Réaction aux voeux de J. Chirac

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Message par mael.monnier » 01 Jan 2006, 17:42

a écrit :Réaction aux voeux de J. Chirac

Pour commencer, en tant que travailleurs, nous soulignons que nous ne nous considérons pas comme des "compatriotes" de Chirac. Chirac est le représentant de la bourgeoisie en France, cette bourgeoisie qui nous exploite au quotidien et qui s'engraisse sur notre dos à l'échelle mondiale. Son discours, où il fait l'éloge patriotique de la France, nous est donc doublement étranger.

"En ces instants de fête" du nouvel an, la bourgeoisie en a profité en dilapidant de l'argent en nourriture de luxe et en vins fins, en dépenses inutiles, tandis que certains d'entre nous, travailleurs, avaient à peine de quoi manger. Et Chirac a beau faire ses "voeux les plus chaleureux", ce n'est pas cela qui va réchauffer nos camarades qui dorment dehors ou qui n'ont pas les moyens de se chauffer. Il a beau penser "à toutes celles et à tous ceux qui connaissent la maladie", ce sont ses camarades de l'UMP, qui en 2003, ont réformé l'Aide médicale d'Etat dont bénéficiaient 150.000 de nos camarades, les plus pauvres, de telle sorte que celle-ci est devenue payante, et son accès non-immédiat.

Mais son discours est surtout teinté de patriotisme et d'impérialisme. Chirac "pense" ainsi à ses "soldats [...] engagés sur tous les continents", soit-disant "au service de la paix". Comme si les soldats engagés en Côte-d'Ivoire, ex-colonie française, étaient là-bas pour assurer la paix ! Ils sont là-bas pour protéger la bourgeoisie française qui exploite les ivoiriens et la richesse du sous-sol ivoirien. De même, les soldats engagés en Afghanistan, dont le nombre va être augmenté de "quelques centaines" d'ici la mi-2006 selon le journal Le Monde du 18 décembre 2005, ne sont pas là "au service de la paix", mais au service du Capital et de l'impérialisme américain.

Toujours dans le registre du patriotisme, Chirac vante "l'A380 d'Airbus, [...] Ariane 5, [...] le système de navigation par satellite Galileo, [... et] Iter" qui aurait soit-disant "porté" "notre pays" "à la pointe de l'innovation mondiale", sans mentionner que cela n'a été possible que grâce à la collaboration scientifique internationale. Plus loin, il le dit clairement : "il faut croire en la France. Nous devons retrouver toute la force mobilisatrice et le sens profondément moderne du mot "patriotisme" : Aimer son pays, en être fier, agir pour lui." Et encore : "La République, c'est aussi l'esprit de conquête. Nous allons faire de la mondialisation un atout pour notre croissance et pour nos emplois." De même, il veut "favorise[r] les entreprises qui emploient en France". Dans la même veine que le "produisons français" du PCF il n'y a pas si longtemps que cela. Concernant la politique industrielle européenne, il affirme que "la France sera pionnière." Et de conclure : "Vive la France !".

En tant que prolétaires, nous n'avons aucune raison de partager le patriotisme de Chirac, car on ne peut guère "être fier" de "notre" pays, qui contribue à l'impérialisme américain. Ce que nous avons à défendre, ce ne sont pas les emplois français, mais nos emplois et nos acquis sociaux de travailleuses et de travailleurs sans distinction de nationalité. Ce que nous avons à défendre, c'est le code du travail qui est en train d'être démantelé au profit du patronat, cela soit disant au nom de l'emploi. Le contrat nouvelles embauches (CNE) destiné aux "très petites entreprises" employant jusqu'à 20 salariés (cela représente environ 98 % des entreprises et cela concerne 1 salarié sur trois (près de 5 millions)), qui fait passer la période d'essai à deux ans, est ainsi une première attaque. Et l'encouragement de Chirac envoyé au gouvernement d'"aller encore plus de l'avant" et d'"accélérer [leur] action" ne peut que nous inquiéter.

