a écrit :dimanche 29 octobre 2006, 11h08
Un autobus incendié à Marseille, une femme grièvement blessée
PARIS (Reuters) - L'incendie d'un autobus dans lequel une jeune femme a été grièvement brûlée samedi soir dans le XIIIe arrondissement de Marseille a suscité une vive émotion.
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a ainsi exprimé dimanche matin son "indignation" face à ce "crime", dans un communiqué, et annoncé la tenue, lundi à Matignon, d'une réunion sur la sécurité et les transports publics.
Selon le ministère de l'Intérieur, les jours de la jeune femme de 26 ans, brûlée à 60%, "sont en danger". Au moins trois autres passagers ont été intoxiqués par les fumées.
Les témoignages font état de trois ou quatre jeunes agresseurs aux visages dissimulés par des capuchons.
Selon la police et le procureur de la République de Marseille, Jacques Beaume, ils ont forcé les portes de cet autobus de la ligne 32 peu après 21h00 et l'ont aspergé d'essence avant d'y mettre le feu.
Jacques Beaume a dénoncé un "vrai guet-apens", tandis que Jean-Claude Delage, dirigeant du syndicat de policiers Alliance, a parlé d'acte visant à tuer - "Il n'a même pas été demandé aux occupants du bus de descendre", a-t-il déclaré dimanche à LCI.
Les conducteurs d'autobus de Marseille ont décidé de ne pas assurer leur service dimanche.
Un autre syndicat de policiers, Action Police CFTC, a demandé la démission du ministre de l'Intérieur.
"Nicolas Sarkozy n'est plus en capacité d'assurer de manière acceptable la sécurité des personnes et des biens", écrit son secrétaire général, Michel Thooris, dans un communiqué. "Après cet événement, nous exigeons sa démission."
Le président socialiste de la région Ile-de-France, qui a de nouveau connu des troubles ponctuels dans la nuit, a dénoncé sur France Inter, un acte "révoltant à la limite du gangstérisme" et l'"absence" de l'Etat.
INCIDENTS EN ILE-DE-FRANCE
"M. Sarkozy est au cul des vaches en Lozère. M. de Villepin se préoccupe de faire filmer le conseil des ministres par la télévision" et le président Jacques Chirac "fait le VRP en Chine", a déclaré Jean-Paul Huchon. "Et pendant ce temps, on sait qu'il peut y avoir des ennuis très graves en banlieue."
"Je suis président de l'autorité d'organisation des transports en Ile-de-France", a-t-il ajouté. "Le ministre de l'Intérieur, qui a réuni les transporteurs en catastrophe, il y a deux jours, n'a même pas jugé utile de me convoquer."
Marseille avait été relativement épargnée par la flambée de violences urbaines de 2005.
Un an après cette crise, les médias se tournent de nouveau vers les quartiers "difficiles" et les incidents sporadiques qui s'y produisent.
Des échauffourées ont ainsi de nouveau opposé des dizaines de jeunes cagoulés et des policiers samedi dans la cité de la Grande-Borne, à Gigny (Essonne), et un autobus a été incendié à Trappes, dans les Yvelines.
A Marseille, il semble que les agresseurs avaient déjà essayé de s'en prendre à l'autobus sur le trajet aller, a précisé le procureur de la République. "C'est au retour que, effectivement, il était attendu", a-t-il ajouté.
Pour Jean-Claude Delage, "ce qui est effrayant c'est qu'on s'en prend désormais, non plus simplement aux forces de l'ordre, aux représentants de l'autorité de l'Etat, mais (...) à la population, de manière très violente".
Le secrétaire général d'Alliance a demandé un "Grenelle de la sécurité" réunissant tous les acteurs concernés, y compris les transports publics et l'Education nationale, pour régler le problème de l'insécurité