(Crockette @ jeudi 8 février 2007 à 14:13 a écrit : vous prenez un routier qui passe 12 heures chez son employeur, et il est payé que 8h, le motif est que le routier est parfois en pause...
On était dans la restauration, on passe chez les routiers... à la bonne heure !
Allons-y pour les routiers.
Puisqu'on parle routier, parlons... ambulancier. Et oui, ambulancier dans le privé, c'est la convention collective des transports routiers. Les malades, sûr que c'est rien que d'la bidoche, mais qui rapporte bien. Sur le dos de la sécu, et sur le dos des ambulanciers.
"C'est pas normal que tu fasse toutes ces heures (210, 230, 255 h, etc.) et que tu sois payé que ça (entre 1150 et 1350 nets, quand c'était byzance, de mémoire)" que j'dis à une de mes connaissances.
A y regarder de plus prêt, c'est-à-dire dans la convention collective, voilà-t'y pas que j'découvre la chose suivante : seule 70 % de l'heure est payée. A l'époque de la dernière version de la loi, début des années 2000 selon mes lonitains souvenirs, les signataires socialistes, dans leur grande bonté, prévoyaient de passer en 5 ans, de 70 % à 75 % du temps payé, 1 point par an... pour finir à ce que pour une heure travaillée, tu es payé 3/4 d'heure. Ca c'est une réforme sociale !
A ce compte là, pour faire tes 35 h, tu dois bosser 43,7 heure ! 190 heures par mois au lieu de 152... Tu n'as même pas de coupure, même pas théoriquement passée à ta guise : n'importe laquelle de tes heures ne vaut que 3/4 d'heure.
Tu ajoutes à cela, que pour piquer plus d'argent à la sécu, le boss harcèle l'ambulancier au téléphone pour lui faire faire le plus de courses possibles, en roulant vite etc. Il s'agissait d'ambulance lourde, avec brancard, matériel d'aide respiratoire, etc. Transbahuté, le malade !
Pour le conducteur, cela signifie : aller chercher le malade dans un état parfois pas brillant, soit inconscient, soit récalcitrant, faire parfois des gestes médicaux, le descendre parfois par les marches sur un fauteuil porté à bout de bras, l'installer dans l'ambulance, le conduire à l'hôpital, attendre aux urgences, remplir les papiers,... repartir le plus vite possible, etc.
Revenir de Marseille pour faire une dernière course en urgence bien sûr au Havre, et revenir chez soi à minuit passé...
Je précise que la CGT n'était pas signataire de cette loi modifiant (soi-disant favorablement) la convention.