
J'ai souligné un point qui a été peu dit dans les médias.
a écrit :
Assouplissement des 35H en France: colère des syndicats, le patronat satisfait
AFP | 10.12.04 | 00h00
L'assouplissement des 35 heures proposé par Jean-Pierre Raffarin a suscité un tollé du côté des syndicats qui y voient la mort programmée des 35 heures, le patronat se réjouissant au contraire de ce que le gouvernement s'attaque à une "exception française".
De son côté le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, invité de l'émission de France 2 "100 minutes pour convaincre" jeudi soir, a dénoncé avec force les mesures annoncées par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, y voyant "la fin" de cette réforme symbolique du gouvernement Jospin.
Jean-Pierre Raffarin a présenté jeudi lors d'une conférence de presse à Matignon, son contrat pour 2005, son principal engagement portant sur l'assouplissement des 35H, avec "trois lignes directrices: maintien de la durée hebdomadaire légale du travail à 35H, préservation de la compétitivité des entreprises (...), et possibilité pour les salariés qui le souhaitent de travailler plus pour gagner plus".
Récusant l'idée d'une "relance" de l'action gouvernementale, il a observé: "l'action réformatrice continue, c'est cela le message principal". M. Raffarin a ainsi annoncé la création d'un "accord du temps choisi" pour permettre aux salariés volontaires d'effectuer des heures supplémentaires au-delà du contingent légal qui passera de 180 à 220 heures par an.
Par ailleurs, le compte épargne temps va évoluer. "Il sera possible, a-t-il expliqué, à la fin de chaque année, soit de transformer ses droits en argent, soit de les transférer sur un plan d'épargne entreprise (...) soit d'épargner en vue des congés ultérieurs ou d'un temps de formation".
Il a enfin annoncé que le régime dérogatoire dont bénéficient les PME pour le paiement des heures supplémentaires sera prolongé de trois ans. Pour les emplois à domicile, un crédit d'impôt sera créé dans le budget 2006 et "il bénéficiera à tous", imposables ou non imposables, a-t-il dit.
Les décisions sur les 35H ont été saluées par le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, rappelant qu'il avait plaidé pour une réforme "en profondeur", tandis que le président du Medef Ernest-Antoine Seillière a estimé que M. Raffarin avait choisi "la bonne méthode, celle de la refondation sociale".
La porte-parole du PS Annick Lepetit a ironisé sur "un pénible exercice de cohésion gouvernementale" et dénoncé la "déstabilisation de la loi sur les 35 heures". A l'UDF, François Sauvadet, porte-parole, a évoqué "un exercice de communication interne au gouvernement". Pour Jean-Marie Le Pen, président du FN, M. Raffarin "cherche seulement à faire croire qu'il existe".
Du côté des syndicats, la CGT a estimé qu'"on vide les 35 heures de leur objectif premier, l'embauche" et la CFDT qu'on "crée un nouveau cadre juridique pour inciter branches et entreprises à remettre en cause les accords" sur le temps de travail. Pour FO, "ces mesures ne sont pas de nature à calmer le mécontentement des salariés, qui veulent des hausses de salaires".