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Martinique : première journée de grève générale17 novembre 2021, dans le journal de
Lutte Ouvrière n° 2781
Par Marianne Tibus
https://journal.lutte-ouvriere.org/2021 ... 88302.htmlPlusieurs centaines de salariés ont répondu à l’appel à la grève générale lancé par deux centrales syndicales de Martinique, la CGTM et la CDMT, lundi 15 novembre, contre l’obligation vaccinale, le passe sanitaire et les sanctions visant les non-vaccinés.
Dimanche 14 novembre, les ministres des Outre-mer et de la Santé ont fait savoir qu’ils reportaient la date limite de la vaccination complète des soignants en Martinique au 31 décembre, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire dans le territoire. Quant aux suspensions de contrats déjà mises en œuvre par certains employeurs zélés, elles sont annulées à compter du lundi 15 novembre. C’est un premier recul du gouvernement. Mais pour les soignants et ceux qui ne veulent pas être vaccinés, et plus généralement pour tous ceux qui, vaccinés ou non-vaccinés, refusent d’être mis au pas, ce recul est insuffisant.
Le gouvernement prétend appliquer les préconisations de sa délégation de médiateurs. Or, ces derniers sont restés quinze jours en Martinique sans jamais rencontrer les membres de l’intersyndicale. La réalité est que ce premier recul est le résultat des mobilisations et de la détermination des salariés : ceux des hôpitaux, des Ehpad, des aides à domicile, des employés de pharmacie, des pompiers, des infirmiers libéraux et de tous ceux qui, avec l’intersyndicale de la santé, ont soutenu leurs actions.
Le 15 novembre, des délégations de travailleurs, employés territoriaux, employés de pharmacie et autres, se sont donc retrouvées aux alentours de la Pointe-des-Grives et du port à Fort-de-France pour s’adresser aux dockers. D’autres ont fait le siège de l’Agence régionale de santé (ARS) située non loin. À ces manifestations se sont ajoutées celles des pompiers et de l’intersyndicale de la santé qui avaient aussi appelé à plusieurs opérations Molokoy (escargot) et à un rassemblement devant l’ARS. Lors de cette grève, au refus de l’autoritarisme du gouvernement se sont ajoutées des revendications telles que l’augmentation des salaires pour faire face aux hausses de prix incessantes.
D’ores et déjà, les travailleurs et leurs syndicats, l’intersyndicale de la santé, les principales centrales syndicales de salariés et de nombreux syndicats professionnels tels que ceux des taxis collectifs, des artisans, ou encore des pêcheurs, ont décidé de déposer un nouveau préavis de grève générale à partir du 22 novembre. Ils sont décidés à organiser une riposte contre les effets néfastes de la loi sanitaire du 5 août.
Alors, si les mobilisations s’amplifient, si les salariés des autres secteurs, tous concernés aussi, rejoignent les travailleurs de la santé comme l’ont fait les employés territoriaux le 15 novembre, dans la lutte et par la grève, il est possible de transformer le recul du gouvernement en retrait définitif de ces mesures de mise au pas des travailleurs.
Guadeloupe : la colère monte17 novembre 2021, dans le journal
Lutte Ouvrière n° 2781
Par Pierre Jean-Christophe
https://journal.lutte-ouvriere.org/2021 ... 88301.htmlLundi 15 novembre, des barrages routiers ont été organisés en de nombreux points de la Guadeloupe. C’est en effet à cette date que les décisions de suspension de travailleurs de la santé refusant de se vacciner deviennent effectives. Plusieurs centaines sont concernés.
Ces actions avaient été annoncées par le regroupement des syndicats et organisations politiques lors d’une conférence de presse vendredi 12 novembre. Ce que la presse locale appelle LKP est en fait le regroupement de près d’une trentaine d’organisations syndicales et politiques, dont l’UGTG, FO, la CGTG, FSU, Combat ouvrier. Elles manifestent depuis la mi-juillet contre la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale assortie de sanctions graves contre les travailleurs. Une partie des pompiers, eux aussi soumis à la loi du 5 août se sont joints depuis le début à la mobilisation. Ces organisations avaient appelé à la grève générale reconductible à partir du 15 novembre.
