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Message Publié : 13 Août 2005, 19:20
par ianovka
a écrit :Lutte ouvrière met en garde la LCR contre les tentations de rallier "le camp de Fabius"

LE MONDE | 13.08.05 | 13h07  •  Mis à jour le 13.08.05 | 13h07

L'ère du soupçon est-elle à nouveau de mise entre les deux formations d'extrême gauche, Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire ? Ces derniers temps, LO a multiplié les mises en garde à l'intention de son ex-alliée à qui elle reproche les liens noués avec le PCF et les ailes gauche du PS ou des Verts à la faveur de la campagne pour le non au référendum. Et le ton semble devoir aller crescendo.

Dans un courrier adressé à la "Ligue" le 28 juillet, LO a d'abord décliné toute participation au débat que la LCR va organiser lors de son université d'été, fin août, à Port-Leucate (Aude) et qui verra la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, le socialiste Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Francine Bavay et peut être José Bové débattre avec Olivier Besancenot sur " les perspectives de la gauche anticapitaliste" après la victoire du non au référendum.

"Nous ne voyons pas ce que nous pourrions discuter sur ce sujet avec les invités que vous citez. Ils ne sont anticapitalistes que dans vos propres écrits" , explique ainsi Georges Kaldy, l'un des principaux responsables de LO. "Nous ne comprenons pas où votre démarche actuelle peut vous conduire" , poursuit M. Kaldy, qui parle d'un "panier de crabes" en évoquant d'éventuels projets de recomposition électorale ou politique autour de la gauche du non. "Il est peu vraisemblable qu'il y ait la moindre place pour vous -dans ces tentatives de recompositions- ce que d'ailleurs, pensons-nous, vous ne souhaitez heureusement pas vraiment", écrit-il courtoisement à la LCR.

Le ton se fait plus cinglant, en revanche, dans les publications destinées aux militants de LO. Dans un long article consacré au PCF, publié dans le numéro de l'été 2005 de sa revue Lutte de classes , LO indique cette fois : "Laissons la LCR à sa énième tentative de trouver des alliés sur sa droite."

Mais c'est dans son hebdomadaire éponyme que l'organisation d'Arlette Laguiller va le plus loin. Prenant appui sur des déclarations de Marie Noëlle Lienemann, ex-secrétaire d'Etat au logement du gouvernement de Lionel Jospin, "aujourd'hui ralliée officiellement à Fabius", LO se lance dans une critique au vitriol. Il est "évident" que "sans les voix d'extrême droite, le non -au référendum- ne l'eût pas emporté" , indique d'abord l'article daté du 4 août. Citant ensuite des propos de Mme Lienemann, qui estime que "l'extrême gauche doit être mise au pied du mur", l'article dit ne pas savoir si cette dernière "exprime ce que pense Fabius sans le dire" mais, "si c'est le cas, c'est alors à Olivier Besancenot de choisir ou pas, via Marie-George Buffet et Mélenchon de sauter le mur et de rallier le camp de Fabius". Ce qui laisse planer un soupçon de "trahison".

Là où l'affaire se corse pour la LCR, c'est que ce texte est signé des deux initiales R. G., c'est-à-dire Roger Girardot, nom de plume de Hardy, soit Robert Barcia dans le civil, patron de l'organisation. Autant dire que la sortie rédactionnelle du dirigeant historique de LO n'est pas anodine.

Caroline Monnot
Article paru dans l'édition du 14.08.05

Message Publié : 14 Août 2005, 09:11
par Crockette
Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que la déchirure se fait entre LO et la LCR alors qu'elle aurait due se faire entre les militants du pcf voir de façon moindre avec ceux du ps (puisque la majorité des militants du ps est pour une politique à l'anglo-saxonne dit sociale-libérale) : c'est à dire ceux qui veulent se rallier à une politique sociale-libérale et ceux qui veulent défendre une politique anti-capitaliste.

