
Je connais un employé de l'UIMM qui a été mieux traité, mais c'est vrai que le vol n'était pas du même calibre !
Révoltant !
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a écrit :"J'ai volé pour remplir mon frigo"
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Publié le mercredi 12 mars 2008 à 06H00
Du jambon, de la viande du fromage râpé... Cathy (1) et une de ses collègues, manutentionnaires au supermarché Carrefour de Port-de-Bouc, prises la main dans le sac, samedi, par les vigiles du magasin, ont été mises à pied et risquent d'être licenciées. Un mois après un mouvement de grève national qui avait affecté toutes les enseignes, pour dénoncer les bas salaires dans la grande distribution, le syndicat CGT plaide "la misère sociale" et explique que les deux employées qui ont des petits salaires"ont été obligées de voler pour pouvoir vivre décemment".
Selon le représentant syndical, elles auraient pris "pour 40 € environ de nourriture". Mais le porte-parole de l'enseigne affirme que "le montant du vol s'élève à 90 €" et surtout qu'il n'y a pas seulement des produits alimentaires. "L'une a pris 16 articles dont 6 ne sont pas des denrées et l'autre 9 dont une eau de toilette". Employée depuis cinq ans chez Carrefour, Cathy, 42ans, mère célibataire, explique qu'elle gagne 1100 € par mois pour 35 heures de travail et qu'elle n'arrive plus à joindre les deux bouts. "J'ai 520 € de loyer et si j'ajoute tous les frais fixes, le gaz, l'électricité, les assurances, il ne me reste plus que 100 € pour vivre".
Cathy jure qu'elle regrette. "C'était le week-end. Mon frigo était vide et je n'avais pas d'argent pour aller faire des courses. J'ai honte, ajoute-t-elle, surtout par rapport à mon fils", un garçon de 18ans, élève de terminale. Cathy l'admet: "C'est vrai, j'ai pris du déodorant, mais pas d'eau de toilette". Un geste irraisonné, dit-elle. Je n'ai pas réfléchi à toutes les conséquences. Je me suis juste dit qu'il y avait tant de gaspillage, que ce jambon et cette viande ne manqueraient à personne".
Quand les deux employées ont été surprises, "on nous a demandé si on préférait payer ce qu'on avait pris", raconte Cathy. "Mais on ne pouvait pas. Si on a volé, c'est bien parce qu'on n'a pas d'argent". Les deux manutentionnaires devraient être convoquées dans les jours qui viennent pour un entretien préalable en vue de leur licenciement. Pour la direction, leur geste n'est pas excusable."Il y a bien eu vol et le vol n'est autorisé pour personne, même si on a des difficultés financières", explique-t-on. La CGT admet que les deux employées ont"cédé à la facilité", mais demande à la direction de"faire preuve d'humanité", rappelant que l'enseigne"a réalisé cette année 6 millions de bénéfices".
(1) Le prénom a été changé
Dominique Arnoult ([url=mailto:darnoult@laprovence-presse.fr]darnoult@laprovence-presse.fr[/url])