LEMONDE
Un technicien français du groupe pétrolier Total, marié et père de deux enfants, a été licencié parce qu'il refusait une mutation au Nigeria en raison des mauvaises conditions de sécurité dans ce pays pour lui et sa famille, selon un source syndicale. L'homme, âgé de 45 ans et employé depuis 1992, a été licencié le 3 août après une réunion avec la direction, selon Benoît Clergeat, président du syndicat UNSA-Total.
Selon la direction de Total, le refus du technicien "d'accepter une mobilité géographique à échéance d'un an vers le Nigeria" constitue une"violation (des) obligations contractuelles". Le salarié a refusé par trois fois un poste de responsable géologue dans le cadre de l'exploitation d'un champ pétrolifère à Port-Harcourt, au Nigeria.
Le géant pétrolier a déclaré que "la direction des ressources humaines a tout fait pour trouver un compromis et réfléchir (...) à une solution", estimant que la sécurité des salariés de Total à Lagos, capitale du Nigeria, "est assurée". Les syndicats de Total ont dénoncé cette décision, estimant que de telles missions, dans des pays considérés comme dangereux, devaient se faire sur "la base du volontariat".
Depuis le début de l'année 2006, environ 200 expatriés ont été kidnappés au Nigeria. Il ont généralement été relâchés après une détention plus ou moins longue et paiement de rançon. Il s'agissait principalement des travailleurs du secteur pétrolier.