a écrit :PARIS (AFP) - Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a annoncé jeudi qu'il allait chercher un "accord" avec les organisations syndicales sur le service minimum à l'école, en prévenant que sans accord "dans les deux mois", il passerait "par la loi".
"Je vais proposer que dans les deux mois nous trouvions un accord avec les représentants des syndicats, pour que nous puissions avoir un préavis de grève de 48 heures", a déclaré le ministre sur France 2, à l'issue d'une journée de grève des enseignants, lors de laquelle un service minimum d'accueil des enfants dans les écoles, organisé par les mairies, a été expérimenté dans environ 2.000 communes.
"Si nous n'avions pas cet accord, ce que je ne crois pas parce qu'il ne peut pas y avoir d'argument en faveur de ne pas se déclarer gréviste (...), et bien oui, nous passerons par la loi", a-t-il insisté.
"Il faut que les familles soient prévenues, après le succès de ce test national d'aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Critiquant encore le refus des villes de gauche de participer à l'expériementation, "par idéologie" selon lui, il a promis que "la prochaine fois, dans l'année qui vient ou dans les deux ans qui viennent, tout le monde fera le service minimum".
L'obligation de se déclarer gréviste 48 heures en avance est une des mesures créées par la loi sur le service minimum dans les transports terrestres, et en vigueur dans ce secteur depuis le début de l'année. Si un salarié ne s'est pas déclaré gréviste 48 heures avant, il peut être sanctionné, prévoit le texte.
Dans l'Education, le service minimum d'accueil ne concerne que les écoles primaires - 321.339 enseignants au total -, les collèges et lycées restant toujours ouverts.
M. Darcos a au passage déploré que des maires de droite aient également rejeté l'organisation jeudi de cet accueil, dont le coût doit être remboursé aux communes par les retenues sur le salaire des grévistes, citant Jacques Pelissard (UMP), président de l'association des maires de France (AMF) et "qui n'a pas su ou pas pu le faire", à Lons-le-Saulnier (Jura).
Le ministre a en outre pris "l'engagement" de donner "à l'unité près le nombre de professeurs dont nous aurons retiré un jour de salaire", afin de confronter les chiffres de grévistes donnés par le ministères (34,21% jeudi) et ceux donnés par les syndicats (54%) systématiquement divergents.
"On verra que les vrais chiffres sont ceux du ministère", a-t-il souri, assurant ne pas vouloir "stigmatiser la grève".
"Je comprends que les professeurs aient des choses à dire, à faire entendre, sur l'évolution de leurs carrières, les conditions de leur métier, je l'entends, mais en même temps il faut quand même que nous donnions des données objectives aux parents", a-t-il argumenté.