Samedi 13 novembre, ils étaient 2 000 à manifester et à bloquer les ronds-points de Perrin aux Abymes et le dernier rond-point avant l’accès à l’aéroport Pôle Caraïbes.
Une partie des travailleurs de la santé est en grève, dans une vingtaine d’hôpitaux et d’établissements. Les piquets de grève les plus importants sont ceux du CHU de Pointe-à-Pitre-Abymes et de l’hôpital de Basse-Terre.
Dans l’hôtellerie, une centaine de travailleurs salariés des hôtels les plus importants de l’île ont élu un comité de lutte et sont prêts à entrer en grève si on leur impose le schéma vaccinal pour travailler. Ils se déclarent solidaires de ceux de la santé en lutte. Ils réclament aussi des augmentations de salaire face à la hausse des prix. Les travailleurs d’Arcelormittal sont en grève depuis plus de deux mois contre un patron méprisant qu’ils ne supportent plus. Les pompistes de quelques stations-service ont fait grève le 15 novembre. Ils réclament le respect de leur convention collective en plus de l’arrêt des sanctions contre les travailleurs de la santé.
Les syndicats d’enseignants, en particulier la FSU, ont appelé à la grève à compter du mardi 16 novembre et à un rassemblement devant le rectorat. Ils protestent contre les menaces de suspension visant certaines catégories de travailleurs : psychologues, et infirmiers et assistants scolaires.
Pour l’instant, la grève n’a touché que ces secteurs-là. Ce qui a été plus spectaculaire, ce sont les barrages routiers élevés par les différents syndicats et les échauffourées entre travailleurs et policiers sur les barrages. À Morne-à-l’Eau, sur leur piquet de grève et barrage, les pompiers ont braqué leur lance à incendie sur les forces de police lorsque ces dernières sont intervenues. Aux abords du piquet de grève de la clinique Espérance aux Abymes, la police est intervenue brutalement. Le délégué syndical CGTG de la clinique et un militant de l’UGTG ont été interpellés violemment et menottés, puis ils ont été emmenés dans les locaux de la police en fin de matinée. Aussitôt, plusieurs centaines de travailleurs grévistes et militants se sont rassemblés devant le commissariat de Pointe-à-Pitre–Abymes. Les deux militants, sortis des locaux vers 17 heures, devront comparaître en avril pour rébellion.
Mardi 16 novembre, très tôt le matin, de nouveaux barrages ont été érigés, en divers lieux, notamment à Gosier devant le casino sur « la route des hôtels. » Au rond-point de Perrin aux Abymes, les pompiers ont élevé de nouveau leur barrage. D’autres barrages ont été élevés en d’autres lieux de l’île, notamment à Pointe-Noire au lieu-dit Mahault. Les différents dirigeants syndicaux ont multiplié les appels à la grève générale et aux barrages contre les sanctions consécutives à la loi du 5 août, et aussi contre la hausse vertigineuse des prix de consommation courante et de l’essence. Certains d’entre eux réclament des augmentations des salaires, des pensions et des minima sociaux. D’autres appellent à bloquer toute l’île et en appellent à l’ensemble des travailleurs et de la population.
En menaçant de priver d’emploi et de salaires les travailleurs qui refusent de se faire vacciner, Macron et son gouvernement, commis des capitalistes, se sont comportés en incendiaires, provoquant la colère justifiée de milliers de travailleurs, vaccinés ou non.
Guadeloupe : la colère monteBrève de
Lutte Ouvrière20/11/2021
https://www.lutte-ouvriere.org/breves/g ... 88826.htmlDevant le refus de l'État d'abandonner ou suspendre l'obligation vaccinale et le passe sanitaire, devant la répression violente, la colère monte en Guadeloupe et s'exprime, en particulier par des barrages.
Des centaines de travailleurs suspendus ne reçoivent plus de salaire, d'autres sont au chômage sans perspective. Les multiples difficultés auxquelles fait face la population avec la hausse des prix, les denrées de mauvaise qualité imposées par l'industrie agro-alimentaire ou les coupures d'eau, ainsi que les relents colonialistes des autorités, exacerbent les tensions.
La population n'accepte pas de se laisser faire et la lutte s'amplifie.
Fraternellement,
GdM