Je ne mesure pas une différence fondamentale entre les enjeux du référendum sur la constitution européenne, et ceux du traité de Maastricht.
Pourquoi appeler à voter non?? En ce qui me concerne, je pense m'abstenir, comme pour Maastricht !
(oscar @ dimanche 27 février 2005 à 21:49 a écrit : Je ne mesure pas une différence fondamentale entre les enjeux du référendum sur la constitution européenne, et ceux du traité de Maastricht.
Pourquoi appeler à voter non?? En ce qui me concerne, je pense m'abstenir, comme pour Maastricht !
S'abstenir est un choix qui se tient aussi. Pour ma part ça dépendra aussi du ton général de la campagne avant le référendum:
-si on entend les Le Pen, De Villiers, Sarko... en faire des tonnes à longueur de journée sur la Nation, la Turquie... (la République une et indivisible :harhar: ) , bref si le non apparaît comme un choix xénophobe, alors je m'abstiendrai certainement.
-si dans les semaines qui précèdent, il y a quelques luttes, que la campagne est axée sur le social comme disent les journalistes, que chez les travailleurs on sent monter un ras-le-bol de ce gouvernement, voire de la gauche qui ne représente aucune alternative, et qu'ils ont envie de voter "contre l'Europe libérale" ( ce ne sont pas les termes de LO au passage), alors je voterai non car comme l'a dit Arlette, ça serait "une victoire morale pour les travailleurs". Pas plus, mais pas moins. Et qui sait sur quoi ça déboucherait? :speech: :speech: :speech: :speech: :speech:
Pour résumer Wait and see...
a écrit :Ce fut encore pire avec le référendum de 1992 sur Maastricht, où se mélèrent dans les urnes les "Non" du PCF, d'une partie de l'extrème gauche (dont la LCR), de Pasqua, de Seguin, de de Villiers, et de Le Pen.
(interluttant @ lundi 28 février 2005 à 18:17 a écrit : LO pourrait ainsi prendre la tête d'un autre front que celui du "non de gauche" qui se profile actuellement. Ce serait un "front" beaucoup plus petit que celui du "non de gauche", mais ça tenterait tout ceux qui ont la lutte de classe dans leur coeur.
LO ne prendrait la tête que d'elle-même (sans mauvais jeu de mot).
Pourquoi y arriverait-elle plus que par le passé? LO et l'extrême-gauche ont-elles eu un poids dans les derniers mouvements sociaux? Quel événement s'est produit, qu'est-ce qui a changé la donne?
Pour la taxe Tobin je crois qu'il est faux de dire que LO est contre. Contre le fait d'en faire un objectif prioritaire comme le prétendent les réformards, certainement.
(interluttant @ lundi 28 février 2005 à 18:17 a écrit :LO pourrait ainsi prendre la tête d'un autre front que celui du "non de gauche" qui se profile actuellement. Ce serait un "front" beaucoup plus petit que celui du "non de gauche", mais ça tenterait tout ceux qui ont la lutte de classe dans leur coeur.
(discours de Lille d'Arlette a écrit :
Le Parti socialiste et le Parti communiste sont aujourd’hui divisés sur le vote au référendum sur la Constitution européenne. Le Parti communiste mène la campagne du “non” alors que le Parti socialiste, dans sa majorité, appelle à voter oui. Mais ces deux partis s’entendent pour dramatiser l’enjeu de ces élections et présenter le vote à ce référendum comme une échéance importante pour le monde du travail.
Pour notre part, à Lutte Ouvrière, nous voterons “non” à ce référendum. Nous voterons non parce que le projet de Constitution européenne sur lequel on nous demande notre opinion, n’apporte rien, ni au monde du travail ni aux peuples. Il n’apporte ni des libertés supplémentaires ni des possibilités plus grandes pour les travailleurs pour se défendre face à l’avidité patronale. Cette Constitution est destinée à compléter la domination économique des puissances occidentales sur la partie pauvre de l’Europe par la domination juridique.
Ces puissances occidentales, qui ont déjà mis la main sur les usines, sur les banques, sur les grands commerces des pays de l’Est, ne sont même pas capables d’assurer aux travailleurs de cette partie de l’Europe le même niveau de vie qu’en occident. Ils voudraient, au contraire, continuer à jouer sur les différences de salaires en délocalisant parfois, au mieux de leurs profits, ou en faisant venir ici des travailleurs de là-bas, mais avec des salaires de là-bas. C’est le sens de la directive dite “Bolkestein”.
