PG, NPA, PCF... recomposition-alliance électorale à gauche ?

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Message par Sterd » 30 Juin 2009, 21:12

("Libé" a écrit :Régionales: Mélenchon et Besancenot partants pour une alliance

Le Parti de gauche et le NPA envisagent un rassemblement à la gauche du PS, au premier tour des élections de mars 2010, et d'éventuelles «fusions techniques» au second. Le NPA doit en discuter lundi avec le PCF.

Ils s’étaient quittés plutôt froidement, quelques mois avant les européennes, sur le refus du NPA d’intégrer le Front de gauche. Alors que le vent a tourné en faveur de cette alliance Parti de gauche-PCF, le 7 juin dernier, entre eux, le climat s’est réchauffé. A l’issue d’une rencontre, mardi, entre des délégations PG et NPA, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot se sont dits prêts à «travailler à la perspective d’un rassemblement politique» en vue des régionales. Alors que les discussions précédant les européennes avaient achoppé sur l’attitude de l’«autre gauche» vis-à-vis du PS, Jean-Luc Mélenchon promet: «Il va y avoir de l’ambiance...»

Qui concernerait le rassemblement?

Boostés par leur score aux européennes, PCF et PG, qui ont élu 4 députés à Strasbourg, «restent fidèles et attachés au Front de gauche», souligne Mélenchon: «Nous avions dit qu’il fallait élargir et le NPA veut rassembler.» Besancenot n’envisage pas non plus «un tête-à-tête PG-NPA».

L’offre pour des listes communes en mars 2010 est donc notamment lancée aux forces composant le Front de gauche, à Lutte ouvrière, aux Alternatifs, à la Fédération (courants et personnalités du «non» de gauche au TCE de 2005) ainsi qu’aux «acteurs du mouvement social et des quartiers». A condition, insiste le porte-parole du NPA, d’accorder leurs violons sur «des bases clairement indépendantes du PS» et de «conclure un accord national, pas à géométrie variable». Et, enfin, de mutualiser ses forces, pas de les fusionner. «Personne n’absorbera personne», s'efforce de rassurer Mélenchon.

Quelle attitude à l’égard du PS?

C’est la question épineuse que devront régler les éventuels partenaires. La stratégie du premier tour semble réglée pour PG et NPA, qui prônent des «listes autonomes» - le NPA préférant le terme «indépendantes», comme pour s’assurer de l’étanchéité des frontières avec le PS -.

Mais quid du second tour? Pas question, prévient Mélenchon de se maintenir à tout prix au risque de faire le jeu de l’UMP: «la droite est notre seul adversaire, nous ferons tout pour la battre.» Et de tenter d’expédier ce cas de figure en visant la pole position à gauche: «Pour régler la question, j’ai une manière simple, passer en tête de la gauche, ce n’est qu’à moitié une plaisanterie.»

Besancenot, qui écarte, bien sûr, toute possibilite de «fusion politique» avec les socialistes, pencherait pour des «accords techniques». Option qui éviterait une déperdition des voix de gauche et permettrait aux élus du NPA de garder toute latitude, en refusant par exemple de voter un budget. Aux municipales de 2008, le NPA aurait déjà proposé ce type d’accord au PS qui l’aurait refusé, à une exception près.

Dernière incertitude: le PCF, présent dans les exécutifs régionaux avec le PS - qui dirige 20 régions sur 22 - entend-il couper les ponts avec les socialistes? Début 2009, le NPA avait préféré faire bande à part, justement persuadé que les communistes, soucieux de «sauver leurs élus», retourneraient dans le giron socialiste aux régionales.

Quel est le calendrier?

Pour faire le point, le parti d’extrême gauche et le PCF ont prévu de se rencontrer lundi. Devraient suivre une série de consultations entre les éventuelles composantes partantes pour ces «listes indépendantes». Les discussions vont aussi se prolonger lors des universités d’été des diverses formations et à la Fête de l’Humanité. Le PCF, lui, ne devrait pas trancher la question de sa stratégie avant octobre. Et un groupe de travail chargé de «la réflexion programmatique» doit être mis sur pied. Mélenchon - qui doit entrer au Parlement européen le 14 juillet -, prudent: «C’est un processus qui commence. On ne peut pas dire qu’on est sûrs d’aboutir.»
Sterd
 
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Message par Valiere » 30 Juin 2009, 23:13

C'est curieux non! le NPA change de ligne sans bilan critique de son orientation!?

