Au PS, le non à Bolkestein fait grincer des dents

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Message par mael.monnier » 24 Fév 2006, 14:32

a écrit :Myriam Lévy
24 février 2006

EUROPE Le député européen Gilles Savary dénonce le «nationalisme rampant» qui a
conduit les socialistes à voter contre la nouvelle directive à Strasbourg.


«POURQUOI non ?» Gilles Savary, député européen socialiste, se demande pourquoi
son parti a voté le 16 février contre la nouvelle mouture de la directive
Bolkestein, rédigée par la sociale-démocrate allemande Evelyne Gebhardt. Alors
que, dit-il, ce texte «n'a plus rien à voir» avec celui de Frits Bolkestein.
«J'ai voté contre l'original, je ne pouvais pas voter contre l'antidote»,
affirme l'un des rares socialistes français à s'être abstenu. Et de dénoncer un
PS «pris dans des postures», qui «se laisse entraîner par la radicalisation».
Pour lui, en posant «des conditions inatteignables», le PS «cache un
nationalisme rampant qui ne dit pas son nom», ce qui constitue, pour lui, «une
ligne rouge». Et de s'inquiéter que les socialistes français se soient, une
nouvelle fois, comme lors du référendum, isolés de leurs amis européens.

Pas de débat sur la position à adopter

Savary n'est pas le seul, au PS, à se poser des questions. Mardi, le président
du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, dans un style
plus modéré, affirmait que la nouvelle directive représentait «une avancée
réelle», que les organisations syndicales européennes y avaient «vu un
progrès». «C'est un compromis, c'est vrai, mais l'Europe avance par compromis
successifs», avait-il rappelé.

D'autres, comme le député de la Nièvre, Gaëtan Gorce, sans remettre en cause le
fait que le PS ait voté non à cette directive, s'interrogent «sur la façon dont
cette décision a été prise, ou plutôt n'a pas été prise». En effet, on ne trouve
nulle trace d'un quelconque débat sur la position à adopter : la question n'a
même jamais été soumise au bureau national. Et les questions européennes ont
été confiées au jeune député européen Benoît Hamon, partisan du non, bien que
le parti ait majoritairement choisi le oui lors du référendum interne. Prenant
bien soin de rendre hommage à François Hollande pour avoir réalisé la synthèse
lors du congrès du Mans, Gorce n'en affirme pas moins que «faire vivre la
synthèse, c'est mettre en débat les questions de fond et non les passer sous la
table». «Ce petit avertissement devrait valoir également pour l'élaboration de
notre projet», prévient-il dans l'édito du groupe Nouvelle Voix, dans lequel on
retrouve notamment Gilles Savary mais aussi les députés parisiens Patrick Bloche
et Christophe Caresche.

L'ancien ministre des Affaires européennes Pierre Moscovici, responsable, lui,
du secteur international dans son ensemble, estime qu'il y avait cette fois «de
très bonnes raisons de voter non», mais s'interroge : «Le PS sera-t-il longtemps
surdéterminé par le vote non au référendum sur la Constitution ? Quand
oserons-nous voter oui à quelque chose qui vient de l'Europe ?» Pour lui, «le
oui ne doit pas devenir un tabou».


Pas besoin de droite non plus avec Ayrault, Savary & Cie.
mael.monnier
 
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