Florilège de bêtises autour de la fête...
Publié : 29 Mai 2023, 22:07
Le Point a écrit :Nous avons testé pour vous : la fête de Lutte ouvrière
REPORTAGE. Chaque année, à la fête de Lutte ouvrière, les prolétaires (et les bourgeois) de tous les pays s’unissent à Presles, dans le Val-d’Oise. « Le Point » y était.
Par Sébastien Schneegans
La fête de Lutte ouvrière est un monde à part. Un monde parfaitement binaire, où s'opposent exploitants et exploités, bourgeois et prolétaires, oppresseurs et opprimés. Il faut un peu de bonne volonté - et de patience –, pour abandonner, l'espace d'une journée, la nuance et l'esprit de mesure, mais on s'habitue assez rapidement à ce schéma d'une simplicité enfantine.
Les enfants, d'ailleurs, s'y font tout de suite. « J'ai buté Macron ! » claironne ainsi un enfant de six ans, qui s'enorgueillit d'avoir renversé une caricature à l'effigie d'Emmanuel Macron grâce à une catapulte. Une fillette, juste avant lui, avait « dégommé » Gérald Darmanin et Élisabeth Borne, sous le regard attendri de son père, qui confessait à haute voix n'avoir « jamais été aussi fier » d'elle. Sa fille a pourtant loupé Geoffroy Roux de Bézieux, Marine Le Pen et Bernard Arnault, « oppresseur » en chef. Elle retentera sa chance.
« Luttes de classes et démocratie »
Dans le parc de l'imposant château de Bellevue, à Presles (Val-d'Oise), chacun se prend à rêver du grand soir. C'est l'union annuelle des « prolétaires » de tous les pays (Belgique, Espagne, Allemagne, etc.). Enfin, à une nuance près : seuls les « prolétaires » qui sont en mesure de s'acquitter de la modique somme de 25 euros peuvent se joindre aux festivités…
Depuis la première édition, en 1981, le Carrousel de la connaissance est l'attraction phare de la fête. On y projette plusieurs films sur un thème choisi ; cette année, c'était « Luttes de classes et démocratie ». On y apprend, par exemple, que la démocratie athénienne n'était pas vraiment une démocratie et que la démocratie, aujourd'hui, n'est qu'un mythe, un « paravent derrière lequel se cachent les exploitants ». Il fallait y penser. La Commune de Paris et la révolution d'Octobre 1917 sont, sans surprise, encensées – il s'agit là, comprenez-vous, de « vraies démocraties ».
En prenant l'air, après cinquante longues minutes, on assiste à la première conférence de la journée, intitulée « Pourquoi la Chine n'est pas impérialiste ». Fidèle au schéma gentils/méchants, l'intervenante explique doctement qu'il y aurait, d'un côté, la Chine, bienveillante et soucieuse de la prospérité de tous les pays du monde et, de l'autre, les États-Unis, impérialistes, et l'Occident colonial. Il n'y a d'ailleurs, assure-t-elle avec aplomb, « que de petits capitalistes en Chine ».
Les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent Xiomi), ces géants de l'Internet chinois qui représentent l'équivalent des Gafam, Huawei et BYD, le leader chinois des voitures électriques, sont sans doute, à ses yeux, des PME. Et la « chercheuse », dont on a cherché, en vain, à connaître le nom, d'ajouter, sans rire, que « les entreprises chinoises ne sont pas motivées par la recherche du profit ». On se pince. Personne, dans l'auditoire, ne semble être surpris par ces inepties. Ils doivent s'y être habitués.
« Bourgeois révolutionnaires »
Après tout, ce même auditoire ira sans doute assister à une autre conférence, prévue dimanche à 21 heures : « Ukraine : non à l'Otan en Ukraine, non au retrait des troupes russes ». Lorsqu'on l'interroge sur ce sujet, Pierre, militant trotskiste en Belgique, nous sert le discours du Kremlin : les responsabilités seraient partagées et l'Occident l'aurait bien cherché. Nous abrégeons la discussion.
On ne peut s'empêcher d'imaginer ce que Léon Trotski, qui a inspiré la création de Lutte ouvrière – LO, pour les habitués –, et dont le souvenir est convoqué à chaque allée, aurait pensé de tout cela. Cette fête, d'ailleurs, ressemble-t-elle aux idées que le penseur de la « révolution permanente » défendait avant d'être assassiné à Mexico, le 21 août 1940 ? Il est permis d'en douter.
En se baladant dans les allées du parc, il est frappant d'observer que l'on croise davantage de jeunes « bourgeois » que de militants trotskistes historiques. Ils correspondent exactement au profil des « bourgeois mélenchonistes » si bien décrits par Saïd Mahrane – ceux avec lesquels nous avons échangé votent effectivement plutôt pour Jean-Luc Mélenchon que pour Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière à la dernière élection présidentielle.
Droit à la « paresse »
Ils jouissent des avantages du capitalisme honni et prétendent rompre avec « l'ultralibéralisme », bien qu'ils en soient les fidèles promoteurs. Ils sont venus en car de Paris, consomment abondamment sur place et se prennent en « selfie » devant le portrait de Karl Marx, avec leur iPhone dernier cri. D'autres, conquis par le cadre champêtre de Presles, s'achètent quelques pots de fleurs. L'un d'eux s'interroge même à haute voix : « Ils n'ont pas Uber Eats ici ? ! » « Mais non, on est à 30 kilomètres de Paris, il n'y a rien ici ! » lui répond un « camarade ». Cela ne s'invente pas.
Un autre exemple est révélateur. Dans la librairie du château, l'un des ouvrages de Paul Lafargue, journaliste, essayiste et gendre de Marx, trône sur l'un des étals : Le Droit à la paresse. C'est précisément ce qui rebute les travailleurs des classes populaires, pour lesquels la « paresse » n'est pas une option. Tout renvoie, en somme, à cette contradiction évidente entre la cause – le communisme – et le statut social de ceux qui prétendent la défendre. Mais qu'importe.
Cette fête offre un shot d'adrénaline annuel à ces « bourgeois révolutionnaires » qui, le soir venu, retrouveront les quartiers bobos de la capitale. Tout ce beau monde se quitte en chantant « L'Internationale » dans le car. En rentrant, ils soulageront probablement leur faim en commandant quelque chose sur Uber Eats. Que dirait Trotski…
Le Figaro a écrit :Européennes en 2024 : la Nupes ne peut être «une perspective», estime Nathalie Arthaud
La porte-parole de Lutte Ouvrière considère que son parti se «singularise par rapport aux autres partis de gauche», contrairement au «Parti communiste s'appelle certes encore communiste» mais qui «n'a pas pour objectif de renverser le capitalisme».
La porte-parole du parti Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, a jugé samedi que l'alliance de gauche Nupes «ne peut pas être une perspective», égratignant au passage le Parti communiste qui n'est plus «révolutionnaire». «Je ne sais même pas si la Nupes va tenir jusqu'à la prochaine présidentielle» en 2027, a déclaré l'ex-candidate à l'Élysée dans un entretien à l'AFP, à l'occasion de la fête annuelle de son parti, jusqu'à lundi à Presles (Val d'Oise).
«L'union de la gauche n'est pas une nouveauté. Le monde du travail l'a déjà subie avec Mitterrand qui avait suscité des espoirs qu'aujourd'hui la Nupes est loin de susciter. À l’époque ces espoirs se sont brisés sur la politique de rigueur de Mitterrand», a appuyé la dirigeante trotskiste. Défendant «des perspectives communistes et révolutionnaires», Nathalie Arthaud a estimé que son parti se «singularise par rapport aux autres partis de gauche». «Le Parti communiste s'appelle certes encore communiste, mais il n'a pas pour objectif de renverser le capitalisme. Fabien Roussel (son numéro un, NDLR) a pour objectif de remplacer Emmanuel Macron au pouvoir», a-t-elle taclé.
Pour la prochaine échéance électorale des européennes en 2024, Nathalie Arthaud explique que «si nous sommes présents», ce sera pour défendre «le monde du travail» et aussi «changer, transformer cette société qui nous plonge dans les crises et qui nous mène à la guerre». Estimant les mobilisations contre la réforme des retraites comme un «moment important», Nathalie Arthaud espère «des centaines de milliers de personnes dans la rue» le 6 juin pour la prochaine journée d'action à l'appel de l'intersyndicale.
Lutte ouvrière sera mobilisé «pour dire et redire que notre opposition est intacte, ça ne passe pas et nous ne nous avouons pas vaincus». L'Assemblée nationale doit examiner deux jours après une proposition de loi d'abrogation de la réforme.
Atlantico a écrit :Le verdict est couru d’avance !
Et Nathalie Arthaud fait le procès du traître Fabien Roussel
Nous nous refusons à la défendre.
Benoît Rayski
Nathalie Arthaud est à la tête d’un tout petit machin appelé Lutte ouvrière. Ce parti se dévoue pour l’avenir du prolétariat.
Et si Lutte ouvrière est resté un groupe isolé et minable, c’est la faute des médias qui, vendus au grand capital, font le silence autour du parti de Nathalie Arthaud. Un infâme complot alors que Lutte ouvrière représente l’avenir de l’humanité.
Sur sa route difficile et complexe, Lutte ouvrière a vu se dresser un adversaire sournois et retors surnommé Fabien Roussel !
À son propos, Nathalie Arthaud a déclaré : « Il dit qu’il est communiste mais il ne fait rien pour renverser le capitalisme ! » Un crime inexpiable.
Procès donc a été intenté au traître Fabien Roussel. Avec Nathalie Arthaud, dans le rôle du procureur. « Accusé, levez-vous ! » Fabien Roussel se lève. « Votre nom et votre emploi ? » « Fabien Roussel, chef du Parti communiste ».
Fureur du procureur. « Chacal puant, vous n’avez pas le droit d’utiliser le bon mot de communiste. » Fabien Roussel baisse la tête.
Et le réquisitoire se poursuit sous les applaudissements de la classe ouvrière qui remplit la salle. « Accusé, est-il exact que vous avez touché de l’argent de Bernard Arnault ? » Réponse de Roussel : « Oui j’avoue ».
« Accusé, reconnaissez-vous que vous avez fait des croisières sur le yacht de Vincent Bolloré ? » « Oui, j’avoue », dit Fabien Roussel. « Vous êtes une vipère lubrique », hurle Nathalie Arthaud. « Oui », répond l’accusé.
Et maintenant vient le crime des crimes, celui qui mérite le châtiment suprême : « Vous avez, pour plaire aux requins de la finance, déclaré que vous aimiez la viande et les fromages français. » « Oui, je l’avoue », dit l’accusé.
Pour ce crime et pour tous les autres, une seule peine s’impose : une balle dans la nuque ? C’est ainsi que Nathalie Arthaud restera seule pour « renverser le capitalisme ».