Voilà pourquoi, et j’en profite pour le dire, il est de notre intérêt à nous tous, travailleurs de l’ensemble de l’Europe, d’agir pour que les salaires soient les mêmes pour tous, quel que soit le pays d’origine. Voilà pourquoi un des objectifs des luttes futures que les travailleurs européens ne manqueront pas de mener dans les années à venir, devra être l’augmentation des salaires partout jusqu’à ce qu’ils soient du même niveau et permettent partout de vivre. C’est la seule façon d’empêcher les patrons de jouer les travailleurs les uns contre les autres.
Et puis cette Constitution n’est même pas capable d’assurer les mêmes droits d’un bout à l’autre de l’Europe. Par exemple, elle ne reconnaît pas le divorce. Elle ne reconnaît pas non plus le droit à l’interruption volontaire de grossesse à l’échelle de l’ensemble de l’Union Dans plusieurs pays, ce droit est réservé aux femmes les plus riches qui peuvent se payer le voyage pour aller dans le pays où le régime est plus tolérant. A plus forte raison, elle n’impose pas à tous les médecins l’obligation de pratiquer les IVG là où elles sont légales.
Nous n’avons jamais eu la naïveté d’attendre de la Constitution européenne qu’elle améliore le sort des travailleurs. Aucune constitution, pas plus celle de la France que d’autres, n’est faite pour cela.
Mais enfin, les institutions européennes auraient pu au moins peser pour balayer la crasse réactionnaire accumulée, ici quant aux droits des femmes, là quant au poids des Églises dans la vie sociale, ailleurs en matière de libertés publiques. Mais les institutions européennes, qui sont si pointilleuses sur les conditions de concurrence, pour laquelle elles accumulent les paragraphes dans la Constitution, n’ont rien à faire et de la condition des femmes, et des libertés publiques. En tout cas, pas au point d’avoir une politique contraignante vis-à-vis des aspects les plus réactionnaires des législations nationales existantes.
Oh oui, les droits du capital au profit sont unifiés à l’échelle du continent, mais pas le droit des personnes, pas le droit des travailleurs, pas le droit des êtres humains !
Alors je réaffirme que nous sommes pour une Europe unie, fraternelle, sans frontières entre les peuples ! Mais que nous disons non, mille fois non, à cette Constitution européenne !
Nous voterons non, mais nous nous opposerons aux argument de ceux des partisans du non qui appellent à ce vote en prétendant que c’est un moyen de parer aux coups contre les travailleurs puisque ces coups viendraient de Bruxelles. C’est une fumisterie ! Ce n’est pas Bruxelles, ce sont nos propres capitalistes, notre propre gouvernement qui nous attaquent ! Et ce sont eux aussi dont les capitaux sont ici, dont les sièges sociaux sont ici, qui sont à la portée de notre colère !
Tous ceux qui, au lieu de désigner aux travailleurs leurs ennemis véritables, ici, à portée de main, les détournent vers des objectifs éloignés, abstraits, inaccessibles, veulent en réalité interdire aux travailleurs d’agir. Ils voudraient que les travailleurs en restent à se plaindre, à râler sur les malheurs du temps. Ils ne veulent pas leur dire que, jusqu’à nouvel ordre, toutes leurs usines, tous leurs chantiers, toutes leurs banques, toute leur économie ne fonctionnent qu’avec notre travail et que, oui, cela nous donne la capacité de faire reculer nos ennemis !
Et nous disons aussi que ce n’est pas le “oui” ou le “non” à ce référendum qui va améliorer en quoi que ce soit le sort des travailleurs. Ce n’est pas au référendum que cela se passe. Et c’est en cela que c’est une escroquerie de détourner les travailleurs sur le référendum à venir.
Face à l’offensive du patronat et du gouvernement, ce qu’il faut, c’est la contre-offensive de tous les travailleurs.
a écrit :Et nous disons aussi que ce n’est pas le “oui” ou le “non” à ce référendum qui va améliorer en quoi que ce soit le sort des travailleurs. Ce n’est pas au référendum que cela se passe. Et c’est en cela que c’est une escroquerie de détourner les travailleurs sur le référendum à venir.
(Valiere @ lundi 28 février 2005 à 23:18 a écrit :a écrit :Et nous disons aussi que ce n’est pas le “oui” ou le “non” à ce référendum qui va améliorer en quoi que ce soit le sort des travailleurs. Ce n’est pas au référendum que cela se passe. Et c’est en cela que c’est une escroquerie de détourner les travailleurs sur le référendum à venir.
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