Au moins LO a de la constance, c'est ce que je lui reconnais même si j'aurais préféré qu'elle participe au débat même si en bout de course elle refuse un accord.
Valiere
 
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Message par nicoestla » 01 Juil 2009, 06:02

"accord technique" ..............................Dieu que c'est beau
nicoestla
 
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Message par Sterd » 01 Juil 2009, 07:06

a écrit :Déclaration commune du NPA et du PG à l'issue de leur rencontre du 30 juin

mardi 30 juin 2009

La rencontre des délégations du NPA et du Parti de Gauche respectivement conduites par Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon qui a eu lieu le 30 juin au siège de ce dernier a donné lieu à la déclaration commune suivante :

Le NPA et le Parti de Gauche constatent les ravages provoqués par la crise globale du système capitaliste, à la fois économique, sociale et écologique, dans laquelle la politique des classes dirigeantes a plongé le monde. Ils dénoncent la vague de licenciements qui frappe de plein fouet le monde du travail et l'offensive de Nicolas Sarkozy, de la droite et du Medef contre les salariés annoncée lors du Congrès de Versailles et dont la volonté de retarder l'âge du départ à la retraite est un élément phare.

Face à cette offensive pour faire payer les frais de la crise aux classes populaires, devant l'urgence de la situation, quelques soient par ailleurs les divergences entre les deux formations, le NPA et le Parti de Gauche souhaitent œuvrer à la préparation d'une contre-offensive du monde du travail pour faire valoir ses exigences au premier rang desquels la garantie d'un emploi, l'augmentation des salaires mais aussi tout refus de recul de l'âge de la retraite.

Sarkozy et la droite se prévalent des résultats des élections européennes pour donner une légitimité leur politique réactionnaire. Pourtant seul un électeur sur dix a donné son suffrage à l'UMP. Il s'agit en réalité moins d'une victoire de la droite que de l'incapacité de la gauche à lui opposer une véritable alternative. En proposant d'accompagner ce système et en se contentant de remèdes homéopathiques qui ne le remettent pas en cause, cette gauche devient du coup inutile aux yeux du plus grand nombre. C'est ce qui explique la crise profonde des partis de la sociale démocratie en Europe. L'abstention massive des classes populaires et des jeunes - phénomène le plus important de ces élections - illustre cruellement cette tendance de fond. Cette abstention est certes au rejet de l'actuelle construction libérale et anti démocratique de l'Europe. Mais aussi au fossé de plus en plus grand entre les aspirations populaires et l'offre de la gauche institutionnelle. Dans une situation où la crise va s'aggraver, il y a là un risque majeur. On ne peut que s'inquiéter de la progression de l'extrême droite. Elle prouve qu'elle peut profiter du désespoir des milieux populaires.

Les deux partis soulignent également l'ambiguïté du vote Europe Ecologie. Il reflète une prise de conscience salutaire de la crise écologique. C'est décisif ! Mais ses porte-paroles en font aussi une stratégie politique pour dépasser le clivage gauche/droite. Pour nous, on ne peut ignorer le lien étroit entre la logique prédatrice du capitalisme et le désastre environnemental.

Ils s'accordent pour favoriser l'unité la plus grande contre les projets de la droite et du patronat que ce soit dans le domaine social, écologique, et des droits et des libertés. Le NPA et le Parti de Gauche sont ainsi unis actuellement dans la mobilisation contre l'EPR ou dans le comité national contre la privatisation de La Poste. Mais ils avancent aussi des propositions d'initiatives sur le terrain de la lutte contre les licenciements.

Les deux formations estiment aussi indispensable d'unir les forces de gauche et des écologistes qui rejettent la logique du système capitaliste aux élections régionales. Il est urgent de rendre plus crédible une véritable alternative au système.

Les deux partis constatent que les propositions issues de leurs instances nationales respectives sont suffisamment proches pour leur permettre d'avancer dans cette voie unitaire pour les élections régionales. En conséquence, ils se prononcent au premier tour des régionales pour un accord national pour les 21 régions hexagonales sur des listes autonomes indépendantes associant les forces qui composent aujourd'hui le Front de Gauche comme le PCF et le Parti de Gauche et le NPA, LO, Alternatifs, Alterekolo et les autres courants qui sont dans la Fédération, militant-e-s de quartiers ou du mouvement social. Le NPA les nomme « forces anticapitalistes », et le PG « l'autre gauche ». Ces listes seraient porteuses des exigences des classes populaires, d'un programme d'urgence en rupture avec la logique capitaliste et le productivisme pour les régions. Elles seront autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie.

Au second tour, les listes soutenues par le Parti de Gauche et le NPA se battront pour faire gagner la gauche et empêcher que des régions basculent à droite. Pour cela, les deux organisations se prononcent d'ores et déjà pour des fusions « techniques » ou « démocratiques » des listes de gauche à l'exception de tout accord incluant le Modem.

Pour le NPA, au sein de l'institution, les élus de ces listes conserveront leur liberté totale de vote et refuseront d'accepter des mesures et des budgets défavorables aux travailleurs et à la population.

Il subsiste évidemment au stade de cette première rencontre des questions à régler.

