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Message Publié : 23 Jan 2011, 12:08
par Zelda
Ils l'ont enfin passée officiellement, leur mesure dégoûtante. En lycée pro, cela fait 15 ans qu'on entend ces menaces stupides brandies par des proviseurs ou des profs réacs.
Maintenant, ils auront la loi pour eux, ces réacs-là.
En lycée pro, si on sucre les allocs de 15% des parents d'élèves, on ne réconciliera bien évidemment pas les élèves absentéistes avec l'école, on rendra les parents juste désespérés avec ce que j'appelle une double peine. Ils seront censés faire quoi les parents ? Rendre leurs ados en crise ? à qui ? au couple Sarkozy ???
Les profs assisteront en plus de tout le reste à des sketches déchirants d'ados qui les supplieront de tricher sur les absences pour ne pas voir leurs allocs sucrées et ne pas "se faire tuer par leur père".
Indiscutablement, ça tirera encore vers le bas l'intérêt de leur métier.

Un article du nouvel obs sur la publication au Journal officiel :
a écrit :Absentéisme : la suspension des allocations familiales publiée au JO

Le décret permet de suspendre ou de supprimer les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire. Ce projet loi initié par Eric Ciotti (UMP) est vivement dénoncé à gauche.

Selon une étude du ministère de l'Education nationale, 7% des élèves des collèges et lycées ont été touchés par l'absentéisme scolaire en 2007-2008 : 15% des élèves de lycées professionnels, 6% dans les lycées d'enseignement général, 3% des collégiens.

Le décret qui permet de suspendre ou de supprimer les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire est paru ce dimanche 23 janvier au Journal officiel. Ce décret découle de la proposition de loi du député UMP Eric Ciotti qui avait été adoptée le 29 juin par l'Assemblée nationale puis votée dans les mêmes termes le 15 septembre par le Sénat.

Le projet de loi, dénoncé par la gauche, les principaux syndicats d'enseignants et la première fédération de parents d'élèves, la FCPE, répondait à un voeu exprimé à de nombreuses reprises par Nicolas Sarkozy pour lutter contre l'absentéisme scolaire.


Rétablissement rétroactif

Cette proposition de loi réactive une mesure prévue depuis 1959 puis supprimée et rétablie par la loi de 2006 relative au contrat de responsabilité parentale (CRP), mais rarement appliquée. Le texte propose que ce ne soit plus le Conseil général mais l'inspecteur d'académie qui demande à la caisse d'allocations familiales de suspendre les versements. Le dispositif propose une riposte graduée. En cas d'absence de plus de quatre demi-journées dans le mois, le chef d'établissement devra alerter l'inspection d'académie qui convoquera la famille. Après cet avertissement, l'inspecteur d'académie proposera aux parents et à l'enfant une aide d'accompagnement scolaire et social.

Si les absences persistent, l'inspecteur devra prévenir la caisse d'allocations familiales qui arrêtera le versement des allocations. Les versements seront rétablis lorsque l'assiduité de l'enfant aura pu être constatée pendant un mois. Le rétablissement de l'allocation sera rétroactif "sauf dans le cas où, depuis l'absence ayant donné lieu à la suspension, une ou plusieurs nouvelles absences de quatre demi-journées par mois sans motif légitime ou excuse valable ont été constatées".


edit : un commentaire bien vu chez les lecteurs du nouvel Obs :

"La même loi pour nos députés et sénateurs svp !!!" Et toc, blague à faire circuler en salle des profs.

Message Publié : 23 Jan 2011, 17:22
par kaïre
:headonwall: Et aussi, un bon moyen pour empêcher les élèves de faire grève ! 4 demi journées par mois, ce n'est vraiment rien.

CPE, 2008, dernièrement les retraites, ils ont manqué beaucoup plus.

Avant, ils étaient sanctionnés par l'administration, certains profs en conseil de classe, devaient signer des engagements à ne plus être absents sous peine d'exclusion ; maintenant, en plus de tout ça, les parents vont aussi payer.

Même s'ils sympathisent avec les mouvements, pas sûr qu'ils acceptent que leurs gamins aillent manifester et bloquent leur bahut.

