Cet article du Monde est bien crapuleux.
a écrit :L'histoire sonne comme un avertissement. Au moment où patronat et syndicats sont appelés par François Hollande à trouver un "compromis historique " sur la compétitivité et l'emploi, des négociations du même ordre viennent d'échouer lamentablement chez Arkema, le champion français de la chimie.
Résultat : faute d'accord, c'est en Chine ou aux Etats-Unis que le groupe va sans doute effectuer l'investissement qu'il projetait en France. Un gâchis emblématique des blocages français.
Tout avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices. Il y a plus d'un an, Arkema décide d'investir 70 millions d'euros à Pierre-Bénite, dans le Rhône, pour y augmenter sa production de polymères. "Je pensais que le personnel allait m'embrasser !", raconte Michel Delaborde, le directeur général de la filiale française.
Douche froide. Au lieu de la liesse attendue, les salariés se mettent en grève. Bien sûr, ils sont favorables à l'investissement qui doit aider Pierre-Bénite à juguler ses pertes. D'autant que le projet devrait bénéficier par ricochet au site de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), qui fabrique la matière première utilisée à Pierre-Bénite. Après tant d'années de restructuration, l'avenir semble enfin se dégager pour ces deux usines.
ARKEMA VEUT INVESTIR EN FRANCE
Mais voilà. Le projet implique aussi la disparition d'une trentaine d'emplois à Saint-Auban. En outre, la direction prévoit de revoir l'organisation de Pierre-Bénite, à effectif constant. "Loin de créer des emplois, cet investissement aurait alourdi la charge de travail, et réduit la rémunération de certains salariés, car il y aurait eu moins d'heures supplémentaires", critique Nicolas Avinin, responsable CGT de Pierre-Bénite.
Devant la grogne, Arkema suspend son projet et menace de le réaliser ailleurs : "Pour nous, ce serait plus rapide et rentable de construire cette unité en Chine ou aux Etats-Unis."
Puis les discussions repartent. Au prix de quelques concessions, la direction obtient l'appui de la CFDT, de la CGC-CFE, et même de la CGT de Saint-Auban. Les premiers millions d'euros de l'investissement sont alors engagés.
Victoire ? Non, car à Pierre-Bénite, la CGT n'accepte toujours pas la remise à plat des structures. Pendant quinze jours, quelques dizaines de militants font grève, et paralysent la production.
Pour la direction, c'en est trop. Jeudi 15 novembre, elle retire officiellement le projet. "La CGT de Pierre-Bénite le refuse depuis un an, et on ne peut rien construire sans l'adhésion du personnel", se justifie M. Delaborde.
De quoi désespérer Gérard Staes, le responsable CFDT d'Arkema : "Pour une fois qu'un industriel veut investir en France, voilà que trente personnes font tout capoter !" A Paris, la négociation nationale sur le marché du travail sera-t-elle plus fructueuse ?
Denis Cosnard
Le pauvre Arkema, premier chimiste du pays, ancienne filiale d'Elf puis de Total et, entre autres maison-mère d'AZF, nous joue une mauvaise comédie. Ainsi, après avoir fermé ateliers et usines, en en faisant pété une en passant, avec trente morts, nous la joue victime parce que "quelques salariés" et la CGT n'accepteraient pas une "remise à plat des structures".
Si quelques dizaines de salariés peuvent paralyser la production, c'est bien parce que la chimie a supprimé tellement d'emplois que les usines sont désertes. Des gains de productivité faramineux, et pas du fait seulement de l'automatisation, mais aussi au détriment de la sécurité, avec des horaires de merde et de la sous-traitance qui doit fermer sa gueule. Ca émarge à combien un aboyeur au Monde ?
Et le journaliste laquais n'a même pas besoin de conclure, un bon bureaucrate le fait pour lui. C'est Delaborde qui peut embrasser ses commis.