Concernant la protection sociale, il annonce qu'ils vont "ouvrir le chantier de la réforme de son financement" ce qui augure de nouvelles attaques contre nos droits de travailleuses et de travailleurs. On ne peut que s'insurger également que contre l'apprentissage à 14 ans qui est confirmé par Chirac, qui remet en cause la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans et le collège unique.

Enfin, le signal envoyé au gouvernement de "lutter plus vigoureusement contre l'immigration clandestine" est un mauvais signal. Cette lutte va frapper nos camarades qui cherchent l'asile ou qui cherchent à fuir la misère causée par l'action des grandes puissances au cours des derniers siècles et dont la France est en partie responsable.


L'année 2006 devra donc être une année de lutte contre ce gouvernement au service du patronat et des actionnaires. Mais pour cela, on ne saurait s'appuyer sur les syndicats qui ne savent que proclamer des journées de mobilisation tous les six mois alors qu'un mouvement d'ampleur et de longue durée est nécessaire pour faire plier ce gouvernement. Il faudra donc nous organiser nous-même, en comités de lutte élus et révocables, afin de déborder les directions syndicales et de pouvoir atteindre cet objectif.


Source : conseillisme.info
mael.monnier
 
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Message par Puig Antich » 02 Jan 2006, 22:05

a écrit :Chirac lève l'état d'urgence à partir de mercredi

PARIS (AFP) - Près de deux mois après son instauration, Jacques Chirac a décidé lundi de lever à partir du 4 janvier l'état d'urgence décrété pendant les émeutes dans les banlieues, une mesure d'apaisement réclamée par la gauche.
L'état d'urgence, une mesure exceptionnelle datant du début de la guerre d'Algérie, avait été décidé par le chef de l'Etat le 8 novembre en pleine crise des banlieues. La loi du 3 avril 1955 permet notamment d'instaurer des couvre-feux et de procéder à des perquisitions sans le contrôle d'un juge.
L'état d'urgence avait ensuite été prolongé par le parlement à partir du 21 novembre pour une durée de trois mois maximum.

M. Chirac a discuté de cette mesure lors d'un entretien lundi matin à l'Elysée avec le Premier ministre Dominique de Villepin, a indiqué la présidence dans un communiqué. Le Conseil des ministres, qui se tiendra exceptionnellement mardi matin pour cause de voeux présidentiels, devait entériner cette décision.

"Le président de la République a reçu ce matin le Premier ministre pour faire un point général de situation. A l'issue de cet entretien, le président de la République a décidé de mettre fin à l'état d'urgence à compter du 4 janvier 2006", a déclaré l'Elysée.

"Cette décision est inscrite à l'ordre du jour du Conseil des ministres du 3 janvier 2006", a ajouté le communiqué.

Craignant une nouvelle flambée de violences dans les banlieues à l'occasion du passage à la nouvelle année, les pouvoirs publics ont attendu la fin des fêtes qui donnent traditionnellement lieu à des débordements.

Si la Saint Sylvestre a été marquée par une augmentation sensible (+ 27,6 %) du nombre des violences et des véhicules incendiés, surtout en province, par rapport à l'an dernier, les troubles ont été loin de revêtir l'ampleur des émeutes de novembre, alors que 25.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés.

Partis de gauche, associations et syndicats, hostiles à la prorogation de l'état d'urgence par le Parlement, réclamaient avec insistance sa levée en dénonçant "un régime durable de graves restrictions des libertés publiques".

Alors que le Parti socialiste ne s'était pas opposé à son instauration, son Premier secrétaire, François Hollande, avait affirmé fin novembre que sa prolongation de trois mois était "un mauvais signe, un mauvais symbole et était inutile sur le plan de la sécurité".

Depuis la guerre d'Algérie, l'état d'urgence n'avait été instauré qu'en 1984 en Nouvelle-Calédonie, où il était resté en vigueur pendant six mois en raison de graves troubles dans ce territoire du Pacifique.
Puig Antich
 
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