Message Publié : 23 Jan 2011, 21:13
par rudy
Et si c'est le prof qui n'est pas remplacé, Le principal ou le proviseur peut dénoncer le ministre qui supprime les postes, et demander à l'état qu'il lui supprime l'équivalent des allocations familiales des familles sur ses indemnités ? :headonwall:

Message Publié : 23 Jan 2011, 22:48
par Valiere
ce sont des remarques judicieuses...Maintenant il faut résister tout en demandant l'abrogation de cette loi

Message Publié : 24 Fév 2011, 01:55
par llaima
Ca va être du beau avec cette loi, déjà qu'on nous met pas mal la pression pour remplir les bulletins d'absences avec des menaces sur notre responsabilité juridique si on oublie de noter les absents(chose qui m'arrive trois fois par semaines au moins)... Maintenant en plus on risque si on le fait de faire sucrer les allocs des familles!!!!! Je risque encore d'oublier plus souvent!!!
N'importe quoi cette loi mais je crois que certains de mes collègues apprécient vu leurs discours en général
Seul point rassurant: je ne pense pas que l'administration de mon lycée fasse suivre à l'inspection et je sais qu'ils sont assez tolérant sur les justifications où "raisons familiale" suffit même pour partir en vacances... mais là où il y a des chefs d'établissements ou des administrations très dures je crains le pire surtout que ces familles modestes manquant souvent de relations auront du mal à obtenir des certificats médicaux de complaisance. Loi pourrie qui j'espère ne s'appliquera pas en réalité!

Message Publié : 25 Fév 2011, 11:16
par Valiere
il faut imposer l'abrogation de cette loi et déjà empêcher son application
maintenant sur cette question il y a quelques interrogations :
- comment mettre en place un non retour nominatif des absents ?
- comment interpeller les INSPECTEURS D'CADEMIE ?
- les CA des CAF pourront elles s'opposer à l'application de cette loi ?
Certains CA ont une direction CGT ou FO ....

Message Publié : 25 Fév 2011, 17:39
par Tovaritch75
(Valiere @ vendredi 25 février 2011 à 11:16 a écrit : il faut imposer l'abrogation de cette loi et déjà empêcher son application
maintenant sur cette question il y a quelques interrogations :
- comment mettre en place un non retour nominatif des absents ?
- comment interpeller les INSPECTEURS D'CADEMIE ?
- les CA des CAF pourront elles s'opposer à l'application de cette loi ?
Certains CA ont une direction CGT ou FO ....
Ca me paraît un peu étrange de donner plus de temps à combattre cette loi plutôt que de se battre pour que simplement ces gamins aillent à l'école...

Message Publié : 25 Fév 2011, 18:21
par yannalan
Refus de signaler des absents ça peut mener loin, suppose que le gamin ou la gamine subisse des violences familiales et que les parents veuillent pas le montrer tant qu'il a ses bleus...
La loi qui fait sauter les allocs est scandaleuse, OK, mais ne rien signaler me paraôt risqué aussi pour d'autres raisons.

Message Publié : 26 Fév 2011, 00:51
par llaima
(Tovaritch75 @ vendredi 25 février 2011 à 17:39 a écrit :
Ca me paraît un peu étrange de donner plus de temps à combattre cette loi plutôt que de se battre pour que simplement ces gamins aillent à l'école...
Même s'il serait mieux que les élèves viennent à l'école et apprennent on ne peut pas mettre ce problème à égalité avec la suppression des allocs qui mettraient en péril la survie financière de nombreux foyers ce qui est plus grave que des gamins qui sèchent les cours qui pour certains d'ailleurs où ça ne change pas grand chose vu qu'ils dorment en classe le (peu) qu'ils viennent!!!
Après je suis d'accord qu'il faudrait se battre pour une école digne de ce nom mais franchement vu l'état qu'on trouve les gamins parfois il faudrait des moyens considérables et en amont pour faire face à l'échec scolaire!

Message Publié : 26 Fév 2011, 01:04
par llaima
(yannalan @ vendredi 25 février 2011 à 18:21 a écrit : Refus de signaler des absents ça peut mener loin, suppose que le gamin ou la gamine subisse des violences familiales et que les parents veuillent pas le montrer tant qu'il a ses bleus...
La loi qui fait sauter les allocs est scandaleuse, OK, mais ne rien signaler me paraôt risqué aussi pour d'autres raisons.
pour l'instant c'est pas des refus mais des oublis (réellement involontaires car quand je pars dans mon cours après rien ne peut m'arrêter!) mais je crois pas que pour les cas extrêmes décrits (enfants battus) le fait de marquer ou non puisse jouer un rôle... En effet les parents peuvent justifier l'absence pour n'importe quel motif, je ne crois pas que les absences injustifiées cachent ce genre de choses...