Bon, Lo a le mérite d'être franc, si je suis content que le "non" est passé, n'oublions pas que les voix de Devilliers et de Le Pen ont pesé dans le non.
Peut-on bâtir une alliance uniquement sur un non à une constitution européenne néo-libérale ? Je crois que la lcr doit s'exprimer clairement sur ses projets...
L'idéal pour la lcr aurait été de convaincre le pcf de casser son alliance avec les socialistes centristes et les "verts girouettes", mais on peut tjs rêver.

Le rôle des Fabius, Mélanchon, emmanuelli : faire la jonction entre le pcf voir la lcr et le ps au vu des élections de 2007. Je vois pas d'autres fonctions pour l'instant.
José Bové je le considère comme un électron libre pour l'instant.

Message Publié : 14 Août 2005, 09:58
par logan
Ca a déjà été posté mais voici le texte originel de LO :

a écrit :Leur société  Lutte Ouvrière n°1931 du 5 août 2005 

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Un exemple de «Non» de gauche
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Invitée sur France 2 pour la promotion de son dernier livre "Non et après", Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de la Région Nord-Pas-de-Calais, députée du PS au Parlement européen, ex-ministre et secrétaire d’État au logement dans les ministères Bérégovoy et Jospin, et aujourd’hui ralliée officiellement à Fabius, ne mâche pas ses critiques contre Hollande.

Elle écrit aussi que Jospin, dont elle a pourtant été ministre, a perdu la présidentielle parce qu’il n’a pas l’envergure d’un véritable homme politique. Elle écrit surtout que la direction actuelle du Parti socialiste, c’est-à-dire Hollande, ne sait pas écouter la population et que cela l’a amené à faire voter «Oui» par le PS lors du référendum. Fabius, lui, saurait écouter la voix du peuple et c’est pour cela qu’il a fait gagner le «Non» en faisant ce choix avec le reste de la gauche (comprenez essentiellement le PCF).

Au fil des pages on peut lire qu’une partie du peuple n’est jamais prise en compte et qu’elle est invisible, oubliée et négligée. Que c’est pour cela que Chirac a vu le référendum se retourner contre lui. Même chose pour Hollande qui, pour renforcer sa position face à Fabius qui aurait dû être obligé de se rallier à lui, a organisé très vite un référendum parmi les 100 000 militants socialistes. Militants, note-t-elle, «parmi lesquels il y a peu d’ouvriers et peu d’employés et qui ne reflètent pas exactement la réalité du peuple de gauche».

Elle se dit «heureuse de la franche victoire du «Non» (nous aussi) et fière de son pays et «du peuple de gauche» ajoutant «qu’à la veille du référendum notre peuple a eu l’intuition d’un tournant historique» et qu’il fallait un acte fondateur de ce tournant.

«Le réveil démocratique lors du vote référendaire tient presque du miracle.»

Le défaut de cet alignement de sophismes c’est que, pour répondre à ceux qui dans le PS accusent le «Non» d’être nationaliste et xénophobe, elle a beau dire «que la gauche porte la grosse majorité du "Non"», elle parle de la «majorité du "Non"» comme si c’était la majorité au référendum.

Que la majorité des votes «Non» vienne d’électeurs de gauche c’est peut-être vrai, mais ce n’est pas une raison pour considérer que les voix d’extrême droite n’ont compté pour rien dans la victoire du «Non». Il est même évident que, sans ces voix, le «Non» ne l’eût pas emporté car comment croire que dans les bulletins «Non» il n’y en ait pas, au moins, six ou dix pour cent d’extrême droite. C’est là une impasse malhonnête de la part de tous ceux qui présentent la victoire du «Non» comme devant changer les choses pour la population. Au point que certains disent aujourd’hui que Chirac n’a pas tenu compte du «Non».

Autant il fallait refuser cette constitution sans se soucier de qui la refusait aussi et sans faire quoi que ce soit qui aurait pu permettre au «Oui» de l’emporter, y compris s’abstenir, autant il ne fallait pas et il ne faut pas présenter la victoire du «Non» comme devant et pouvant changer les choses. Aucun de nos adversaires ou prétendus amis n’est dupe, il ne faut donc pas tromper ceux qui nous font confiance.

Et M.-N. Lienemann pourfend ceux qui, au PS, reprochent «d’aller au meeting avec Marie-George Buffet» en oubliant dit-elle que Buffet «a participé au gouvernement Jospin» et n’a «jamais renoncé à y retourner avec les communistes».

Elle affirme aussi, ce que nous approuvons pleinement, «que les principaux protagonistes de la présidentielle (ceux de gauche) n’ont pas su ou pas voulu tirer les leçons de leur échec».

Certains, dit-elle, rejetaient la cause de l’échec du 1er tour le 21 avril sur une mauvaise campagne ou «l’irresponsable pluralité des candidatures de la gauche». Même si cela a compté, précise-t-elle, «l’ultime raison de la défaite» est due au décrochage entre les élites du parti, les choix du gouvernement et les attentes sociales.

Enfin, une autocritique socialiste! D’autant qu’elle ajoute plus loin, citant un propos de Pierre Mauroy, il est vrai lors d’une campagne électorale et pas comme Premier ministre: «Le mot "travailleurs" n’est pas un gros mot». Veut-elle donc que Fabius, s’il a l’occasion de faire campagne, commence ses discours par «Travailleuses, travailleurs», pour obliger Arlette Laguiller à changer le début de ses interventions?

Elle insiste sur le fait que la dynamique unitaire serait le garant d’une ligne de changement social. On ne l’a pourtant guère senti lors de «l’Union de la gauche», ou de la «gauche plurielle».

Mais ce qui est le plus intrigant, c’est cette affirmation à l’encontre de Hollande: «Le fait d’amener les gens de gauche à voter dans le sens de Jacques Chirac relève à ce titre d’une absence d’intuition politique».

Mais qu’en est-il alors du fait d’avoir fait voter, non seulement «dans le sens» de Chirac au référendum mais «pour» Chirac à la présidentielle? Silence là-dessus.

Quant à Laurent Fabius qui aurait très bien compris le sens du 21 avril, il se déclara après contre la privatisation d’EDF, pour un «indispensable rassemblement de gauche», pour une Europe au service «d’une autre mondialisation» (laquelle?), et contre la réduction des impôts qui entraînait un assèchement des ressources de notre protection sociale.

Car, écrit-elle, pour gagner en 2007, la gauche doit être entièrement unie, mais autour du Parti socialiste, c’est-à-dire, en deux syllabes, de Fabius.

Mais dans ce livre elle ne parle pas que des dirigeants du PS, elle a quelques mots pour l’extrême gauche.

Elle répond ainsi à ceux qui agitent, à propos de cette union large, ce qu’elle appelle «l’épouvantail de l’extrême gauche» en précisant: «Que je sache Olivier Besancenot n’a pas encore le couteau entre les dents. Et d’ailleurs on peut se réjouir de la distance qu’il a prise avec sa comparse Arlette Laguiller, toujours enfermée dans un nihilisme dangereux.»

Le choix des termes est remarquable: Olivier Besancenot n’a «pas encore», notez bien le «pas encore» le couteau du sanguinaire bolchévique entre les dents. Pour en comprendre le sel il faut se reporter aux affiches de droite des années trente représentant la tête d’un affreux tenant entre ses dents un couteau sanglant. Quant à Arlette, «sa comparse», elle est déjà enfermée non seulement dans le nihilisme, mais dans un «nihilisme dangereux»! Nihiliste à la Nietzche ne suffisait pas, en ajoutant «dangereux», cela ajoute un parfum d’attentats fin XIXe siècle. On comprend qu’Olivier Besancenot ait pris, comme elle dit, de la distance vis-à-vis d’Arlette.

