a écrit :Une élue PCF de Savoie rejoint la LCR
Ses anciens camarades exigent sa démission du conseil régional.Par Matthieu ECOIFFIER
mardi 13 juin 2006
Des camarades l'ont accusée de les «trahir». Eux, et le PCF. Fin mai, Myriam Combet, conseillère régionale (PCF) de Rhône-Alpes, élue en Savoie, a annoncé qu'elle rejoignait la LCR. Et qu'elle continuerait à siéger au conseil régional en indépendante. «Depuis, il y a une pression très forte, surtout des cadres. L'Association départementale des élus communistes et républicains (Adecr) exige que je démissionne, raconte-t-elle. Le Dauphiné libéré publie des lettres de lecteurs très virulents. Mais je vais résister. Je représentais un peu l'avenir du parti. Ils sont déçus.»
Petits arrangements. La défection de cette femme de 37 ans, vite montée en graine dans les instances du parti élue au conseil national en 2003, elle a été élue en 2004 à la Région appuie là où ça fait mal :
«Après le 29 mai et le vote contre la Constitution de Giscard-Hollande qui a marqué le rejet du social libéralisme, le PCF aurait dû afficher une rupture claire avec le PS. Il y a deux gauches», martèle-t-elle. Secrétaire dans la fonction publique, elle a adhéré au PCF il y a neuf ans pour «défendre les travailleurs et ceux qui galèrent car ils n'ont pas de boulot». Les petits arrangements inhérents à la gestion locale comme «le vote par la Région de subventions énormes à des pôles de compétitivité dont certaines entreprises appartiennent à des groupes qui licencient» lui sont restés en travers de la gorge.
«Aux régionales de 2004, ce n'est pas Myriam Combet qui a été élue, mais une liste d'union de la gauche PC, PS et Verts. Elle ne peut pas dire maintenant : je vais siéger de façon indépendante, c'est une question de déontologie», accuse Michel Vallet, adjoint au maire de Chambéry et président de l'Adecr. Tout en se montrant ouvert sur le fond avec son ex-camarade : «Myriam a des arguments justes. Le 29 mai est passé par là. Est-ce qu'on est dans la gestion sociale libérale ou non ? Mais, au PS, il y a aussi eu une majorité de non au référendum.»
Siphonnage. Myriam Combet estime qu'elle reste «fidèle à ses idéaux communistes». Qu'elle ne trahit en rien ses électeurs. Que beaucoup de militants la soutiennent. Et que c'est la direction du PCF qui tergiverse. A la LCR, on se frotte les mains. Ce transfert ranime le spectre d'un siphonnage du PCF par la Ligue. «Une cellule entière du PC de la Nièvre vient aussi de nous rejoindre», affirme Alain Krivine, porte-parole de la LCR. Mais, précise Laurent Ripart, porte-parole de la LCR en Savoie, «on sait que ce n'est pas en prenant des militants au PC que la Ligue se construira».
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