a écrit :Parti des travailleurs Jeunesse Révolution
2 avril 2005
Enseignants et lycéens, nous nous sommes réunis pour discuter de la situation dans les lycées.
Nous estimons devoir porter à la connaissance de tous les informations qui nous sont parvenues.
Le 2 avril, de nouveau, des milliers de lycéens et d’enseignants ont manifesté dans neuf villes.
La preuve est faite que lycéens, parents, enseignants ne veulent pas de la loi Fillon. Ils veulent le maintien du bac national et anonyme, le rétablissement des heures de cours, des postes supprimés, des sections et options…
La veille, vendredi 1er avril, dans un lycée d’une ville de la banlieue parisienne, des lycéens se sont réunis en assemblée générale et ont établi leurs revendications, tandis que les enseignants et leurs organisations syndicales se réunissaient pour établir les leurs.
Immédiatement, les lycéens décident de sortir du lycée et d’aller chercher les autres lycées de la ville. Avec leurs trois pancartes : « pour un bac national égalitaire », « contre la loi Fillon », « pour un bac national et pas un bac à sable », ils font le tour des trois autres lycées de la ville et se retrouvent à 700 pour aller au rectorat, toujours accompagnés des enseignants avec leurs syndicats.
Face au rectorat, les lycéens ont déclaré :
- « C’est dans le cadre de la colère lycéenne que la loi Fillon, même votée, est encore discutée. Cette loi est une loi de régression pour l’Education nationale. La loi et le manque de moyen c’est un état catastrophique dans notre établissement »
- « le ministre dit 1200 postes d’infirmières, or, des postes d’infirmières ont été fermés. On n’y croit pas ! ».
- « Dans notre lycée ils veulent réduire les effectifs en Première et terminale STI, il n’y aura plus assez de place pour accueillir tous les élèves, on va éjecter 5 élèves ici et là et il y aura des suppressions de postes. On ne peut pas étudier à 35 ».
- « C’est un déni de démocratie que la loi ait été votée par la procédure d’urgence. Il ne nous a pas écouté ».
Le même jour, dans un lycée de banlieue, l’assemblée générale commune des lycéens, enseignants et parents adopte la motion suivante adressée aux responsables des organisations :
L’assemblée générale des élèves et enseignants du lycée, soutenue par leurs organisations syndicales, a décidé de se mettre en grève aujourd’hui, vendredi 1er avril, et de se rendre à l’Inspection d’Académie pour :
La satisfaction des revendications : restitution des 64,5 heures supprimées, rétablissement de la terminale STT, rétablissement du poste de Lettres Modernes, pérennisation du quatrième poste de CPE.
Réitérer son exigence du retrait de la loi Fillon.
Elle vous demande :
De soutenir ce mouvement en appuyant dès maintenant sa demande de rendez-vous auprès de M. l’Inspecteur d’Académie.
De répondre à l’aspiration des élèves et des personnels de l’Education nationale pour le retrait de la loi Fillon, massivement exprimée, en prenant dès maintenant les mesures pour organiser dans l’unité, une manifestation nationale en direction du Ministère.
Pour gagner, n’est-il pas nécessaire que les organisations responsables répondent à la proposition qui leur est faite par les lycéens, les parents, les enseignants en organisant une manifestation nationale chez Fillon, tous ensemble, le même jour ? Fillon, c’est certain, devra alors reculer !
TOUS LE SAMEDI 16 AVRIL, A 14H A LA MUTUALITE
AU GRAND MEETING POUR LA VICTOIRE DU VOTE NON !
Un lycéen prendra la parole pour dire : « nous qui n’avons pas tous le droit de vote, nous appelons à voter NON : NON à ceux qui veulent détruire le bac ! NON à ceux qui veulent nous empêcher d’étudier ! »
Pourquoi, nous, lycéens, parents et enseignants, nous y serons ?
Nous y serons parce que nous disons Non au démantèlement du baccalauréat national et anonyme, Non à la destruction des diplômes nationaux voulus par l’Union européenne !
