Comme Oscar, je pense m'abstenir. S'abstenir, c'est refuser clairement la diversion de Chirac (avec la complicité du PS) sans aider la gauche de la gauche dans ses combats les plus vains, c'est montrer clairement qu'on est internationaliste, bref, c'est s'inscrire derrière un autre combat que derrière ce "non" ambigu.
Le drôle, si on veut :ermm: , c'est que sur ce forum, pour défendre l'abstention, on va utiliser tous les arguments qu'LO a utilisé pour Maastricht. Tous conviennent, en particulier ceux développés dans l'excellente brochure édité en 2000 à l'occasion du referendum sur le quiquennat :
a écrit :Ce fut encore pire avec le référendum de 1992 sur Maastricht, où se mélèrent dans les urnes les "Non" du PCF, d'une partie de l'extrème gauche (dont la LCR), de Pasqua, de Seguin, de de Villiers, et de Le Pen.
Pourquoi et comment LO a-t-elle pu renoncer à ces analyses et aux conclusions qui en découlent ?
Pour ma part, je pense que c'est une concession aux réformistes qui conduit, en fin de compte, à une attitude opportuniste.
LO va-t-elle bientôt se dire d'accord pour revendiquer une taxe sur les transferts de capitaux (genre Taxe Tobin), après avoir très brillament expliqué les très bonnes raisons de ne pas le faire ? Pourvu que non !
Même dans l'hypothèse où l'ambiance se réchaufferait peu avant le scrutin, ce serait d'autant plus important d'orienter les travailleurs vers des revendications sans ambiguité. Dans l'hypothèse où la contestation enflerait et que le "non" gagnerait, Chirac pourrait présenter la renonciation à faire adopter le traité comme un recul, une concession au mouvement social. C'est pourquoi il faut apparaître dès maintenant comme très clair sur ce que l'on veut, il faut développer notre programme, un programme que nous sommes les seuls à défendre !
La question ne se réduit pas à la simple alternative "non" ou abstention, car choisir l'abstention n'est pas suffisant.
En même temps qu'il faut défier le gouvernement en appellant à l'abstention, il faut mener une campagne large sur des revendications immédiates. LO pourrait ainsi prendre la tête d'un autre front que celui du "non de gauche" qui se profile actuellement. Ce serait un "front" beaucoup plus petit que celui du "non de gauche", mais ça tenterait tout ceux qui ont la lutte de classe dans leur coeur. Comme le "surtout pas Le Pen, mais pas chirac non plus !" de LO a fait envie à beaucoup de salariés, même si bien peu ont osé suivre.
Dans ce front de gauche pour le "non" auquel LO sera fatalement associée malgré elle, LO va perdre des points.
Quel dommage que tout cela

!