a écrit :Ségolène Royal dit avoir des affinités avec "la souveraineté" du Québec
Envoyer par mail Envoyer via Y! Messenger Blog via Yahoo! 360 Imprimer
PARIS (AP) - Tout en rappelant qu'elle n'avait jamais mis les pieds au Québec, la candidate socialiste Ségolène Royal a fait état lundi de sa sympathie pour la "souveraineté et la liberté du Québec". Des propos qui ont déclenché des réactions virulentes au Canada, à commencer par celle du Premier ministre Stephen Harper.
La candidate à l'élection présidentielle a évoqué le sujet au siège du PS, rue de Solferino à Paris, après un entretien d'une quinzaine de minutes avec le chef du Parti québécois (PQ, souverainiste) André Boisclair, en visite à Paris.
Interrogée par des journalistes québécois pour savoir quelles étaient ses "affinités" avec le Québec, Ségolène Royal a répondu: "Elles sont conformes aux valeurs qui nous sont communes, c'est-à-dire la souveraineté et la liberté du Québec'. "Je pense que le rayonnement du Québec et la place qu'il occupe dans le coeur des Français vont dans ce sens", a-t-elle ajouté.
Deux heures plus tard, après avoir rencontré le Premier ministre Dominique de Villepin puis le secrétaire général de l'organisation de la Francophonie, Abdou Diouf, André Boisclair a réagi avec mesure à cette déclaration, qui montre surtout, selon lui, que les Français ont "bien saisi' le message des souverainistes.
"Je pense que les Québécois pourront interpréter eux-mêmes les propos de Mme Royal", a-t-il affirmé. "Il serait inconvenant que ça soit moi qui commence à les interpréter, mais ce que les gens voient depuis toujours, c'est que la France en toutes circonstances accompagnera le Québec".
A Ottawa, la réaction du Premier ministre canadien Stephen Harper a été plus virulente. "L'expérience enseigne qu'il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d'un autre pays", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Nous nous attendons à ce que le prochain président comprenne l'histoire que nous partageons et le respect qu'un tel partenariat important exige à l'égard du Canada et de la population canadienne", a poursuivi M. Harper.
Le chef libéral Stéphane Dion, qui se trouvait à Québec, a lui aussi dénoncé vivement les propos de Mme Royal. "Ça nuit à sa crédibilité, elle ne comprend pas, je pense. On ne s'ingère pas dans les affaires d'un pays ami, on ne souhaite pas le démantèlement d'un pays ami. Le Canada ne souhaite pas le démantèlement de la France; la France certainement ne souhaite pas le démantèlement du Canada", a dit M. Dion.
Quant au premier ministre du Québec, Jean Charest, il s'est montré plutôt laconique à ce sujet. "Je n'ai pas pris connaissance de la déclaration de Mme Royal. J'ai invité Mme Royal à faire une visite au Québec. On l'a invitée à quelques reprises. A ma connaissance, Mme Royal n'est jamais venue au Québec", a-t-il expliqué.
Journalistes et observateurs canadiens cherchaient lundi à savoir si les déclarations de Ségolène Royal traduisaient une position mûrement réfléchie ou une simple improvisation.
En tant que présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a signé récemment une entente de coopération avec la Délégation générale du Québec à Paris. Lorsqu'elle était ministre de l'Education, elle avait assisté, avec Louise Beaudoin, à la première de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris".
On ne lui connaît pas de penchants particuliers pour la question québécoise, même si elle ne demande pas mieux que de devenir "québécophile" et de visiter le Québec, comme elle l'a indiqué lundi à l'agence La Presse Canadienne. AP
... et vive le quebec libre! :rofl: