Non des verts Pas de Calais :
http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2350
ça peut intéresser...
et ça s'avère révélateur du climat ambiant (réchauffement climatique ?)
terrain aride au Nord ?
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Notre Non sera européen, écologiste, altermondialiste et solidaire
Nous sommes écologistes, nous sommes européens, nous sommes pour une
constitution européenne et nous voterons « Non » le 29 mai prochain.
Bien que ce traité ait été très largement critiqué par les Verts pour son
orientation productiviste et libérale, une majorité d'entre eux a souhaité
faire campagne en faveur du TCE.
Le CNIR (Conseil national des Verts) vient de décider d'interdire toute
prise de position publique des partisans du Non.
Autant nous reconnaissons que les prises de position au nom des Verts ne
peuvent être que pour le Oui, autant il nous paraît contraire à la
démocratie, à l'esprit de nos statuts et au respect de ce qui fut pour
beaucoup un choix moralement difficile, d'interdire toute expression
individuelle externe.
C'est pourquoi nous faisons circuler cet appel au sein des Verts.
Confrontés à un texte qui, pour nous, érige en principes ce contre quoi
les écologistes se sont toujours battus, et qui légitime le productivisme
par le libéralisme en s'opposant à l'écologie de transformation et à toute
alternative économique, nous ne pouvons, en conscience, rester sans voix.
Le dogme de la croissance pour la croissance est définitivement fixé comme
objectif économique à l'UE en rupture avec notre orientation
anti-productiviste pour un développement soutenable. Concrètement, cela
rend insignifiantes les déclarations en faveur de la lutte contre les
changements climatiques et s'oppose au combat contre le gaspillage et la
maîtrise de la consommation énergique. La volonté d'accroissement de la
productivité agricole, édictée par la section 4 III du traité, consacre
une politique de mort lente du monde rural comme l'explique la
Confédération paysanne qui appelle à voter en conséquence « Non » au
référendum.
Les biens communs comme les services de première nécessité, l'eau ou la
terre, l'éducation, la santé ou la culture sont réduits à l'état de
marchandise. Le marché sans frein, prôné par le titre III du traité, ne
peut répondre de façon satisfaisante à ces besoins fondamentaux. Le lien à
l'Otan réaffirmé (titre I), l'objectif assigné de développement de
l'industrie d'armement, l'engagement desÉtats membres d'améliorer
progressivement leurs capacités militaires sont, pour nous écologistes,
militants de la paix, une volonté de rupture avec notre politique de
désarmement et de prévention non violente des conflits.
Un traité Constitutionnel, élaboré en cercle fermé, ne peut être le geste
fondateur de la fédération de citoyens européens que nous appelons de nos
voeux, ni de la démocratie participative prônée par les écologistes.
Nous avons choisi de lutter pour préserver la planète et changer dès
maintenant le monde sans renier nos idéaux. Nous ne renonçons pas au grand
rêve d'Europe. Nous n'acceptons pas un programme de politique économique
productiviste et libérale qui contribue à sa destruction.
Le débat sur une constitution pour l'Europe est un moment fondamental de
la prise de conscience des enjeux politiques européens et donc de
construction de notre avenir. Nous devons assumer nos responsabilités et
être porteurs de ce débat au sein de la société européenne. Alors que
l'électorat écologiste apparaît tout aussi partagé que les adhérents
Verts, alors que nombre de nos partenaires habituels disent ne pas se
retrouver dans ce texte, nous devons leur proposer de construire une autre
Europe, sans laisser aux communistes ou à l'extrême gauche le monopole
d'une alternative qui n'est pas la nôtre.
Dire Non, c'est, pour nous, refuser le fatalisme, la résignation.
Il est faux de dire qu'il n'y a pas d'alternatives au projet de
Constitution. Jamais les propositions initiales de Joshka Fischer de son
discours fondateur de l'université Humboldt de Berlin le 12 mai 2000 n'ont
été sérieusement examinées. L'Europe existe. Affirmer qu'il n'y aura pas
de Constitution pour l'Europe si ce traité est refusé démocratiquement,
c'est douter de la formation d'une opinion publique européenne, de
l'existence politique de l'Europe et de sa nécessité historique.
Pour toutes ces raisons et parce que notre société a le droit à un débat,
le non écologiste doit avoir sa place. Notre non est écologiste et
européen, un non d'espoir pour une vraie Constitution européenne, pour une
Europe politique, citoyenne et fédérale, telle que nous l'avons toujours
défendue.
--