par Puig Antich » 15 Mai 2007, 14:14
Je n'aurais pas répondu par ces questions si le fil ne commençait pas par une condamnation en bloc des manifestations qui ont suivi l'élection de Sarkozy. Je veux bien discuter politique sans anathème, d'autant qu'aujourd'hui je ne suis pas trop énervé. Mais alors il faut discuter sérieusement.
Sinon, sur les deux dernières questions de totore, je répondrais déjà qu'avant d'attendre quelque chose de ces manifestations, je pense que nous avons d'abord constaté que leur existence était un fait objectif sur lequel personne n'a de prise. Fait objectif qui ne se confond pas avec l'action de deux totos et trois gauchistes.
Ensuite, nous avons essayé de nous positionner par rapport à celà, à ce qui existait, pour donner une perspective à ces jeunes, lutter contre la répression, leur faire comprendre qu'il fallait s'adresser à la population et au mouvement ouvrier.
Il s'agit de faire en sorte que, plutôt que de tomber dans les pièges du pouvoir (l'affrontement minoritaire et désespéré), ces manifs puissent être un point d'appui pour la suite, quand tomberont les attaques brutales sur le droit de grève, le contrat de travail, l'université publique, etc.
Les premiers jours, en ce qui me concerne, j'ai voulu dire que oui, il était légitime de s'opposer à Sarkozy, car la concentration de pouvoirs énormes dans les mains d'un individu, la personalisation de cette élection, le soutien évident des grands groupes financiers et médiatiques, étaient des faits antidémocratiques - même au sens "bourgeois" classique du terme. Il s'agissait de donner aux jeunes révoltés la possibilité de formuler ce qu'ils ont voulu exprimer, de dépasser la désespérance pour en arriver à la révolte et à l'intelligence des rapports de force réel dans la société.