35 heures dans l'hôtellerie restauration.

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Crockette » 06 Fév 2007, 17:19

non en fait ils ont signé tous sauf la CGT pour officialiser les 39heures hebdo de base. Ensuite il y aura des heures supps en plus de ces 39H.

LA CGT ZELDA n'Y PEUT RIEN, ELLE DEFENDAIT LES 35H pour tout le monde.

MAIS LA CGT d'aujourd'hui n'est plus celle du début des années 80. d'autres syndicats néo libéraux lui ont pris une partie de ses adhérents.ainsi va la vie et la marche forcée du libéralisme capitaliste continue de tout écraser devant elle.
Crockette
 

Message par Crockette » 07 Fév 2007, 17:58

d'accord avec toi Zelda mais tu le sais, la CGT est traversée par des militants aux idées nombreuses et variées si tu vois ce que je veux dire.
pour l'instant c'est encore un des rares syndicats clairement anti-libéral, mais le restera t-il ? j'en sais rien.

pour l'anecdote : "je m'a trompé" moi ça me plait bien, un peu de fantaisie dans cette campagne électorale où le seul but est de piéger l'autre sur ses fautes lexicales;
ça ça me rapelle le maitre tout puissant du haut de sa chair qui remballe un gamin (qui développe par ailleurs de bonnes idées) simplement pour une faute de conjugaison...la mentalité petit bourgeois, toutou du capitalisme ça commence par là.
Crockette
 

Message par bidule » 07 Fév 2007, 19:11

Exemple d'horaires dans une filiale d'un grand groupe (Score Groupe) de la restauration collective :

"Serveur", 35 heures hebdomadaire, SMIC horaire (ou peut-être mensuel), pas de RTT

Première semaine :
lundi : 11h-20h = 9 h mais deux heures de coupures donc 7 heures payées = DEUX services (11h-14h30 et 16h30-20h), seul le repas de midi pris sur place (gratuitement)
mardi : 11h-20h
mercredi : repos
jeudi : 11h-20h
vendredi : 11h-20h
samedi : 11h-20h
dimanche : repos
Total : 35 h, repos fractionnés

Seconde semaine :
lundi : 11h-20h
mardi : 11-20h
mercredi : 11h-20h
jeudi : 11h-20h
vendredi : 11h-20h
samedi : repos
dimanche : repos
Total : 35 h , deux journées de repos consécutives, le week-end

Ses deux collègues :
Première semaine :
lundi : 9h-20h = 11 h mais une heure de coupure donc 10h payées, seul le repas de midi pris sur place (gratuitement)
mardi : 9h-20h
mercredi : repos
jeudi : repos
vendredi : 9h-20h
samedi : 9h-20h
dimanche : 9h-20h
Total : 50 heures (pas d'heures sup payées) deux jours de repos consécutifs, samedi et dimanche travaillés (pas de prime de week-end)

Seconde semaine :
lundi : 9h-20h
mardi : 9h-20
mercredi : repos
jeudi : repos
vendredi : repos
samedi : repos
dimanche : repos
Total : 20 heures, 3 jours de récupération, week-end de repos
Total sur la quinzaine : (50+20)/2=35 heures

Au final, ces travailleurs préfèrent le planning 50h/20h :
- pour le même salaire, c'est 14 services effectués au lieu de 20
- ils habitent loin du boulot (une heure et demie aller, autant retour) : cela fait 21 heures de transport la quinzaine au lieu de 30 heures, et malgré le fait qu'une journée de 11 heures au boulot, cela fait des journées de 14 heures, transport compris.
- une semaine sur deux, il y a cinq jours de repos

Donc ça, c'est un horaire à 35 heures. Déjà, le patron considère que le week end n'a pas à être indemnisé que c'est un horaire normal dans la restauration.

En fait, cela dépend des accords d'entreprise : certains accordent des RTT en plus, d'autres des primes de week-en

Si vous rajoutez 6 heures supplémentaires autorisées.
Vous reprenez par exemple le premier planning et vous le faites commencer à 10 heures au lieu de 11h. Cela ne fait pas seulement 5 heures en plus, cela fait que la même personne se tape le nettoyage matinal (alors qu'en arrivant à 11h, elle fait seulement le service) et si les deux autres en font autant cela supprime un demi-poste de ménage, etc.

D'ailleurs, les patrons peuvent embaucher pour des contrats d'une heure journalière, deux heures, trois heures, etc.
A plein temps, les trois autres dont j'ai parlé ont déjà de la chance ! Il faut dire, ils ont commencé à mi-temps...

