a écrit :Le projet de contre-réforme universitaire dit de la loi sur l’autonomie des universités n’est que le cheval de Troie qui permettra au patronat de dicter totalement sa loi dans l’université : quelle orientation donnée à l’université, quels étudiants ont le droit de poursuivre leurs études, quels doivent être les contenus des cours, quelles recherches doivent être subventionnées, etc…
La FSE n’attend rien des consultations des partenaires sociaux aux ministère ou des votes du CNESER qui s’est prononcé vendredi contre le projet de loi. En effet, le gouvernement Sarkozy avait promis : « Nous consulterons les partenaires : s’il n’y a pas d’accords, nous ferons quand même les réformes ».
Nous ne participerons pas aux mascarades de discussions qui ne servent qu’à endormir les revendications étudiantes.
Un nouveau système de « Gouvernance » :
La FSE dénonçait déjà les instances de décision dites « démocratiques » qui ne servaient que de caution à la cogestion et la mise en place des nouvelles contres-réformes.
Le Projet de loi d’autonomie des universités balaye ce système pour faire entrer en force les représentants du patronat et des collectivités locales.
Le but du ministère est de pouvoir nommer dans chaque université un président au service du patronat, qui pourra asseoir ses décisions et celles du patronat sur celles de tous les conseils de l’université.
Entendons nous bien : la voix des étudiants dans ce genre de conseils était déjà minoritaire, les personnalités extérieures déjà présentes. Ainsi nous ne visons pas à défendre une prétendue «démocratie universitaire» : mais nous le voyons bien ici que le ministère se moque ouvertement de l’avis des personnels et des étudiants siégeant dans ces conseils afin de faire passer des lois qui n’ont qu’un but : s’attaquer à l’université publique, laïque et ouverte à tous.
La sélection des étudiants :
Le texte met en place une entrée en deuxième cycle (master1) "dans les conditions définies dans les conseils d'administration". En clair, les universités pourront imposer des conditions à l'entrée à bac +4. Cela focalise actuellement les oppositions des syndicats étudiants. Mais ne soyons pas dupes : En effet, avec la mise en place de la pré-orientation des lycéens, avec l’orientation active des collégiens dès la 4° : on voit s’accentuer toujours plus la sélection sociale dans le système d’éducation imposant ainsi aux enfants issus des classes sociales les plus défavorisés de suivre des voies « professionnelles », filières courtes et rentables au patronat, alors que ceux issus des classes sociales les plus favorisés auront un accès garantie à l’éducation, au savoir ainsi qu’aux carrières les plus valorisées.
En effet, nous savons que les différents rapports commandés l’année dernière sur l’état des universités préconisent d’augmenter les frais d’inscriptions de 1000 à 8000 euros par étudiants. Valèrie Pécresse défend son texte en précisant qu’il n’est nulle part question de toucher aux frais d’inscriptions. Cependant il est ironiquement et implicitement laissé ce choix aux universités et les organisations étudiantes n'ont pas obtenu, comme elles le demandaient, l'inscription dans la loi de l'interdiction de l'augmentation des droits d'inscription lors de la consultation du CNESER vendredi dernier.
Le gouvernement continue ses attaques contre tous les travailleurs et l’autonomie des universités entre pleinement dans ce cadre : en effet, le code du travail est menacé et les travailleurs n’ont rien à gagner avec ce genre de lois et de projets qui n’ont qu’un seul et unique but : permettre au patronat de dicter totalement sa loi sur l’université. Contrairement au syndicalisme co-gestionnaire qui accepte la soumission de l’université au patronat en négociant ses modalités, la FSE refuse l’instrumentalisation patronale de l’université et combat contre les déclinaisons de cette logique.
Pour une université critique et populaire : publique, laïque et ouverte à tous.
Contre la soumission de l’enseignement aux intérêts du patronat.
Retrait du projet d’autonomie
Retrait du projet de professionnalisation des cursus
Abrogation des contre-réformes ECTS-LMD
Dès à présent la FSE mobilise et informe les étudiants sur la véritable nature du texte de loi d’autonomie des universités.
Nous appelons toutes les forces syndicales du monde du travail à s’opposer à un projet qui vise une fois de plus à s’attaquer aux droits sociaux des travailleurs.
ce fil est ferrmé : pour discuter de la réforme, un fil est ouvert sous ce titre