Pour le Parti de Gauche, l'ambition est d'être en situation d'appliquer le programme de ces listes dans le nombre le plus important possible de régions. Le plus sûr moyen d'imposer ce rapport de force consiste à placer ces listes en tête des listes de gauche au soir du premier tour.

Pour le NPA, les élus refuseront de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d'Europe Ecologie. En effet, le NPA constate que les majorités de gauche ayant géré les régions depuis 6 ans n'ont pas mené de politique visant à satisfaire les besoins de la population et à répondre aux exigences écologiques. Elles ont pris des mesures qui leur étaient défavorables, par exemple des subventions accordées à des entreprises qui licencient.

A ce stade, les deux partis estiment que ces différences n'empêchent pas de poursuivre le processus entamé aujourd'hui. Au contraire, les deux partis estiment que leur rencontre aujourd'hui contribue à renforcer une dynamique positive et s'en félicitent. Un rassemblement aussi ambitieux est possible, il peut changer bien des choses. Pour le rendre toujours plus crédible, le Parti de Gauche et le NPA vont poursuivre leurs contacts, et s'invitent d'ores et déjà à leurs rendez-vous de l'été. Ils proposent également à tous les partenaires pressentis un groupe de travail commun pour commencer à avancer sur le contenu de ce que pourrait être le programme d'un tel rassemblement pour les régionales.

Paris, le 30 juin.

Pour le NPA : Pierre Baton, Olivier Besancenot, Frédéric Borras, Pierre François Grond, Ingrid Hayes, Guillaume Liégard, Danielle Obono

Pour le Parti de Gauche : Jean Luc Mélenchon, Gabriel Amard, Eric Coquerel, François Delapierre, Audrey Galland, Raquel Garrido, Pascale le Neouannic, Corinne Morel Darleux
Sterd
 
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Message par artza » 01 Juil 2009, 07:49

Une élection à peine terminée et hop on parle de la suivante.

Une belle invention les élections.
Sans elles on se demande d'ailleurs ce que certains pourraient bien foutre et comment quelques uns pourraient se payer le restaurant et avoir une voiture et une maison de campagne.

Les élections sont à la politique ce que le foot(spectacle-affairiste) est au sport et les trois superstitions monothéistes à la spiritualité et la pornographie à la sexualité :hinhin:
artza
 
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Message par pelon » 01 Juil 2009, 08:26

Je n'osais pas le dire car je suis beaucoup plus gentil qu'Artza :hinhin: mais c'est un peu ce que je pense. Un peu rapide pour parler des élections suivantes ... à moins que cela soit à but interne pour le NPA. Réconforter ceux qui sont déçus par le résultat des élections en particulier ceux qui voulaient l'unité avec le Front de Gauche.
pelon
 
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Message par Crockette » 01 Juil 2009, 10:33

bon deux remarques simplissimes :

l'alliance avec le PCF et le PG pourquoi pas ?

mais le NPA est en train de se faire rouler dans la farine par Mélenchon...
car si une orga comme le NPA est incapable d'élaborer une frontière idéologique étanche avec les sociaux libéraux heuh les socialistes...qu'aura t-il alors d'anticapitaliste ???

les vrais militants anticapitalistes et communistes révolutionnaires se casseront...le NPA n'aura plus aucune références et théories anticapitalistes, tout au plus pourra t-il se vanter d'être anti-libéral ou anti-croissance, ce qui est une énorme ânerie théorique...et technique !
Crockette
 

Message par Lao She » 01 Juil 2009, 11:48

Y avait-il un frontière stricte entre la LCR et le PS, socialement, humainement ?
Autrement dit, à l'inverse, il y avait continuité entre le PS et la LCR.
D'où viennent un certain nombre dirigeants du PS et aujourdhui du PG ? Vous le savez tous certains viennent de la LCR et de l'OCI.
Quant à ceux qui ont rejoint le NPA, exemple Raoul Jennar, quels sont leurs itinéraires ?
Donc cela ne surprendra personne que le NPA soit obligé de se positionner % aux élections régionales de 2010. Comme le dit Pelon, il lui fallait "Réconforter ceux qui sont déçus par le résultat des élections en particulier ceux qui voulaient l'unité avec le Front de Gauche". D'autant que Mélenchon fort du score du Front de gauche et avec son petit satelitte la Gauche Unitaire, n'a rien lui à perdre à pousser ses pions en avant.
A moins de se faire des illusions sur la nature de ce regroupement politique.
Quant à ceux qui au NPA seraient réellement anticapitalistes et communistes révolutionnaires, où pouraient-ils se casser s'ils en ont vraiment envie ?
A LO ? Personne ne l'a évoqué et pour cause, ils ne s'y sentiraient pas bien. Ils sont condamnés à boire le calice jusqu'à la lie. Comme L'Etincelle.
Lao She
 
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