Le communiqué de LO
a écrit :Sur les résultats des élections européennes
Le nombre record d’abstentions, surtout dans les quartiers populaires, est certainement l’aspect le plus remarquable de ces élections. C’est peu dire que les classes populaires n’attendent rien du Parlement européen, pas plus qu’elles n’ont eu envie de se déplacer pour cautionner les grands partis qui assument à tour de rôle la direction du gouvernement.
L’UMP arrive en tête, mais elle n’a pas de quoi pavoiser. Étant donné le nombre d’abstentions, ses 28 % représentent à peine 12 % de l’électorat.
Lorsque le parti gouvernemental affirme mener sa politique, favorable aux riches et désastreuse pour les classes populaires, au nom de la majorité de la population, c’est une escroquerie.
L’électorat populaire n’a pas voulu pour autant utiliser le vote P.S. pour marquer son opposition à Sarkozy, tant reste vif dans les classes populaires le souvenir des cinq ans de la Gauche plurielle au pouvoir, qui a gouverné au service des seuls possédants, et tant le Parti socialiste même dans l’opposition n’a rien à dire aux exploités. L’électorat socialiste lui-même s’est détourné de son parti pour se porter sur le vote écologiste.
Lutte Ouvrière remercie les électeurs qui ont voté pour ses listes.
Nos scores sont modestes mais témoignent de la permanence d’un courant qui se retrouve dans les idées défendues par Lutte Ouvrière. Et, si le poids de cet électorat est faible dans les urnes, il représente des dizaines de milliers de salariés qui pourront peser dans les futures luttes sociales.
Les élections européennes constituent un épiphénomène dans une période où les classes populaires subissent des attaques, redoublées par la crise, de la part du grand patronat et du gouvernement.
Les salariés, les classes populaires n’accepteront certainement pas d’être lanternés jusqu’aux prochaines échéances électorales alors que les licenciements se multiplient, que le pouvoir d’achat s’écroule, et que le monde du travail est poussé vers la pauvreté.
La crise elle-même, l’avidité de la classe capitaliste les pousseront à se défendre par le seul moyen efficace : la lutte collective.
Nathalie Arthaud
Arlette Laguiller
Et celui du NPA
a écrit :Déclaration du NPA
dimanche 7 juin 2009
Avec un taux d'abstention très élevé, le scrutin du 7 juin marque le rejet, ou pour le moins le désintérêt, qui frappe les institutions européennes.
En restant chez eux, nombre d’électeurs, en particulier parmi les jeunes et les classes populaires, envoient un message clair : cette Europe n’est pas la nôtre !
Il faut dire que tout a été fait pour que grandissent cette colère et cet éloignement. Les partis institutionnels, dont le Parti Socialiste, se sont assis sur le non au référendum de 2005 en faisant passer par la voie parlementaire un traité jumeau. Quelle façon de dire clairement à la population, que son avis ne compte pas, que la gestion de l’Europe capitaliste est une affaire trop sérieuse pour être confiée au peuple !
C'est aussi cette politique que le PS paye aujourd'hui.
Le Parlement qui sort de ce suffrage manque de légitimité. Il ne donne pas une photographie réaliste du poids de chaque formation politique dans le pays.
Cependant, dans cette situation, le NPA, né voilà quatre mois, s'affirme, d'après les premières estimations qui le situe autour de 5%, comme une force politique nationale.
Le pouvoir ne sort pas grandi de cette échéance. Il a voulu évacuer la crise économique de cette élection, en jouant une nouvelle fois sur les peurs et les fantasmes : l’insécurité et la Turquie. Pourtant l'essentiel de la crise et des mobilisations sociales sont devant Sarkozy et le Medef.
Les attaques qui redoubleront venant du pouvoir et du patronat nécessitent une opposition déterminée et la défense d’une politique anticapitaliste. Une gauche de combat, pas une gauche de cogestion du système capitaliste, des institutions européennes aux collectivités locales. Nous continuons à proposer à toutes les formations de la gauche antilibérale et anticapitaliste un accord durable valable dans les échéances sociales et politiques à venir, pour encourager la convergence des luttes, plus que jamais nécessaire.
Montreuil, le 7 juin 2009 à 20h15.