Temps partiel, plein temps 35h, heures sup, de toute façon, pour les employés, c'est la m... !
Et puis, il ya bien des endroits où il n'y a aucun accord de signé, pas de syndicat pour signer même des saloperies : le groupe s'arrange pour faire naître des filiales par spécialités (restauration scolaire, restauration "hospitalière" (ou résidence personnes âgées), restauration collective d'entreprise. Les salariés se retrouvent à trois à travailler quelque part, sans interlocuteur autre que leur DRH, même pas de comité d'entreprise.

Merci aussi Martine Aubry et ses accords, entreprise par entreprise à la place des accords de branche et des conventions collectives...
bidule
 
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Message par yannalan » 07 Fév 2007, 20:04

En plus c'est vraiment le type de boîtes où c'est hyper dur de syndiquer en dehors des gros établissemnts ou chaînes, et encore. Il y a des luttes dans certains MC do , Quick, Pizza truc, qui fonctionnent souvent avec des précaires non qualifiés.
Dans les restaus plus classiques, avec une douzaine d'employés, la pénurie de maind'oeuvre peut aider. J'ai l'exemple d'un patron de restau assez chic qui avait viré un apprenti : le chef cuistot a déclaré que dans ce cas il partait avec lui, la brigade a suivi, le boss est vite revenu sur sa décision, parce qu'un chef, ça se trouve pas en deux heures avant le service !
L'autre problème qui peut se poser, c'est l'ambiance dégueulasse entre les employés qui facilite la tâche du patron. A u niveau du service, en brasserie, ça arrive pas mal (pb pourboire, etc...)
L'ambiance "familiale" (Le patron recrute chez lui dans le Cantal ou l'Aveyron les gosses des copains ou de la famille qui veulent bosser comme des lorts pour ouvrir un bistrot à leur tour.
Côté emploi de travailleurs non-déclarés, je pense qu'il doit y avoir du boulot aussi : pour arriver à un repas à 6 euro tout compris sur Paris, il doit pas y avoir trop de pblèmes de charges sociales.
Enfin, par rapport aux conventions collectives, je me souviens avoir fait un cours à des stagiaires de GRETA sur la convention collective de la boulangerie-pâtisserie : ils y avaient tous bossé, ils étaint pliés en deux de rigolade en entendant la théorie...
yannalan
 
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Message par zeanticpe » 07 Fév 2007, 20:32

(Zelda @ lundi 5 février 2007 à 13:03 a écrit : Sur France info, propagande pour dire à quel point c'est chouette, un accord "va" être signé dans l'hôtellerie-restauration sur les 35 H ! Enfin quelle victoire...

blablabla le contenu...

et à un moment : Plafond de 360 H annuels !

Je prends mon stylo : mais heu, ça fait dans les six heures par semaine ouvrable ça...

mmmmmmmmm 35 + 6 = 41...


j'ai pas bien compris.
Ils auront 35 heures / semaine + 1derogation pouvant aller jusqu'à 41 heure?
Les 5 heures supplémentaires, payées en heure supp?


Sinon, j'y ai travaillé à plusieurs reprises, et j'ai eu des copains qui y travaillaient, c'est toujours de l'exploitation sauvage.
mon cas un peu particulier mais pas exagéré. Mon 1er poste au noir à 15 ans, c'était 8h0 du matin 21h00 (voire 22h00 + 1 mariage jusqu'à 3h du mat). Avec 1/2 à 11:30-12:0100 pour manger.
Je me rappelle quand je m'asseyais pour manger, la petite de 6 ans :"va me chercher un orangina!" , je regarde la mère qui me fait les gros yeux, "he bien vas-y!". Au bout de quelques jours, le père s'offusque et dit à sa fille de ne plus me demander.
Et la fille (qui est aujourd hui la patronne " faut bien qu'il travaille ,non?".
Le père c'était un homme généreux et il m'avait promis un salaire 2,5 fois moins que le smic (1000 francs au lieu de 2500 francs à l'époque).
Mais au moment de me payer il avait 600 francs. Mais il me donnerait les 200 francs manquant plus tard.
J'ai gueulé, mes parents aussi, et finalement, j'ai eu mes 1000 francs au total.

Je ne suis pas sur, mais je ne serais pas étonné que survive une exploitation au noir, de plein de jeunes, peut-être pas à ce point.
zeanticpe
 
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Message par Crockette » 08 Fév 2007, 14:13

ç aserait interessant de garder ce fil.

est ce que le système des équivalences est vraiment supprimé dans la restauration ?
je rapelle ici que le système d'équivalence est selon moi un système du 19ème siècle qui trouve sa source dans le capitalisme paternaliste; proche du système de l'esclavage au sens décrit par Marx (qui mesurait la densité de l'esclavagisme par le temps passé de l'esclave auprès du maitre).

Reprenons l'exemple ci dessus : un serveur qui se tape 11h 20H, a un coupé de deux heures de 15h à 17h, résultat il reste chez son patron 9 heures, (car il habite trop loin pour revenir chez lui) et il est payé 7 heures.

Conclusion : à l'heure où la chef du MEDEF écrit un bouquin sur son besoin d'air à cause des 35h, ce qu'elle oublie de dire c'est que les 35 h se sont accompagnées dans toutes les conventions collectives d'une fexibilité totale ! les gens ont des horaires annualisés alternant des semaines de 25h avec des semaines de 44 heures ou 48 heures. La vie personnelle des salariés est adaptée au rythme de production de l'entreprise, c'est n'importe quoi ou du moins, que la chef du medef cesse de faire la jeune fille effarouchée par les 35H, ce qu'elle aimerait bien c'est supprimer le temps travail maximal (retour au 19ème siècle...) et garder la flexibilité que les patrons ont obtenu avec les 35H.

Les salariés se tapent des coupés parfois sur 13h d'amplitude sur une journée ! ils viennent de 7h à 9h, puis de 12h à 14h, puis ils enchainent un 16h-20h dans certains secteurs médico- sociaux et je parle pas des caissières...qui parfois restent dans le magasin 4 heures sans être payée pour économiser des frais de transport tellement leurs salaires sont bas et les coupés merdiques...

quand aux heures heures d'équivalence c'est un vrai scandale franco français, condamné par la cour européenne : vous prenez un routier qui passe 12 heures chez son employeur, et il est payé que 8h, le motif est que le routier est parfois en pause...sur un parking pareil pour des éducateur qui font des nuits chez leur employeur : de 22h à 7h le matin, ils sont payés que trois heures !!!
Sauf qu'une pause, même quand un routier dort sur un parking ou un éducateur dort chez l'employeur, c'est pas du temps libre, le routier est toujours responsable de la sécurité de ses marchandises et du camion de la boite, l'éducateur responsable des usagers et des locaux de son patron.

encore une fois pour ceux qui souhaitent réfuter tous le sarguments du medef je leur conseille tous le souvrages de Filoche, inspecteur du travail, qui a un don :réfuter point par point les arguments du medef.
Crockette
 

Message par bidule » 09 Fév 2007, 01:52

(Crockette @ jeudi 8 février 2007 à 14:13 a écrit : vous prenez un routier qui passe 12 heures chez son employeur, et il est payé que 8h, le motif est que le routier est parfois en pause...

On était dans la restauration, on passe chez les routiers... à la bonne heure !
Allons-y pour les routiers.

Puisqu'on parle routier, parlons... ambulancier. Et oui, ambulancier dans le privé, c'est la convention collective des transports routiers. Les malades, sûr que c'est rien que d'la bidoche, mais qui rapporte bien. Sur le dos de la sécu, et sur le dos des ambulanciers.

"C'est pas normal que tu fasse toutes ces heures (210, 230, 255 h, etc.) et que tu sois payé que ça (entre 1150 et 1350 nets, quand c'était byzance, de mémoire)" que j'dis à une de mes connaissances.

A y regarder de plus prêt, c'est-à-dire dans la convention collective, voilà-t'y pas que j'découvre la chose suivante : seule 70 % de l'heure est payée. A l'époque de la dernière version de la loi, début des années 2000 selon mes lonitains souvenirs, les signataires socialistes, dans leur grande bonté, prévoyaient de passer en 5 ans, de 70 % à 75 % du temps payé, 1 point par an... pour finir à ce que pour une heure travaillée, tu es payé 3/4 d'heure. Ca c'est une réforme sociale !

A ce compte là, pour faire tes 35 h, tu dois bosser 43,7 heure ! 190 heures par mois au lieu de 152... Tu n'as même pas de coupure, même pas théoriquement passée à ta guise : n'importe laquelle de tes heures ne vaut que 3/4 d'heure.

Tu ajoutes à cela, que pour piquer plus d'argent à la sécu, le boss harcèle l'ambulancier au téléphone pour lui faire faire le plus de courses possibles, en roulant vite etc. Il s'agissait d'ambulance lourde, avec brancard, matériel d'aide respiratoire, etc. Transbahuté, le malade !

Pour le conducteur, cela signifie : aller chercher le malade dans un état parfois pas brillant, soit inconscient, soit récalcitrant, faire parfois des gestes médicaux, le descendre parfois par les marches sur un fauteuil porté à bout de bras, l'installer dans l'ambulance, le conduire à l'hôpital, attendre aux urgences, remplir les papiers,... repartir le plus vite possible, etc.

Revenir de Marseille pour faire une dernière course en urgence bien sûr au Havre, et revenir chez soi à minuit passé...

Je précise que la CGT n'était pas signataire de cette loi modifiant (soi-disant favorablement) la convention.
bidule
 
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