Lors de son interview sur France 2, elle a cependant nuancé ses propos et répondu au journaliste qui lui demandait si cette union devait aller jusqu’à l’extrême gauche (entendez la LCR):

«C’est l’extrême gauche qu’on doit mettre au pied du mur. Veulent-ils vraiment qu’il y ait un gouvernement de gauche?» «Si eux ne veulent pas soutenir une dynamique d’union, c’est leur problème, ce n’est pas le nôtre. Les socialistes doivent être le coeur du rassemblement le plus large, mais à condition que ce soit pour gouverner et pas pour faire simplement des manifestations qui sont utiles mais pas suffisantes».

C’est au moins un chantage envers Olivier Besancenot et la LCR: «ralliement total à Fabius ou la porte!»

On ne sait si, au congrès socialiste d’octobre, Laurent Fabius l’emportera sur Hollande et sera en voie d’être le candidat du PS à la présidentielle de 2007 et on sait encore moins si Marie-Noëlle Lienemann exprime ce que pense Fabius sans le dire mais, si c’est le cas, c’est alors à Olivier Besancenot de choisir, ou pas, via Marie-George Buffet et Mélanchon, de sauter le mur et de rallier le camp de Fabius.

R.G.

Message Publié : 14 Août 2005, 14:04
par Véronique
(Crockette @ dimanche 14 août 2005 à 10:11 a écrit :Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que la déchirure se fait entre LO et la LCR alors qu'elle aurait due se faire entre les militants du pcf voir de façon moindre avec ceux du ps (puisque la majorité des militants du ps est pour une politique à l'anglo-saxonne dit sociale-libérale) : c'est à dire ceux qui veulent se rallier à une politique sociale-libérale et ceux qui veulent défendre une politique anti-capitaliste.

C'est vraiment prendre une (assez grande ?) partie de la LCR pour de doux rêveurs --pauvres faux aveugles manipulés par la victoire du "non"-- alors que des gens comme Piquet, l'ancien corsaire quasi-patronymique (Corcuff) et aussi Besancenot (il ne faut pas le prendre pour un sot, c'est un politicard) savent très bien ce qu'ils font en jouant ce jeu là. Inutile de taper sur le PCF comme leurre de la trahison social-démocrate. Buffet-Piquet-et-tout-la-bande, même combat. Je passe sur PRS et NPS, pour ce que j'en suis pliée de rire.

a écrit :Bon, Lo a le mérite d'être franc

Ca c'est sûr que s'il y a une seule orga (que je n'apprécie pas forcément toujours) a avoir eu une position lucide et surtout réelle une position de classe vis à vis du référendum c'est bien LO.

a écrit :si je suis content que le "non" est passé, n'oublions pas que les voix de Devilliers et de Le Pen ont pesé dans le non.

Tout juste. Et c'est précisément là où la position de LO est pertinente (à mon avis en tout cas), en ce sens que si tu analyses la dite victoire du "non", c'est probablement un vote de classe (pour peu que cela veuille dire quelque chose), et de toute façon si tel est le cas, ce "non" de classe se définit uniquement selon des critères de sociologie catégorielle (C.S.P). En gros la victoire du "non" doit autant au lumpen et prolétaires "désoussolés" Le-Penistes (les deux, soit dit en passant, se confondant aujourd'hui dans la précarité salariale généralisée) qu'à ceux qui ont un engagement dit 100% ou 50% à gauche. La preuve de ce pudding étant qu'à défaut de le manger on observe que le "non" de gauche "élastique" a emporté au maximum 4 millions de voix (LO/LCR/PCF), soit 10% du corps éléctoral.

a écrit :L'idéal pour la lcr aurait été de convaincre le pcf de casser son alliance avec les socialistes centristes et les "verts girouettes", mais on peut tjs rêver.

