour un nouveau Front populaire.

Or le gouvernement de Front populaire de Blum, pas plus que la gauche de Mitterrand, Jospin ou Hollande, n’ont pas protégé le monde du travail du danger que représente l’extrême droite. Aux commandes de l’État des capitalistes, chaque passage au pouvoir la gauche à profondément révulsé les travailleurs qui se sont senti trahis par les faux socialistes et les faux communistes, permettant à l’extrême droite d’apparaître comme la seule force antisystème et de croître.

L’union électorale qui vient d’être conclue sert avant tout à ces banqueroutiers de la gauche à désigner un ennemi pour éviter d’expliquer pourquoi ils ont perdus tant de voix dans la classe ouvrière.

Seul le renversement de la bourgeoisie pourra sauver les travailleurs des fléaux inhérents au capitalisme, dont la menace de la trique d’extrême droite.

brève LO, 11 juin a écrit : Manifestations contre l'extrême droite

Lutte ouvrière participera aux manifestations de ce week-end à l'appel d'une large intersyndicale après la victoire électorale du RN aux européennes et la dissolution de l’Assemblée décidée par Macron.

Si l’arrivée possible du RN au pouvoir est une menace pour les travailleurs, et en premier lieu pour sa fraction d’origine immigrée, les travailleurs ne s’en protégeront pas en s’en remettant à des politiciens de tous bords qui leur vendent du rêve pour se faire élire et qui les trahissent systématiquement en arrivant au pouvoir. Cela vaut aussi pour l’accord conclu sous le nom de « Front populaire ». Depuis 40 ans, les reniements et la politique de la gauche au pouvoir n’ont cessé d’alimenter la montée du RN et des idées réactionnaires.

La seule voie pour les travailleurs est de défendre leurs intérêts par eux-mêmes et de s’organiser sur le terrain de la lutte de classe, contre la classe capitaliste et les politiciens qui se succèdent à son service.

A Paris la manifestation partira de la Place de la République à 14h00

On peut prévoir qu'il y aura une certaine "ambiance" à propos des prises de position de LO, mais ça ne sera vraisemblablement pas pire que le 1er mai 2002.

Je vais nuancer mon propos en précisant :
En 2002 j'avais 18 ans, proche des milieux anarchistes on défilait "Ni Chirac, Ni Le Pen : 3° tour social" coude à coude avec LO mais j'étais pas proche de LO à l'époque.

C'est pire qu'en 2002.
En 2002 notre voix était singulière mais si on se faisait insulter pour nos positions mais on s'attaquait pas aux convictions de "votants".
Les votant allaient voter Chirac "par contrainte", leur discours c'était "on a pas le choix".

En 2024 : on se présente directement en opposition à leurs convictions "le front populaire fait barrage au fascisme", "l'Union de la gauche va nous sauver".

On est pas "l'aiguille dans le pied" de leur conscience politique qui remet en cause leur perception d'un choix "contraint". On est l'ennemi qui désignons clairement le fait de se ranger derrière la bourgeoisie comme une trahison politique. On est plus ceux qui disent "Camarade tu te trompes". On leur dit "T'es un traitre en allant voter pour la bourgeoisie et votre politique ne sera pas mieux que le reste".

En 2002 on s'adressait à leur conscience de classe.
En 2024 c'est parce qu'il n'y a plus de conscience de classe qu'on en est là.
Je redoute que ça devienne bien plus "musclé" que ça n'a été...

En tout cas, quand on survole les réseaux sociaux, on se dit que le milieu des électeurs de gauche est tout aussi crétin et arrogant qu'il y a 22 ans. Aucun progrès, encéphalogramme plat.

J'ai vu tout à l'heure la vidéo d'une jeune militante du NPA-R, qui se fait huer lors d'une intervention au micro à la fin de la manifestation contre l'extrême droite à Nantes le 10 juin. Un lien : https://www.instagram.com/reel/C8FMrORi ... l1ZTU2bTY4

BBoutanche a écrit :Je redoute que ça devienne bien plus "musclé" que ça n'a été...

Après tout, s'ils veulent remettre sur le marché la vieille marque "Front populaire", pourquoi ne ressusciteraient-ils pas aussi les méthodes staliniennes ?

Byrrh a écrit :le milieu des électeurs de gauche est tout aussi crétin et arrogant qu'il y a 22 ans.

Même s'ils ne visaient plutôt que la majorité du milieu militant de gauche, ces mots seraient- un peu - exagérés.

Évidemment, il faut rester stoïque.

Parfois, on a du mal :

BBoutanche a écrit :On leur dit "T'es un traitre en allant voter pour la bourgeoisie et votre politique ne sera pas mieux que le reste".

Mais non, qui dit ça ?
Plutôt : "Ils te demandent tous de trahir tes intérêts de travailleurs - ou les intérêts des travailleurs - en te rangeant derrière des politiciens qui ont été, sont ou seront paillassons des exploiteurs".

Quant à la conscience de classe, elle est certes bien faible, mais pourquoi se désespérer en idéalisant les périodes précédentes ? Il y a eu les "à gauche, toute" et "100% à gauche" de la LCR, qui sonnaient moins bien que "votons le plus à gauche possible" de LO. Mais même ça, était-ce un appel à la conscience de classe ? C'était un appel aux sentiments du milieu PCF, dont la conscience de classe était bien embrumée par des décennies de stalinisme, de patriotisme tricolore, de pacifisme bêlant et j'en passe...

L'effet de sidération est quand même moins fort qu'en 2002 et je trouve qu'il n'y a pas la même pression qu'à l'époque. J'ai quand même eu des discussions sur les responsabilités des politiques de la gauche dans ce qui arrive sans me faire insulter, ce qui était quasi impossible en 2002, même dans le milieu qu'on fréquentait suite aux municipales (qui nous ont presque tous quitté à ce moment là) .
On en reparlera après les manifs de ce week-end, à voir si on se fera cracher dessus ou pas, et si toute la gauche beuglera la Marseillaise pour couvrir notre Internationale.

Lundi j’ai fait une intervention à la sono à un rassemblement sur l’axe « combattre l’extrême droite, c’est dans les luttes et pas dans les urnes » et dénonçant la gauche au gouvernement depuis… 1936 jusqu’à Hollande. Les militants LFI faisaient la gueule, mais l’assistance (plusieurs centaines de personnes) écoutait apparemment attentivement et je n’ai pas été hué ni sifflé (pas applaudi non plus, c’est vrai). Bien sûr c’était un rassemblement de jeunes et ce week-end avec le milieu de gauche politique et syndical, ça risque de ne pas être la même ambiance… Et la pression pro-union de la gauche ne peut que monter avec l’approche du vote, mais en tout cas pour le moment, ce n’est pas vraiment l’ambiance de 2002 d’après ce que je ressens dans mon coin.