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a écrit : =France 3
Discrimination: Garnier et Adecco relaxés
Publié le 01/06 à 17:31
La justice a relaxé jeudi Garnier (groupe L'Oréal), Adecco et une filiale, tous accusés de discrimination à l'embauche
Le fabricant de cosmétiques, la société de travail temporaire et sa filiale étaient jugés pour une affaire de recrutement en 2000 d'animatrices pour des opérations de promotion de produits Garnier.
Districom, filiale d'Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax à sa maison-mère que les femmes devaient être "BBR" (bleu, blanc, rouge).
Partie civile dans le dossier, l'association SOS Racisme avait porté plainte en s'appuyant sur ce document interne et des témoignages d'employés de Districom selon lesquels "la consigne 'BBR' signifiait 'pas d'étranger'". Les personnes poursuivies encouraient trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, leurs sociétés 220.000 euros d'amende.
La 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris a donc relaxé les trois sociétés, jugées en tant que personnes morales, ainsi que trois de leurs cadres, qui étaient accusés de "discrimination en raison de l'origine, de la nationalité ou de l'ethnie".
A l'audience du 18 mai, le parquet avait requis des "peines d'amende de principe" contre tous les prévenus. L'auteur du document interne évoquant des animatrices "BBR" avait affirmé qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle" mais avait réfuté le moindre racisme. Il s'agissait simplement d'une consigne pour recruter des personnes sachant "s'exprimer correctement" en français, avait expliqué cette directrice adjointe de Districom, Thérèse Coulange.
SOS Racisme avait au contraire fait venir à la barre des employés de Districom, selon lesquels "la consigne 'BBR' signifiait 'pas d'étranger'". L'association avait également fait état de relevés statistiques montrant qu'entre deux opérations promotionnelles en mai et septembre 2000, le pourcentage d'animatrices "non BBR" était passé de 38,7% à 4,65%.
Jeudi, après l'annonce du verdict, SOS Racisme s'est déclaré "scandalisé" par la décision de relaxer l'ensemble des prévenus. L'association, dont l'avocat a déjà annoncé qu'il ferait appel, indique qu'elle espère "que le ministère public fera de même".
"Il ressort de ce procès qu'aujourd'hui, une entreprise demandant à une agence d'intérim de n'embaucher que du BBR (des blancs) peut s'en sortir face à notre justice sans aucune condamnation", selon le communiqué de l'association. "Il est extrêmement inquiétant, poursuit SOS Racisme, que des preuves écrites et accablantes (...) ne permettent pas d'établir la preuve d'une discrimination."