"l ' idéal" pour la LCR serait qu'elle comprenne que la direction du PCF joue une carte habile sur cette fausse bataille pour maintenir son apparatchik dans les mairies qu'il a résussi à conserver face au PS et l'UMP, et dans sa tactique à préserver son "groupe parlementaire" pour les législatives de 2007. Sans faire de procès, on est en droit de croire qu'une partie de la LCR n'a pas d'autre analyse de "classe" (???) que celle des sirènes électoralistes, dans le le rôle de la "Grenouille" de la Fontaine.

a écrit :José Bové je le considère comme un électron libre pour l'instant.

Très libre oui. Il parait d'ailleurs qu'il y en a même qui l'ont vu voler.

Message Publié : 14 Août 2005, 14:43
par Barikad
Salut Veronique, et bienvenue sur le forum.
Meme si j'ai eu l'occasionde te lire ailleurs, je suis tout de meme surpris.
Traiter Olivier Besancenot de "politicard", meme si tu peux avoir des désaccord, est pour le moins faux, et pas tres fraternel.
Olivier est un jeune travailleurs qui se leve tout les matins pour aller bosser, comme des millions de salariés. Etre porte parole de la LCR n'est pas de tout repos, je peux te l'assurer, et on n'en tire aucun confort, ni materiel, ni moral (devoir defendre des positions avec lesquels on est pas toujours d'accord, c'est pas tres confortable)
Pour le reste, il y aurait bien des choses à dire sur le fond de ton message ou sur celui de manu, mais j'y reviendrait à un autre moment...

Message Publié : 14 Août 2005, 18:24
par Véronique
@Barikad & @Manu

Auto-citation révisée à défaut d'un "mea culpa" que j'estime inutile :

a écrit :des gens comme Piquet, l'ancien corsaire quasi-patronymique (Corcuff) et aussi Besancenot savent très bien ce qu'ils font en jouant ce jeu là.

L'aile droite de la LCR est réformiste bon teint, c'est quand même assez clair à ce jour. Ce qui a changé depuis Mai 2005 est que la ligne officielle de la Ligue à travers ses porte-paroles soit calquée sur cette tendance réformiste. En outre le fait que Besancenot soit facteur n'est en aucun cas un argument, et je n'ai que faire de ces cris d'orfraies offusqués. Besancenot est avant tout un des porte-paroles de la LCR.

a écrit :c'est probablement un vote de classe, et de toute façon si tel est le cas, ce "non" de classe se définit uniquement selon des critères de sociologie catégorielle (C.S.P). En gros la victoire du "non" doit autant au lumpen et prolétaires "désoussolés" Le-Penistes qu'à ceux qui ont un engagement dit 100% ou 50% à gauche. La preuve de ce pudding étant qu'à défaut de le manger on observe que le "non" de gauche "élastique" a emporté au maximum 4 millions de voix.

C'est un simple constat. Je ne vois pas où est la polémique dans mon propos. Si parmi les 55% de "non" il n'y avait eu que des "non de gauche", je crois sans jouer les Nostradamus que la montée de luttes offensives aurait eu lieu dès Juin. Comme j'ai déjà pu le dire ailleurs à certain/e/s enthousiastes : Soit, attendons donc Septembre pour voir si cette fameuse "dynamique du non" parvient à générer autre chose que les combats défensifs dans lesquels le prolétariat est contraint à se cantonner depuis pas mal de temps, et ce n'est pas sa faute, la lutte de classes n'avançant jamais plus vite qu'elle-même, ce que ne semble toujours pas avoir compris la LCR. Dernière précision, le terme "lumpen" n'a pour moi aucune connotation péjorative, qui plus est nous sommes tous des lumpens en puissance depuis quelques bonnes années.

Message Publié : 15 Août 2005, 00:35
par quijote
Pour reprendre les termes de Crockette , ce qui est triste dans cette histoire , c que la LCR dont ce devrait être le rôle en tant qu organisation trotskiste devrait dénoncer les trahisons de la social démocratie et du PCF .

Sinon en quoi se différencie -t-elle?

L`´attitude qui consiste à se retrouver à tout prix à côté de Melenchon de Buffet et autres cela n'a rien à voir avec un front unique queconque .