Savez vous ce qu’a déclaré Fillon ? « On verra ça après le référendum sur la Constitution européenne. (…) le ministre de l’Education a décidé de repousser les discussions sur la réforme du bac. Cette refonte prévoit un renforcement du contrôle continu et un examen final ramené à six épreuves au lieu de douze. Au début de l’année, François Fillon avait constitué un groupe de travail composé de représentants des enseignants, des parents d’élèves et des syndicats de lycéens, avec pour mission de remettre ses conclusions avant le 15 avril. Très vite, les membres du groupe de travail ont dénoncé la précipitation avec laquelle le ministre voulait appliquer la réforme. Depuis, la remise des conclusions a été repoussée au 31 mai » (20 minutes, le 24 mars 2005). Qui Fillon cherche-t-il à tromper en reportant l’annonce de la mise en place du « contrôle continu », c’est à dire la fin du bac national… deux jours après le référendum ? C’est un aveu ! Il sait qu’une immense majorité dans la jeunesse et la population veut voter Non à sa loi, Non à la destruction du bac national, Non à la « Constitution européenne » !
Nous y serons parce que c’est l’Union européenne et sa « Constitution » qui sont à l’origine du projet de M. Fillon. N’est-ce pas l’Union européenne, pour qui il faut « dépasser les barrières traditionnelles entre les différents secteurs de formation formelle et informelle », par exemple en créant « des centres appropriés de création des connaissances […], non seulement les établissements scolaires, mais aussi les cercles municipaux, les centres commerciaux […], les lieux de culte, les parcs et places publiques, les gares ferroviaires ou routières… » (Mémorandum de la Commission européenne sur la formation tout au long de la vie) ? Il faudrait « étudier » partout, dans les entreprises, dans les gares… partout, sauf à l’école ! N’est-ce pas exactement ce que nous impose la loi Fillon avec ses suppressions d’heures, d’enseignants et de sections, sans parler du projet de fermeture de lycées professionnels entiers ? Ce n’est pas nous qui le disons : dans Le rôle des universités dans l’Europe de la connaissance (5 février 2003), la Commission européenne affirme que « les difficultés liées à la reconnaissance des qualifications acquises (diplômes) constituent donc un obstacle obsolète ». Un « obstacle » obsolète (c’est à dire dépassé), les diplômes, donc le bac ? On veut nous interdire le droit à un vrai diplôme, parce que l’Union européenne demande « plus de flexibilité » !
Nous y serons pour dire : non au bourrage de crâne ! Non à la propagande !
La Commission européenne vient de s’adresser à tous les proviseurs de France. Par une circulaire datée du 17 mars, la Commission européenne vient de s’adresser directement à tous les proviseurs des lycées de France. Il s’agit, selon la Commission européenne, d’adresser « la brochure « Une Constitution pour l’Europe » à tous les lycées de France », dont il est dit : « ce document présente, de manière simple et accessible le contenu de la Constitution européenne (…) et donne trois exemples de politiques communes (l’espace de liberté, de sécurité et de justice, la politique régionale et la protection de l’environnement) ». Et la commission européenne demande aux proviseurs « d’assurer la distribution de ce document à l’ensemble des lycéens de classe de terminale de votre établissement ». Mais de quoi s’agit-il ? On s’adresse aux lycéens de Terminale – dont certains ont le droit de vote – pour leur vanter les mérites de la « Constitution européenne » (« La Constitution européenne renforce les possibilités de protéger l’environnement » ; « une politique régionale fondée sur la solidarité et au service du citoyen » ; « davantage de solidarité » ; « une amélioration de la vie démocratique »…).
Mais pour qui nous prennent-ils ?
Hier Fillon disait que les lycéens étaient « manipulés », et aujourd’hui, la Commission européenne organise sa propagande dans les lycées !
Mais ils ne pourront pas cacher longtemps que c’est elle qui dicte sa loi à M. Fillon !
Parents, lycéens, enseignants : TOUS AU MEETING* pour la victoire du vote NON, samedi 16 avril, 14h, à la Mutualité à Paris !
* Meeting du Comité national pour le Non à la Constitution européenne