M. Sarkozy favorable à l'augmentation de la consultation des généralistes
LE MONDE | 09.02.07 | 14h50 • Mis à jour le 09.02.07 | 14h50
Comme Jacques Chirac lors de la campagne électorale de 2002, Nicolas Sarkozy a décidé de soutenir les médecins généralistes qui, selon un sondage IFOP publié dans Le Quotidien du médecin du 9 février, se déclarent prêts à voter pour lui à 45 % (contre 20 % à Ségolène Royal). Le candidat UMP se dit partisan d'aligner la consultation des généralistes (21 euros en secteur conventionné) sur celle des spécialistes (23 euros). Surtout, il souhaite que cette revalorisation intervienne "au plus vite",alors que l'assurance-maladie cherche à temporiser, le coût de la mesure étant de 560 millions d'euros par an.
Les syndicats médicaux appuient cette revendication, faisant valoir que la médecine générale est désormais une spécialité. Mais la réunion de négociations du 7 février avec l'assurance-maladie a tourné court, la Confédération des syndicats médicaux français a "claqué la porte". Trois syndicats non signataires de la convention médicale (MG-France, Espace Généraliste, FMF-G) appellent les généralistes à appliquer les 23 euros dès à présent.
Claire Guélaud
Article paru dans l'édition du 10.02.07.
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M. Sarkzoy veut encadrer le droit de grève pour réformer librement
LE MONDE | 08.02.07 | 14h29 • Mis à jour le 08.02.07 | 14h29
Les sorties répétées de Nicolas Sarkozy sur le droit de grève et la nécessité de l'encadrer inquiètent les syndicalistes. "Si je suis élu, j'instaurerai le service minimum, la liberté syndicale et le vote à bulletin secret pour empêcher les piquets de grève", déclarait, encore, le candidat de l'UMP à la présidentielle, dans un entretien au Figaro (31 janvier 2007). Il dit ne pas vouloir empêcher ceux qui veulent la grève de la faire, mais "s'il y a 51 % de gens qui refusent la grève, on ne pourra pas les empêcher de travailler".
L'objectif de M. Sarkozy est clair. Empêcher les blocages, les grèves longues, que ce soit dans les transports qui sont, avec l'éducation nationale, les plus pénalisantes - en 1995, pour les cheminots et, en 2003, pour les enseignants -, voire, explique-t-on dans le staff du candidat, éviter aussi les blocus d'universités, tels ceux qui ont marqué le mouvement anti-CPE de l'hiver 2006.
Les syndicats protestent. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO - confédération qui demandait "la grève générale" contre la réforme des retraites en 2003 - met en garde contre la "limitation du droit de grève".
M. Sarkozy "aime les ouvriers bâillonnés", s'insurge, de son côté, Bernard Thibault, dans Le Parisien (5 février). Le secrétaire général de la CGT pense que le candidat de l'UMP "veut s'inspirer de Margaret Thatcher, qui a pris, bille en tête, le droit syndical et le droit de grève, pour avoir les mains plus libres, afin de mener une politique plus libérale, celle préconisée par le Medef". Et M. Thibault de s'étonner de ce que "la première loi annoncée, pour juin 2007, s'attaque au droit de grève".
Une telle urgence, pour l'UMP, s'explique : "Dans les trois mois qui suivent son élection, M. Sarkozy proposera une réforme du droit du travail, le contrat unique, la fusion de l'ANPE et de l'Unedic, la réforme des allocations chômage, de la formation professionnelle...", explique l'un de ses conseillers. Sans oublier la question des régimes spéciaux de retraite. Pour mener à bien ces projets, "la condition de la réforme, c'est de modifier le droit du travail, en particulier sur la question de la grève", reconnaît-on à l'UMP. Et éviter ainsi le scénario de l'hiver 1995.
Pour "sortir la France de la logique du conflit", ainsi que le souhaitaient le président de la République, Jacques Chirac, et la présidente du Medef, Laurence Parisot, l'encadrement du droit de grève par une nouvelle loi est vécu comme une provocation par les syndicats. Mais, veut-on se rassurer dans l'entourage du candidat, "Sarkozy est un habile négociateur".
Rémi Barroux
Article paru dans l'édition du 09.02.07.