Il y a bien longtemps que ces politiciens ne se positionnent plus par rapport à la classe ouvrière à ses luttes mais en tant qu ' aspirant à retourner aux "affaires "

C 'est la seule issue qu'ils proposent . Ils le disent clairement , l ' ont fait savoir .

Et tous ont été á un moment ou un autre de bons ministres de gouvernements qui ont contribué largement à la situation actuelle dans laquelle se trouvent les travailleurs .

La LCR fait semblant de l 'oublier au nom " d 'un rassemblement anti- capitaliste "

Qui peut croire cela ? A part quelques travailleurs abusés par les discours d 'Emmanuelli et autres ?

La Ligue au lieu de dénoncer ces faux amis des travailleurs ,( ce devrait être son rôle) contribue à créer des illusions .

A ce jeu , elle ne gagnera rien ni pour elle ni pour l 'ensemble du mouvement révolutionnaire , à part aboutir à une démoralisation encore plus grande ...

De toute manière pour la " gauche officielle " , c´est uniquement en cela que la LCR , Attac et autres relais intermédiaires sont utiles

La Ligue fait semblant de ne pas s 'en apercevoir

Il est temps que ceux qui , à la Ligue , n 'acceptent pas ces pratiques électoralistes et opportunistes le disent clairement

Message Publié : 15 Août 2005, 00:49
par interluttant
LO ne s'est pas encore exprimé publiquement sur son refus de participer au débat de l'université d'été de la LCR, avec le PC, Mélenchon et autres.
LO a raison de refuser d'y participer. J'espère qu'il y aura un article là-dessus dans le numéro de la fin du mois, car ce serait l'occasion pour LO de ré-expliquer ses arguments, dont les travailleurs sont demandeurs. Les travailleurs qui lisent LO une fois de temps en temps se posent légitimement la question de si LO, la LCR et le PC étaient ensembles, est-ce qu'ils ne seraient pas plus fort ? Il faut répondre à cette question.

La réponse que LO fait habituellement (faite cette fois par G Kaldy, selon Le Monde cité au début de ce fil) est bonne mais insuffisante. LO n'a rien a dire aux militants de la LCR et aux nombreux travailleurs qui aiment Besancenot que "Voilà pourquoi LO n'a rien à faire avec la LCR". Rien à faire ensemble dans un débat avec Mélanchon et quelques PC qui ne regardent que les élections de 2007, c'est sûr.
Mais y a-t-il une vie pour LO en dehors des élections ? Y a-t-il d'autres moments où l'on peut se parler entre organisations (et peut-être même agir ensembles) que lorsque la bougeoisie sonne l'heure des élections ?

Il faudrait déjà que LO donne publiquement sa version de son refus de la participation au débat de fin Aout, au plus tard pendant le congrès (pour ma part, j'aurais aimé avoir des nouvelles de cette affaire autrement que par Le Monde ou par mes camarades de la Ligue).
Mais il faudrait surtout que LO ne considère pas de façon légèrement condescendante que la ligue est perdue, depuis longtemps et pour longtemps.
Nous sommes d'accord que la LCR n'est pas sur la bonne ligne. Mais une des missions qu'LO devrait naturellement se donner serait de chercher à influencer ceux qui, à la Ligue réfléchissent et regardent aussi du côté de LO. LO devrait rebondir pour provoquer le débat plutôt que de balancer à chaque fois un seau d'eau froide à la LCR.
L'article de LO du 4 aout, cité par Le Monde est typique : "c'est alors à Olivier Besancenot de choisir ou pas, via Marie-George Buffet et Mélenchon de sauter le mur et de rallier le camp de Fabius". En disant cela sans commentaire, LO sous-entend : que Olivier B choisisse de virer à droite ou pas, cela ne nous regarde pas.
On a jamais vu, dans l'histoire des partis communistes un comportement si "détaché". :hmpf: