Maurice Lévy de Publicis, un patron moral

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Message par Zorglub » 27 Mars 2012, 23:28

Maurice Lévy, patron de Publicis, une des grosses boîtes de publicité, est aussi président de l'AFEP, Association française des entreprises privées, lobby réunissant les plus grandes sociétés du pays, entre autres, celles du CAC40.

Ce monsieur, le cœur sur la main, a signé la pétition des riches qui veulent payer plus d'impôts et à renoncer à son salaire fixe de 2012 : 900 000 €...
Le Monde lui a très généreusement offert une tribune pour qu'il défende cette courageuse position.

Sauf qu'un document de Publicis indique que ce patron philanthrope va toucher 16 M€ cette année au titre de "rémunération différée" conditionnée à des objectifs financiers.

C'est sans compter que cette année encore le plafond de sa rémunération variable va passer de 2,7 à 5 M€ et que le monsieur partira à 75 ans avec une "prime de non-concurrence" de 5,4 M€.

D'après le blog Pertes & profits d'un journaliste du Monde
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Message par Zorglub » 03 Avr 2012, 17:06

Ce patron n'assume pas d'être bonimenteur, il lui faut l'agrément forcé de ses salariés qu'il a escroqués.

a écrit :CORPORATE – Les salariés de Publicis sommés de soutenir leur patron

Quelques jours après la révélation par La Tribune – et la polémique – sur le bonus de 16 millions d'euros promis par Publicis à son président du directoire, Maurice Lévy, les responsables de l'agence sont passés à l'offensive. Ainsi, rapporte Rue89, les managers du groupe de communication ont demandé aux salariés de signer une pétition pour soutenir M. Lévy et justifier sa rémunération.

Citant le témoignage d'un employé dont le prénom a été modifié, le site raconte  le "drôle de ballet" qui s'est joué, fin mars, dans les bureaux du groupe. "Tout le monde est convoqué dans les bureaux, par groupe client, deux par deux, ou individuellement", explique cet employé. Une fois son tour venu, il se voit expliquer par son responsable : "Publicis en est là grâce à 'Maurice', que ce n’est pas un profiteur mais un vrai entrepreneur, que sa rémunération n’est que justice, que la polémique actuelle n’a pas lieu d’être."

Arthur Sadoun, qui dirige Publicis France et Publicis Conseil, a démenti l’existence d’une "pétition". Il a toutefois souligné l’existence d’"un mouvement de sympathie spontané et assez profond" des salariés envers M. Lévy, affirmant que ce dernier "a reçu des e-mails de soutien de l'interne et des CE".
De son côté, la CGT Info-Com’ a fait état, ce lundi, de plusieurs plaintes : "Nous avons écho de pressions sur certains salariés afin qu’ils signent une 'pétition' ou un texte de soutien au PDG et son bonus. Une curieuse démarche pour tenter de justifier l’injustifiable, alors que les salariés ne bénéficient plus d’augmentation collective depuis plusieurs années."

Quoi qu'il en soit, les salariés interrogés par Rue89 dénoncent "une ambiance malsaine" et n'hésitent pas à parler d'une "chasse aux salariés" qui n’ont pas signé.


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Message par Zorglub » 22 Avr 2012, 17:20

Et pour faire bonne mesure, le très juste petit article de LO (2281) :
a écrit :Rémunérations de PDG : l'arbre et la forêt

Mardi 10 avril, une centaine de salariés ont manifesté devant le siège parisien de Publicis, pour protester contre le bonus de 16 millions que le conseil d'administration du groupe publicitaire a attribué fin mars à son PDG, Maurice Lévy.

Les médias ont donc un peu reparlé de ce gros lot scandaleux. Certains l'ont parfois comparé à ce que touchent les salariés du groupe Publicis, telle cette salariée d'une de ses filiales, venue manifester, qui « gagne 1 400 euros net par mois, prime d'ancienneté comprise ».

Du coup, le PDG de Publicis, qui se tenait coi depuis des semaines, a décidé de se justifier face aux médias, en mettant en cause une « polémique » qui aurait, selon lui, pour but « d'abîmer un travail exemplaire, une entreprise formidable et un patron (...) qui s'est toujours conduit de manière exemplaire ».

Ce monsieur formidable, exemplaire, et modeste faudrait-il ajouter, s'était récemment déclaré prêt, avec une quinzaine de ses pareils, à payer plus d'impôts. Avec ce qu'il vient de toucher, il en a certes amplement les moyens. Il l'a d'ailleurs reconnu sur RTL : « C'est vrai que c'est beaucoup d'argent et que cela peut être choquant » a-t-il dit, ajoutant dans la foulée : « Mais c'est de l'argent gagné sur la réussite, réussite dont je suis extraordinairement fier (...) pour mon pays, pour mon entreprise, pour mes actionnaires. »

La réussite en question -- le chiffre d'affaires de Publicis a été multiplié par 40 en quinze ans -- ses salariés y sont pour beaucoup, même si, en bon PDG, il n'en parle pas. En revanche, il n'oublie pas de saluer ses actionnaires, en indiquant au passage que les 16 millions qu'ils lui ont accordés sont finalement peu de chose. Cela fait « un peu moins d'un demi-centime par euro gagné » par ces mêmes actionnaires, a-t-il précisé.

Autrement dit, quand ce PDG reçoit 16 millions, une somme énorme pour des salariés puisque vingt travailleurs payés au smic ne gagneront pas autant en toute une vie de travail, ses actionnaires, eux, ont empoché plus de deux cents fois plus que lui !

Cela, même les médias qui ont fait leur titre sur le « bonus doré » du PDG de Publicis se sont abstenus d'en parler. Après tout, si les PDG sont (très) bien payés, c'est aussi pour occuper le devant de la scène, et au besoin faire écran devant ceux qui doivent rester dans l'ombre : leurs propres patrons, les détenteurs du capital.

Pierre LAFFITTE
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